jeudi 13 décembre 2012

Débarrassez-moi de ce chien !


L'autre jour, ça a tremblé un peu longtemps au 10è étage. J'ai pas peur des tremblements de terre, mais cet écran 32", là, si on pouvait éviter de le retrouver par terre...
Et du coup les gens qui viennent te voir, genre "Oh mon Dieu, ça va ?".

Euh... Ouais, pourquoi ?

Parce qu'au Japon, il faut avoir peur des tremblement de terre. Ah bon.

Si t'as pas peur, les gens ils te disent, un peu méprisants : "oui, mais toi t'étais pas là le 11 mars".

Le 11 mars, c'est leur Shoah à eux, la date qui justifie tout et n'importe quoi. Enfin votre gouvernement qui chiale devant une vanne de Ruquier, ça le dérange pas de vous la mettre bien profond quand il envoie les donations à Okinawa plutôt que dans le Tôhoku, hein...

Mais moi, tu me connais, Jo-la-socio, Claude Bernard for life, j'ai trouvé la parade : le lendemain, une nana du staff me sort son traumatisme du 03/11, donc je lui dis "t'as peur des tremblements de terre, toi ?"
– Ah ben oui, alors !
– Mais avant le 11 mars, t'avais peur aussi ?
– Oui.
– Donc ça a rien à voir avec le trauma du 11 mars, si t'avais déjà peur avant.

Et BAM ! Dans ta gueule !

L'autre truc, c'est que comme je te l'ai dit, je suis dans un immeuble de 10 étages, lui-même entouré de bâtiments encore plus haut, genre le double, voire le triple.
Ma logique est donc : si ça a tremblé SUPER-FORT-ON-A-CRU-QU'ON-ALLAIT-MOURIR le 11 mars et que mon immeuble s'est pas écroulé, pourquoi je me chierais dessus maintenant à la moindre secousse de merde ?

Comprends pas.

Mais attention, hein, je suis pas en train de te dire que je suis aussi couillu que Harlock, l'homme qui a tellement peur de rien que quand tu lui mets un vaisseau 10 fois plus gros et mieux armé que le sien il se pose même pas la question, il fonce droit dedans. Harlock, niveau testostérone, c'est Expandables puissance 1000.

Au contraire, moi je suis plutôt du genre fienteux "aller parler à cette fille ? Mais..euh...non, ça va la déranger...". Forever pauvre type.

Mais les tremblements de terre, non ça va, quoi. Je vais pas mourir dans un tremblement de terre.

En revanche, un truc qui me fait grave flipper et qui arrive bien plus facilement qu'un immeuble qui s'écroule juste sur ta face, c'est les acouphènes. Avec le niveau sonore des soirées et concerts qui n'est pas légalement régulé ici, quand les DJ se succèdent tu peux être sûr que chacun pousse le bouton d'un cran supplémentaire, et si le dernier voit tous les potards au max, c'est pas grave, il creuse la console au cutter pour pouvoir tourner encore un peu plus.

Toi t'allais gentiment à une soirée, et puis tu sors de là et ça se met à siffler dans ton oreille en permanence, 24h/24, et ça s'arrête plus, et ça s'arrêtera plus jamais de ta vie. Enjoy.

Perdre la vue, perdre l'ouïe, un membre, ça oui, ça me fait terriblement peur, et comparé à ce genre d'accidents, tes tremblements de terre, hein, tu m'excuseras de pouffer.

vendredi 7 décembre 2012

You Are (Not) Alone.


C'est (presque) Noël.

Ici, on a remplacé le gros monsieur barbu par une Itano Tomomi dont tu sais tout le bien que je pense, surtout à quatre pattes. Les rues ne dégueulent ni de neige, ni de sapins, juste quelques guirlandes et éclairages discrets. D'ailleurs il fait un temps automnal, si ce n'est que tu peux kiffer ton coucher de soleil dès 16h, et tu sais comment ça fout le cafard d'avoir une ombre de géant à peine tu sors de déjeuner, le soleil de biais qui éclaire autant qu'un néon, tout ça.
"Shayô", comme disait l'autre.

Quand tu as été élevé aux catalogues de La Redoute et aux allées remplies d'automates de Vélizy2, tu te retrouves en complet décalage avec la problématique japonaise, qui est que Noël ça consiste à :

1) aller chercher son mega-bucket KFC.
2) passer son 24 décembre en couple, parce qu'avoir les lèvres grasses et roter du poulet frit, c'est trop romantique.

Pour le dire autrement et filer la métaphore volaillère : goûter le plat avant de fourrer la dinde.

Du coup, tu te retrouves avec des pubs du genre "brosse-toi bien les dents et rase-toi tout doux pour la faire craquer" :


L'envers du décor, c'est que Noël c'est aussi la période de la grosse pression, parce que le truc qui déprime les nanas plus que tout, c'est de passer leur réveillon toutes seules. D'habitude, c'est avec leur putain de mini-clébard qui sert de serpillère à sentiments le reste de l'année, mais là, non, ça va pas suffire : il faut un truc qui parle, qui te mente sur ta beauté, ton charme, tes jolies dents (ouais, là c'est sûr, il ment), qui te prenne dans ses bras et te fasse la conversation autour d'un verre de vin, genre t'as une vie sociale. Et puis tu auras peut-être droit à ta cartouche, va. Bonne période pour la chasse, toi-même tu sais.


Et donc je regardais ces affiches Panasonic Beauty dans le métro, en pensant à tous ces efforts déployés autour de ces entremises de Noël, et je me demandais pourquoi j'étais si insensible à la perspective quasi-inéluctable de passer ce réveillon en solitaire. Soyons honnête, la solitude n'a JAMAIS été un problème pour moi, et même si je suis bien du genre à checker mes mails, mes réseaux sociaux ou mes stats de blog toutes les 10 minutes, ce n'est que par pure vanité : je ne comprends juste pas ces gens qui vivent dans l'angoisse de rester seuls avec eux-mêmes, ne serait-ce qu'une soirée.

Et puis ça m'est venu : les LEGO.

Ouais, mec. Toute mon enfance passée dans les LEGO, le jeu sans fin, à donner un nom aux persos avec lesquels je jouais et à en faire des amis, recréer la base de MASK avec les canons rétractables, parce que la version officielle coûtait évidemment un bras, et puis faire mes propres Transformers entièrement mécaniques, parce que... Parce que j'étais un putain de génie des LEGO, voilà pourquoi !

La perspective de ne pas avoir à exprimer mon opinion sur le conflit israëlo-palestinien, le naufrage de l'UMP, ou de ne pas avoir à surenchérir sur cette assertion "qu'il fait vachement froid ces jours-ci, tu trouves pas ?" ne m'effraie donc pas particulièrement.

Quand je t'aurai dit que je déjeune demain avec une nana qui me harcèle depuis 15 jours (mais que je toucherais pas, même avec la bite de Senbei), sans même parler de mes élèves qui voudraient devenir "plus-que-mes-élèves", tu auras compris que je cherche même pas d'excuses à ma solitude.

Alors je regarde les femmes avoir peur, hurler "kyawaaaaiiiiii !!!" devant la moindre connerie Disney en espérant attirer suffisamment l'attention pour provoquer l'invitation salvatrice, ces petits phénomènes de société qui enrichissent mon quotidien, quoi.

dimanche 2 décembre 2012

Interlude.

Je suis bien le premier surpris de n'avoir jamais utilisé ce titre pour un article, voilà ce qui se passe quand tu donnes 26 lettres de l'alphabet et 12 notes de musique à mon cerveau : il pond une variété infinie de vocables par semaine et 4 malheureuses chansons en 20 ans.

La musique indienne est-elle la solution pour sortir de cette impasse inspirationnelle ?

En attendant de le savoir et que j'aie fait les photos/expériences nécessaires aux prochains articles (pour les photos, it's up to me, mais pour les expériences, putain, les vieilles qui veulent ta queue faut pas qu'elles viennent jouer les sexless éplorées devant les caméras, hein : ça te met la main au paquet en soirée et puis après ça tergiverse 3 semaines à trouver un créneau baise...), en attendant, donc, 2 recommandations de films japonais sans katana ni Kitano dedans (ooooh, allitération !) :

1) Minna no ie.


De ce que je m'en souviens (vu dans l'avion il y a whatmille ans...), c'est l'histoire d'un architecte japonais qui revient après ses études aux États-Unis pour épouser sa belle, et comme un architecte qui a fait ses études aux États-Unis, il va évidemment designer sa putain de magnifique maison avec une isolation thermique et sonore digne de ce nom, et puis des toilettes où quand tu gerbes ta gastro toute la nuit t'en fous pas partout autour parce qu'ils sont à 30 cm du sol et que t'es pas habitué à gerber à genoux.
Non, parce qu'au Japon, hein, ouais, on s'est bien compris.

Tout ça partait d'un bon sentiment, sauf que beau-papa est menuisier "'avé les tabi", et qu'évidemment le mec il a passé sa life à rêver du jour où il pourrait construire la baraque de sa fille. D'où friction.

Film touchant et amusant, évidemment à la gloire du merveilleux Japon où si on construit nos maisons comme des branques c'est qu'on a des raisons (beau-papa qui te ciselle la tapisserie de Bayeux au rabot dans le premier bloc de bois venu te fait quand même un peu la même impression qu'Ichirô chez les Mariners : le meilleur joueur du monde dans la plus mauvaise équipe du monde), avec Tanaka Naoki de Cocorico, qu'est un mec exactement comme moi dans la vraie vie, c'est dire si les vieilles qui veulent me prendre en bouche sont lasses.

2) Kewaishi (qui s'écrit 化粧師, non parce que si tu le prononces tel que tu dois, check la gueule décomposée de l'assistante de Tsutaya).


Un peu plus en arrière dans le temps (genre, à l'époque des vélos, quoi), Shiina Kippei maquille des meufs, genre si tu veux être la plus belle pour aller danser mais que t'as de la merde plein ton cœur il te rend belle et si t'es pure comme l'eau d'Évian il te dit "y a rien à faire ma bonne dame, mais c'est 250€ quand même". Bref, la beauté intérieure, tout ça.

Yves Rocher vs. Shibuya.

Je te conseille de pas chercher à en savoir plus que ça sur le film avant de le voir, juste il est beau et intelligent et sensible, et Kanno Miho était alors dans la fraîche pureté de son innocence vierge, pas encore la pute de luxe que tu connais maintenant, à te vendre des pots de peinture pour ta face (oh, l'ironie !), à sourire de toutes ses dents pour te saoûler au whisky, ou à jouer la maquerelle pour ruiner ta famille en assurances-vie, en crédits à 20%, ou autres saloperies dans lesquelles se prostituent les talento avec le plus grand naturel.

mardi 30 octobre 2012

Et la naïveté disparaît...


C'est sans doute le bon moment pour moi de t'affranchir : j'ai l'impression d'avoir passé un cap ces derniers jours, après tous ces mois à attendre le dernier film de Tarô, à vérifier scrupuleusement tout ce qui sortait comme porno juste pour pouvoir garder une trace de cette parenthèse dans sa vie. Maintenant c'est fait, je peux passer à autre chose.

Et puis on m'apprend hier que Gotô Maki pourrait reprendre une carrière, dans le porno, justement. Et les gens de s'émouvoir, comme si elle était devenue une clocharde pour ça. On en connaît qui filent de plus mauvais cotons, mais on peut quand même se demander comment Gomaki ne s'est toujours pas trouvé un Prince Charmant, à 27 ans.

Pour toi qui penses qu'une actrice porno c'est une tox qui donne son cul à n'importe qui pour se payer un nouveau sac ou son fix, je t'explique pourquoi il faut pas du tout t'en faire pour Gocchin :

1) Le statut.

Une actrice porno, tu crois que c'est quoi ? Tu crois que ma cop's Noa, quand elle est invitée dans une émission de gamers, on la prend de haut ? Que les meufs toutes kawaii qu'on a invitées pour gazouiller des conneries elles la regardent comme une pute ?


Ben non. C'est comme les gens qui disent "oui mais qu'est-ce qu'elle dira à ses enfants plus tard ?". Ben elle leur dira la vérité, parce que pendant que toi tu penses que tourner des porns c'est juste un moyen un peu honteux d'arrondir ses fins de mois, les gens qui en tournent, eux, ils ont compris que c'était un MÉTIER.

Donc Noa, on s'est revus lors d'une séance de dédicace avec notre cop's Izumi Mana, et les séances de dédicace des pornstars, c'est pas comme quand tu fais la queue au Virgin des Champs pour faire signer ton manga, tu vois. Y a un mec qui t'explique à quel type de photos tu as droit en fonction de ce que tu as acheté, que tes mains tu les gardes sur tes genoux (les filles peuvent te toucher, pas l'inverse), et le mec a un chrono dans la main pour le shooting de chaque groupe de personnes : 1 minute, ça y est, pose suivante, 1 minute, c'est bon, une dédicace, une poignée de main, au revoir, groupe suivant !

Pareil pendant les tournages ; Mana est top sympa avec toi, fun et tout, mais elle reste pas pour boire un verre en fin de journée : son manager la dépose à l'heure où elle doit se préparer, elle tourne sa scène, elle appelle son manager pour qu'il vienne la chercher et elle se barre, probablement vers un autre tournage.

UN BOULOT, t'entends.

Donc une pornstar, quand elle se pointe quelque part, elle peut te regarder droit dans les yeux et te dire :

Dans le milieu on sait qui j'suis
On sait c'que j'fais
On sait que ma réput' dépasse les frontières, reufré

Et crois-moi, elles sont bien moins méprisées que les gurabia aidoru, les meufs à gros seins qui viennent s'en prendre plein la gueule à la télé et qui font les poules de luxe par derrière, mais faut surtout pas que ça se sache. Elles, ouais, tout le monde sait que c'est des putain de dilettantes qui sont là que pour montrer leurs nichons, se faire un max de buzz et décrocher le riche couillon qui enverra sa purée un peu trop tôt et devra ensuite les épouser. Elles, c'est des vraies gold diggers, et les mecs dont c'est le BOULOT d'animer des émissions de télé le prennent UN PEU mal quand on leur dit "tiens, regarde, la potiche elle va animer, elle aussi. Elle a zéro talent, mais comme elle est trop vieille pour les maillots de bain, elle vient mettre des gros pulls à col roulé à la téloche, LOL !".

Donc si Gocchin décide de se donner à fond dans le porn, y a pas de raison que ça lui porte plus préjudice que ça, au contraire.

2) De qui on se moque ?


Sérieusement, c'est quoi ton problème avec Gocchin qui se met au porno ? Sa nudité ? Qu'on "abuse" de son corps ? Son corps qu'on t'a complaisamment montré depuis qu'elle a 14 ans ? Sa relation à la sexualité, avec autre chose que des filles ?

Tu sais comment ça se passe, un porn, au Japon ? Tu crois que c'est une nana et un mec qui baisent ? Tu sais combien il y a de cuts, sur une simple séquence ? Ben non, tu le sais pas : si c'était si évident tout le monde se désintéresserait du produit, tu penses. Mais y a des gens qui doivent concilier le fait que le porn c'est PAS du sexe et le fait que toi tu doives croire que si. Alors évidemment, y a des mecs qui mettent leurs doigts dans ta chatte et des fois tu prends un zizi dans ta bouche. Mais quoi, tu veux pas rester chez toi et qu'on t'envoie un chèque à la fin du mois, non plus ? Quand toi tu seras chez toi, justement, à profiter de tout ce que t'as pu acheter en suçant moins de bites dans toute ta filmographie que dans 1 année de ta vie privée, les mecs que personne voit et qui bossent dans le porn, eux aussi, ils rentrent pas chez eux : ils dorment sur place 6 jours sur 7 parce que la baise ça dure pas des dizaines d'heures, le montage si.

Et pour les performances, détends-toi : si Gocchin avait voulu devenir la nouvelle Ôtsuki Hibiki, elle-même bien partie pour devenir la nouvelle Kanno Shizuka (tiens, devine QUI se fait violer par Hibiki dans son nouveau film qui sort après-demain ? Ma cop's Mitake, ouais, elle perd pas de temps !), elle s'y serait sans doute mise beaucoup plus tôt.

Donc Gocchin fera du porn soft, vendant des films sur son nom plus que sur ses performances, et puis après, ou bien elle prendra goût au truc et ça peut grave le faire, ou bien elle trouvera un gentil couillon (peut-être même moi, tiens, c'est pas comme si on avait pas des millions d'heures de chasse à partager, elle et moi...) et elle dira "il a changé ma vie !". Mais rassure-toi : je vais la laisser tourner 2-3 porns quand même avant de "changer sa vie", hein, faut pas déconner...

Et puis la pornographie appliquée à son quotidien, elle connaît déjà un peu, genre à l'enterrement de sa mère : "Vite ! Fais péter les caméras, trouve-moi un plan où elle pleure, s'teuplaît !". Grande classe.


J'espère que te voilà rassuré sur le sort de Maki, comme sur celui de beaucoup d'actrices professionnelles ici. Au Japon, le porno c'est comme la politesse : tu crois que si, mais en fait non.

jeudi 18 octobre 2012

Sociologie avec du japonais dedans.


Dans la série "tout le monde t'a menti", quelle ne fut pas ma surprise l'autre jour en entendant la charmante et gironde fille du staff dire "Ohayô gozaimasu" lors de sa prise de poste... à 16h ! D'autant plus surpris que la chef qui était là depuis le matin l'a également gratifiée d'un "Ohayô gozaimasu" au même moment !

THE FUCK, LES FILLES ? C'est quoi votre problème ?! "Ohayô gozaimasu" c'est le truc que tu dis avant midi, ça veut dire "il est bien tôt", comment tu peux dire ça à 4h de l'après-midi ?!
En fait c'est un peu plus subtil que ça : "Ohayô gozaimasu", c'est effectivement la première salutation d'une journée qui commence, du coup même si t'es réveillé depuis bien longtemps, quand tu prends ton shift ou que tu accueilles une personne qui vient d'arriver au taf', tu lui dis ça.

Si MOI je te l'explique pas, QUI va le faire ? Fais-toi rembourser tes frais de fac au prorata de l'enfumage de tes profs, sérieux.

Bon, mais ça c'est juste du bonus. Figure-toi que la veille j'avais sorti l'expression "諸刃の剣" à la chef et qu'elle m'avait regardé avec des yeux ronds, genre "j'entends du japonais mais je pige pas un traître mot de ce que ce barbare me dit". Du coup j'étais moi-même surpris qu'une personne de son âge et de son éducation ne connaisse pas l'expression et je me fis fort de la diriger vers le premier site proposant une explication intelligible. Bon.

Je discutais donc avec Gironde (ouais, elle est charmante aussi, mais "Charmante" on a déjà) le lendemain, et tandis qu'elle me contait ses déboires amoureux, ses projets d'avenir, et comment c'est sûrement trop la diarrhée du bonheur d'être mariée, de vivre à Paris, de bosser chez Vuitton et d'avoir un gamin métisse, à un moment je la tacle sur un point précis de son Disneyworld et je lui sors la même "諸刃の剣", same player shoots again.

Même cause, même effet.

Bon, elle, elle a pas encore 25 ans, mais PUTAIN MERDE, VOUS REGARDEZ PAS LA TÉLÉ, DANS VOTRE PAYS ?!

Je veux dire, les gens ils te regardent comme si tu utilisais du japonais high-level, genre un 四字熟語 cryptique que t'as trouvé une fois dans de la littérature meijiesque. Non mais bordel, "une épée à double tranchant" c'est même pas une question de japonais, c'est une question d'expression, c'est un truc que tu utilises quotidiennement, quoi ! TOUS LES JOURS tu fais face à des choix qui peuvent se révéler coûteux ou payants et tu dois gérer.

Non ?

Et c'est là que je me suis pris le truc en pleine gueule (j'étais dans ma douche, et nous les garçons on réfléchit vachement bien dans la douche, toi-même tu sais) : pas au Japon.

Tout simplement.

Au Japon tu n'as pas besoin de cette expression parce que ta vie c'est PRÉCISÉMENT ne pas faire de choix coûteux ou payants, juste attendre que quelqu'un d'autre les fasse pour toi.

CQFD.

lundi 8 octobre 2012

Larsen

Sur la photo de Race Queens que je t'offre dans mon dernier article, quelle n'est pas ma surprise de voir qu'un homme arrive quand même à faire passer pour un boudin une fille comme Sôma Akane, que je crois ("je crois" = 99% sûr) reconnaître, à droite sur la photo.

Du coup je replonge dans le web à la recherche de cette fameuse photo d'elle dans les escaliers et – surprise ! – qui est-ce qui te balance des chouettes photos de gambettes sur le net, hmm ?

Ça m'a fait marrer, d'autant que c'est pas la première fois que ça m'arrive.

samedi 6 octobre 2012

恋の予感。


Hier on parlait meufs avec Senbei, et on est évidemment tombés d'accord sur :

1) le fait que les nanas surmaquillées, mais juste non, quoi.
2) le fait que le Japon est pas forcément le Dorado pour les mecs qui cherchent de la demoiselle "nature" (sauf si tu aimes les forêts vierges et les oursins, là, oui, bonne pioche).

Voilà ce qui se passe : l'économie japonaise est, grosso-merdo, soutenue par la consommation de cosmétiques, parce que ça représente environ 53% des dépenses ménagères. Beaucoup plus, évidemment, si t'es juste une ado qui a rien d'autre à foutre que de claquer des milles et des cents dans du maquillage, tout le reste étant payé par papa/maman/tes mecs/tes prétendants.

Les problèmes, à notre niveau, sont multiples. D'abord, dans un pays humide t'as vite fait de transpirer et tes plaques de farine qui se décollent de ta gueule, c'est juste pas esthétique.
Ensuite, on sait bien que les meufs ça va aux toilettes pour se remaquiller, mais du coup quand vous êtes 50 à faire la queue pour vous remaquiller, ça nous casse un peu les couilles de vous attendre, particulièrement lors d'événements festifs genre feux d'artifices estivaux, où là vous êtes carrément 20.000. RE.LOU.

Je te parle même pas du côté avant/après, genre la veille t'es avec une bombe, le lendemain matin tu te réveilles à côté d'un vieux (t'as vu, je dis "un vieux", parce que tu sais déjà qu'un homme, ça me dérange pas forcément).


Bon. Mais le pire, c'est l'intérieur.


D'abord, tu as les nanas qui veulent être blanches (ouais, y a pas que les Noirs que ça travaille), et celles qui veulent être noires. Tout ça, c'est de l'entretien, mais ça dit la même chose : tu refuses ta peau (les réflexions des nanas sur de supposées taches de rousseur, extraordinaire... Tout ce temps passé à étudier le japonais juste pour voir mes oreilles remplies de conneries au quotidien, paie ton investissement. Heureusement que ça me fait marrer, ces trucs-là...).
Et puis il y a celles qui refusent le temps qui passe, c'est-à-dire tout simplement la réalité.
Mais tout ça relève d'un seul mouvement : cacher à tous la personne que l'on est et que l'on n'accepte pas. Et ça, mon ami, c'est le profil typique de la psycho-bitch polymorphe qui fait les beaux jours de Forum Japon et gonfler les stats des articles de blogs sur "Les Japonaises".

Te voilà prévenu.

mardi 2 octobre 2012

Soirée à Kabukichô...

Maintenant t'es habitué, hein, tu sais que si j'ai le choix entre rester chez moi à terrasser du dragon/franchir le mur du son/m'entraîner avec Kakashi-sensei, ou visiter des temples, je préfère RESTER CHEZ MOI.

Sauf si une fille m'invite en me faisant miroiter la présence d'autres filles, auquel cas je peux faire un effort.

Je fis.

Rendez-vous donc à Kabukichô pour aller manger de la merde (ah oui, ça t'es prévenu dès le départ : tu VAS manger de la merde) dans un resto à ¥4000 la place : le Robot-Restaurant !

Dès que tu rentres, tu ne peux t'empêcher d'être frappé par le mauvais goût de la déco, que même les restos chinois à côté c'est sobre. Se dressent deux femmes robot géantes, et là check comment les mecs et les meufs ça pense pas du tout pareil et comment décidément les gonzesses elles peuvent toujours se brosser pour qu'on leur laisse piloter un Gundam : chaque robot possède son poste de pilotage, un siège avec 1 joystick de chaque côté. Eh ben SYSTÉMATIQUEMENT, quand une nana s'assied elle se contente de prendre la pose et de se faire tirer le portrait par une copine, alors que SYSTÉMATIQUEMENT quand c'est un mec il s'empare des commandes et joue avec (les robots réagissent). Évidemment, si une nana voit un mec faire avant, elle pousse 2-3 fois les boutons, mais sinon, immanquablement, elle se contente de poser ses fesses sans même empoigner les 2 manettes qui sont pourtant visiblement là QUE pour ça, quoi.

L'autre grosse astuce, c'est que le premier robot est assez haut et il faut d'ailleurs emprunter un petit escalier pour accéder au poste de commande. Qui se trouve être juste au niveau de ta gueule, et donc FATALEMENT, chaque fois qu'une meuf en jupe s'assied, elle te montre sa culotte. Du coup j'ai vu celle de MEGUMI, ouais ouais, celle de Trivia no Izumi, qui a perdu whatmille kilos depuis et qui est une PURE bonnasse.

Une fois que t'as bien attendu et que c'est l'heure, tout le monde descend au moins 3 étages de sous-sol pour accéder à la place des festivités. Les 3 étages, je sais pas qui a fait la déco, mais juste tes yeux ils saignent. Genre la Fête des Morts du Mexique sous LSD. Un truc, tu croyais même pas que quelqu'un inventerait les accessoires pour faire ça. Tu te trompais.


Après tu t'assois tout serré avec ton fameux repas dans ta gamelle : un bentô et une mini-bouteille de thé. Normal, puisque tu paies tes consos de bière. Encore une fois, j'étais ravi du traquenard, mais la demoiselle qui m'invitait m'ayant prévenu, je m'étais défoncé le bide avant de venir, AHAHA !

Là-dessus le spectacle commence, et tu kiffes. Des nanas tanquées comme pas possible, les abdos de Thierry Henry et des tatouages, que y'en a une qui doit être la fille de Shiryû, et tout ça danse, chante, joue de la trompette, du tambour, du taiko...

Et surtout dans la bonne humeur permanente, ça rigole, ça sourit de partout, il y a des femmes de tout âge dans le public et les "kawaii" fusent alors que t'es quand même face à des nanas qui ressemblent pas vraiment à l'OL de base, mais le spectacle n'est jamais vulgaire et c'est complètement bon esprit.


Le dernier tableau est un maxi-bordel avec des trucs qui bougent de partout, les nanas qui te frôlent et te mettent leurs nichons à 10 cm de la gueule, le tout sur fond de 帝国歌劇団, c'te song mythique sortie du fin fond des années 90.


Mais bon, les mecs passent leur temps à t'expliquer que le truc a coûté 10 milliards de yens, et je ne vois personne soulever LA vraie question : d'où vient cet argent ?

Comme ton bentô tu peux le rapporter chez toi et que j'avais pas touché au mien, c'est ce que j'ai fait, pensant le filer à un des clodos qui zonent devant ma gare, là où ce soir y avait pas une seule pute qui avait pas l'air d'une grand-mère face aux filles qui me montraient gaiement leur fesses quelques heures plus tôt.

Mais y avait pas de clodos, alors je l'ai filé à une tox de ma rue.

samedi 15 septembre 2012

Spin the bottle.


Pendant que l'industrie du jeu vidéo continue de déverser des infos dont t'as rien à foutre (un portage de Monster Hunter 3DS sur la Wii U ? NOOOOOOONN, sans déc ?!), je vais te raconter comment on drague des filles quand on est un feignant, c'est-à-dire pas un chasseur (ouais, deux fois "hunter" dans la même phrase ça fait pas joli, je trouve).

Rien de plus simple : on participe à un gôkon, c'est-à-dire le plan 3 garçons/3 filles, un maître de cérémonie, racontez vos vies, embrassez-vous. Bon. Moi, en ce moment, je suis pas tellement dans la recherche : quand tu bosses 6 jours sur 7, le septième t'as pas vraiment envie d'entendre des phrases comme "Alors mon chéri, qu'est-ce qu'on fait aujourd'hui ?", tu vois. Mais les articles ils vont pas s'écrire tout seuls, hein, alors si y a de l'XP à se faire, envoie les invit'.

1) Le MC
Comme pour les jeux de rôles, le MC est celui qui décide de l'histoire et de son déroulement. Normalement c'est lui qui trouve l'endroit idéal, qui gère le nombre de participants et qui essaie de faire en sorte que ça coûte le moins possible à chacun. Si le mec te dit : "j'ai réservé une table pour 6 chez Mos Burger", y a pas bon.

2) Le cadre
Idéalement, une sorte de resto/izakaya sans le bruit et avec de la bouffe correcte, un truc où tu es assez isolé des poivrots d'à côté qui braillent, avec une ambiance tamisée, pas de musique reloue, et puis avec une formule "boissons à volonté" pendant 3 heures. Je t'ai déjà expliqué pour les filles et l'alcool, fais juste attention à celles qui abusent si tu veux éviter le dépôt de bile. En revanche, si elles commencent à la bière et enchaînent tout de suite après sur du thé glacé ou des boissons non alcoolisées, ça sent la défaite.

3) Les membres
Le plan 3/3, perso, je trouve ça un peu ric-rac. En général tu dois venir avec ton copain marrant ou ta copine moche, ce qui fait que s'il y a 3 personnes de chaque sexe vraiment intéressées pour rencontrer un partenaire, on est tout de suite 12, ce qui est vachement plus sympa pour ton réseau social, justement si t'es pas là pour choper. C'est aussi important pour le fameux moment de la rotation, que je t'explique un peu plus tard.

Le MC est un bon pote à moi, un type en or, et quand on se retrouve devant le 109 (autant je suis pas trop Shibuyettes, autant ce soir-là, putain, une incitation au mariage toutes les 5 minutes...) il me dit que les 3 nanas qu'on va voir sont des danseuses du ventre. Moi, tu me dis "danseuses du ventre", je pense tout de suite bouffeuses de loukoum. Grave erreur. Les filles sont accompagnées par leur prof qui est keus' comme tout et elles-mêmes sont complètement baisables. Les 2 autres gars qui sont là, en revanche, je suis pas convaincu... J'espère qu'eux non plus ils sont pas là sérieusement.

4) Ça commence
Les garçons face aux filles, tout le monde se présente, échange de cartes de visite pour ceux qui en ont, réalisation que, finalement, que 3 meufs ça fait aussi que 3 prénoms à retenir, YES I !, et puis on entame la conversation par notre activité professionnelle, et ça c'est super cool parce que c'est le genre de conversation que j'adore écouter, alors que le temps qu'il fait ça va 5 minutes, quoi. Surtout qu'en ce moment, le temps... Malheureusement, quand t'es une jeune fille de 27 ans au Japon, t'as pas toujours des trucs passionnants à raconter sur ton boulot, le grand classique étant "事務", genre t'es à l'accueil, quoi. Évidemment, ça en impose moins que "directeur d'école" (il faut que je m'entraîne à le dire sans rigoler...), "web designer chez Areva" ou "game designer de Tekken" (je commence à avoir une putain de collection de potes dans le monde du JV...). L'astuce, du coup, c'est de les enchaîner sur la danse du ventre, en tout cas c'est ce que tu penses dans ta tête de mec qu'est habitué à partager sa passion à la limite du prosélytisme, mais non, quoi : les meufs elles sont même pas capables de te faire un peu rêver avec une activité qu'elles pratiquent jusqu'à 4 fois par semaine depuis 6 ans. WTF ?

Heureusement, mon pote MC est une brute absolue et il gère le flot de la conversation de façon à ce que tout le monde balance le plus naturellement du monde son âge, son type idéal de partenaire (une des nanas qui sort "je cherche un mec gentil", heureusement que je buvais pas à ce moment-là, putain, le jus d'orange par les narines c'est moyen agréable) et ses histoires persos.

5) Ça se poursuit
Une fois qu'on s'est présenté à peu près correctement et qu'on sait grosso-modo qui fait quoi et qui cherche quoi, vient le fameux moment de LA ROTATION !
Comme toujours au Japon, ça se décide à pierre-papier-ciseaux, et là on change de place pour se retrouver près d'un autre partenaire, histoire de ne plus être dans la configuration "entretien d'embauche", mais plutôt en mode "si y a une fille à côté de moi ça devient plus intime". Genre...
Malheureusement on commence à parler musique et là tout part en sucette : les filles qui n'écoutent que du raï, du ska et du reggae (because danse du ventre, ben oui, connard, t'as déjà essayé de trembloter du bide sur du Hirai Ken ?), un gars qui dit qu'avant il écoutait du ska mais qu'il est passé aux anisongs, et quand je lui demande ce qu'il entend exactement par là, il précise "genre les openings de K-ON", LE truc qui te grille direct avec toutes les femelles de la Terre.
Miss "je cherche un mec gentil" balance au passage quelques critères physiques et évidemment elle préfère un gars gentil qui soit avant tout mannequin. Je me disais aussi.
D'ailleurs, j'avais quand même demandé aux nanas ce que des bonnasses comme elles foutaient dans un gôkon et elles m'avaient répondu qu'elles venaient surtout pour rencontrer des gens nouveaux, ben oui, je me doutais bien que pour se faire sauter elles avaient pas besoin de rencontres organisées, tu penses.

Tout cela débouche donc sur le moment tant redouté où un peu tout le monde, pas forcément en même temps, se met à pianoter sur son portable... Et là je note que les gens ont leur téléphone à la main, mais qu'ils n'échangent pas leurs numéros... Je profite d'une sortie commune aux toilettes pour le faire remarquer à Jo-le-MC : ça sent le roussi. Il me demande s'il y a une nana qui me branche, je lui réponds que celle qui joue à Monster Hunter avec un katana (les Japonais disent "tachi" (太刀), je me fais baiser à chaque fois), c'est quand elle veut pour qu'on aille éventrer du Zinogre ensemble. Il me manque un morceau de Zinogre pour finir mon arc.

6) Ça se finit
On paie, tout le monde rentre chez soi, comme on prend la même ligne on discute entre mecs : ils sont pas convaincus, surtout K-ON boy. Ben putain ça tombe bien, parce que tu t'es TELLEMENT condamné, je m'en sors mieux avec des blagues de cul auprès de bonnes sœurs.

Sur le fond, les gôkon c'est sympa, pour peu que ce soit bien organisé. Tu manges bien, tu rencontres des gens, tu apprends des tas de trucs. J'ai juste un peu peur que tu te retrouves assez souvent à te présenter de cette façon formelle si propre aux entretiens d'embauche et qui est tellement artificielle. Quand t'es debout un verre à la main et que tu abordes une nana dans une soirée en lui demandant ce qu'elle fait dans la vie, c'est un peu moins scripté que quand t'es en rang d'oignons et que les gens balancent leur CV les uns après les autres.

jeudi 6 septembre 2012

La musique adoucit les mœurs.

Tu le sais, je suis pas seulement là pour te narguer avec mes soirées que si t'y étais pas tu regrettes toute ta vie, des fois j'ai aussi envie de te raconter des premières fois, et de temps en temps, même, de partager des trucs avec toi. L'eusses-tu cru ?

Ce soir il pleuvait et j'avais pas prévu. Donc en arrivant dans mon bled je passe direct dans la galerie marchande et me dirige vers le 100¥ Shop pour y dégoter un pébroque. Bon.

En sortant de là je passe devant un magasin de fringues duquel pulse toujours de la musique à fond les ballons, mais normalement j'ai des trucs encore plus forts dans mes oreilles, et pour gauler mon attention quand j'écoute ça, t'as intérêt à être au moins Kanno Shizuka et me regarder droit dans les yeux en faisant des trucs de ouf avec ta langue orochimaresque. Bon.

Sauf que ce soir j'avais pas encore remis mon casque et mes oreilles de musicien se font donc happer par de la PURE bonne zouze ! 
Dans ce cas, 2 solutions :

1) Si c'est une chanson, je reste 5 minutes à l'écouter, histoire de choper les paroles et après je vais chercher sur le net.
 
2) Si y a pas de paroles, j'agresse la première personne qui passe et je lui dis "Hey, mec, c'est quoi qu'on entend, là ?".

Nous étions dans le cas n°2, donc je rentre dans le magasin, je vois un vieux genre cinquante ans et j'engage le dialogue :
– Bonjour, c'est quoi la musique là ?
Sauf que Jo-l'employé, il a pas l'air jouasse de ma question et il me regarde avec son air de Yakuza :


– Quoi, qu'est-ce qu'il y a, avec la musique ?
– Non mais je demande juste si c'est vous qui la choisissez ou pas...
– Qu'est-ce que ça peut te foutre ?
– Ben euh.. Je voudrais savoir ce que c'est comme morceau...
– Faut voir avec le mec qui gère la musique...

Et là-dessus il s'enfonce dans le magasin, appelle un gars et lui demande. Moi je le suis, et le "gars", justement, c'est MARQUÉ sur sa gueule que c'est un mec comme moi, Jo-le-DJ, que si tu dois passer ta journée à écouter de la musique de magasin, autant faire ce qu'il faut pour pas écouter de la merde.
Du coup il me dit ce que c'est, je lui dis "toi, t'as pas des goûts de chiottes", on tape la discute et je vois Jo-le-Yakuza qui se détend et qui m'explique qu'en fait quand je lui ai demandé pour la musique il croyait que j'allais me plaindre, genre la musique est trop fort, ou quoi.

Dans une galerie marchande, c'est crédible, ça, comme scénario ? Un mec qui viendrait se plaindre parce qu'un magasin joue de la musique trop fort ou qu'il aime pas ? Dans un pays où les gens ils tolèrent d'habiter mitoyennement à une salle de pachinko ? Dans un pays où de toute façon tu vis en permanence entre la négation de l'isolation sonore et l'emphase de la signalisation du même type, que quand un camion met son cligno tout le quartier est au courant qu'il va tourner ?


En tout cas j'ai eu mon info, la musique qu'elle est trop bien, c'est ça.

samedi 1 septembre 2012

L'école du rire.


On me reproche ces derniers temps d'être resté complètement imperméable à l'influence de films dits "cultes", du "Père Noël est une ordure" à "La classe américaine" au simple motif que cette lacune cinématographique me rend incapable de saisir tout le sel des citations qui émaillent le médiocre discours des uns et des autres.

Me voilà donc étiqueté paria de l'humour de masse parce que je ne surenchéris pas lorsque vous parlez de "ouiche"...
Mes chéris, j'ai une mauvaise nouvelle pour vous : si "Le Père Noël est une ordure" a tant de succès dans les cours d'écoles, c'est qu'il fournit justement aux plus sous-développés de l'humour, les enfants, de quoi générer le rire.

Même gosse, je n'ai jamais ri à vos "petits doubitchous", à vos "c'est cela, oui" ou à vos éparpillements "façon puzzle". Parce que l'humour de citation est l'humour le plus pauvre qui soit et que le moindre calembour, aussi mauvais soit-il, relève de plus de créativité que la simple répétition d'une phrase de film.

Attention, je ne nie pas le paramètre de pertinence de la citation : il ne suffit pas de l'avoir en stock, encore faut-il la sortir fort à propos. Très bien.
Si une demoiselle me demande quel jour on se voit, il sera tout à fait pertinent de ma part de lui répondre que je lui laisse le choix dans la date. Parce qu'il s'agit de date, justement, et que c'est une femme. Applaudissez.
La contrepèterie, ce n'est pas à la portée du premier venu : cela exige une maîtrise et une appropriation de la langue. En clair : il y a celui qui, du tac au tac, produit la contrepèterie, et il y a ceux qui la répètent à l'envi, probablement après qu'on la leur aura expliquée.
A qui revient le mérite ? Quand je sors ma contrepèterie, même avec pertinence, suis-je drôle, suis-je original ? Mieux encore : suis-je drôle parce qu'original ?
Évidemment non. Je ne suis qu'un piètre pitre qui exploite le produit d'un tiers dans l'espoir de me faire mousser, mais le résultat est que j'affiche par l'utilisation même du plagiat la faiblesse de ma capacité de production originale, tel un Chinois de l'humour. Exactement comme ce skyblogueur qui avait pompé un de mes articles. Tu avais trouvé ça pathétique et tu avais eu raison. La citation de film, c'est du même tonneau. Créativité ZÉRO. Et j'en ai autant pour tous les non-comiques qui ne se lassent pas d'imiter ce petit bruit de succion de Dieudonné à la sortie de ses spectacles. Que lui le fasse, why not, c'est son gimmick, mais vous, non.

Je ne comprends pas comment on peut éprouver la moindre fierté à générer du rire avec une phrase éventuellement drôle qui n'est pas de soi. Tu as fait rire les gens mais ce n'est pas toi qui est drôle. Peut-on imaginer situation plus humiliante ? Le fait est que la citation de film comique cherche moins à produire le rire que la connivence.
Connivence dont je me passe fort bien.

Tel un ami métisse dont l'intelligence lui prodiguait la mauvaise foi nécessaire à la réfutation d'une supériorité physique et artistique des Noirs dans les danses africaines, je cherche moi aussi à me définir par ma production plutôt que par ma couleur de peau ou mes origines judaïques. Or, il y a un moment où il faut quand même un petit peu accepter qu'on ne se construit pas à partir de rien et avec rien, et que la culture est aussi quelque chose dont on hérite malgré soi. Et quand tu es élevé dans une culture imprégnée de phrases comme "au commencement était le verbe" et de l'omniprésence de la mère, eh ben il y a des chances pour que l'enfant que tu es se définisse aussi par rapport à cette mère, notamment par la position de soumission, soumission se traduisant dans mon cas par la maîtrise de la langue maternelle (je te laisse analyser les indicibles raisons de ton orthographe calamiteuse).
Ce n'est pas mieux ou moins bien qu'autre chose, et si tu veux savoir j'aurais préféré l'oreille absolue.

Le fait est que dès ma plus tendre et insignifiante enfance j'ai abhorré tes citations de merde et me suis concentré sur une production humoristique originale : je n'exagère pas en disant que tu passes certainement à côté de la subtilité de mes écrits si tu es du genre à lire ma prose plutôt qu'à l'entendre. C'est comme baiser tout le temps la lumière éteinte : ça peut être agréable, mais tu rates aussi des trucs.

Tu vas me dire : "Euh...OK. Mais c'est quoi le rapport avec le Japon ?"

Eh bien il m'arrive de rire de l'humour japonais. Or, beaucoup s'accordent sur le fait que l'humour japonais n'en est pas et que c'est pas drôle. Qu'est-ce qui me fait donc rire dans l'humour japonais ?

Eh bien c'est ce que j'appelle "l'ancre". Une ancre, c'est un pivot dans le discours qui te permet de rebondir. Évidemment, ce qui est drôle et fait la valeur de l'humour, c'est ce que tu construis à partir de cette ancre et comment tu le construis. C'est la base du manzai : à partir d'une même phrase chacun trouve une ancre (ボケ) éventuellement différente et construit sa vanne (突っ込み). C'est un phénomène tellement culturellement implanté qu'on le retrouve régulièrement en version vidéo : à partir d'un élément visuel on crée une vanne, la pertinence et la drôlerie étant inversement proportionnelles à l'évidence du signal visuel.
Je te donne un exemple : si tu vois quelqu'un les cheveux en bataille et que tu le vannes en disant "hé, on dirait que tu t'es coiffé avec un pétard ce matin, LOL ! ", c'est considéré comme une vanne, mais tu avoueras que passé 5 ans on ne peut pas considérer ça comme une vanne absolument hilarante. Pareil pour la fille qui a le nez rouge et que tu traites de clown, t'es pas allé chercher très loin.
Donc plus tu utilises un angle d'attaque inattendu et que tu lances ta vanne de loin (par exemple, j'affectionne le ボケ à partir d'une seule syllabe commune à 2 mots complètement différents pour me servir ensuite le 突っ込み adéquat en l'absence de gens intellectuellement suffisamment vifs pour me tacler comme je le mériterais), plus c'est drôle.
Par exemple :


Une grosse qui se gaufre entre deux matelas de sport, tu pratiques rapidement l'association grosse ⇒ cochon ⇒ tonkatsu + matelas ⇒ moelleux ⇒ pain = maisen, les sandwiches au tonkatsu.
Comme c'est la télévision et que c'est fait pour les abrutis, tu auras toujours une image en bas à gauche pour mieux visualiser, indispensable pour les grands classiques de cet humour qui consistent en références à des personnes ("oh tiens, tu tremblotes comme Mori Shin'Ichi, LOL !") plus ou moins célèbres et parfois déjà plus ou moins décédées, et puis des fois c'est même limite private joke.
Je ne te dis pas que j'explose de rire à chaque fois, mais ce qui me séduit profondément dans la démarche, c'est – on y revient toujours – le regard. Le détail que tu perçois et à partir duquel tu bases toute une réflexion que tu transcendes dans une vanne, avec le bon timing.

Tu comprendras donc que ne pas avoir vu "Les Bronzés" dans le simple but de pouvoir recevoir en clin d'œil les dialogues que tu t'es efforcé de retenir par cœur ne me traumatise pas et que le mépris que je porte à ce mode de communication est équivalent à l'affection que tu en conçois.

mercredi 22 août 2012

Tu le crois, que j'avais oublié de mettre un titre ?!


J'ai un bon copain, quand il t'invite à une soirée, tu y vas. Quand il t'explique en plus que ce sera une soirée "porn" avec de l'actrice, tu en profites pour inviter des potes. Et quand 2 jours avant une fille au charme irrésistible te bombarde de mails pour que vous y alliez ensemble, tu prépares ta frustration (parce que tu es pas assez con pour croire qu'elle cherche plus que meubler son temps libre avec l'hilarante lecture de tes messages. Ça m'apprendra à être hilarant en japonais aussi).

Soirée parrainée par TENGA, c'est dire si t'étais un vrai abruti de croire qu'on serait en terrain hétérosexuel ; si tu voulais choper, mauvaise pioche : 99% de gays et lesbiennes, rapidement identifiés grâce à leur style vestimentaire, au sens large. Et à ma connaissance des partis en présence : la jeune (18 ans) et gourmande réalisatrice des 2 courts-métrages qui ouvriront le bal étant une habituée des soirées interlopes qu'organise son papa.

Rapidement remarquée au sein de cette faune grâce à une taille supérieure à la moyenne, une présence indéniable et surtout un bustier qui t'empêchait de la regarder dans les yeux, la "star" de la soirée c'était Mitake, à qui la fête était consacrée, célébrant sa rapide ascension de modèle pour Kera à actrice porno en moins de temps qu'il ne m'en faut pour aller la trouver sur le net.

Après quelques minutes d'un DJing vague servant surtout à ce que tout le monde ait le temps d'aller claquer ses 500¥ au bar, un peu plus pour moi qui invitais généreusement Charmante en échange de son ticket "Tenga Egg" en lui expliquant que non, ce n'était pas un ticket pour une boisson et que non, en tant que fille elle n'allait pas en avoir besoin, la lumière s'éteint et on commence la projection du premier court-métrage, sorte de clip mêlant stop-motion (très bien), musique aléatoire (beaucoup moins bien), et Mitake qui s'enfonce généreusement les doigts dans la chatte, le tout sans ces énervantes mosaïques des productions commerciales. Charmante, qui n'a pas touché un mec depuis quelques années en dépit d'assauts incessants et même parfois – j'en fus témoins – à la limite de la témérité, n'en mène pas large.

Le deuxième court-métrage, moins démonstratif, se révèle être un documentaire sur Mitake, parsemé d'entretiens au cours desquels elle déclare être OK pour le bukkake mais détester les baisers, et de nous expliquer que ses relations avec les mecs c'est surtout avoir des potes gays, le tout avec un certain recul sur ses nombreuses activités semi-professionnelles mais le vocabulaire d'une nana qui a arrêté les études assez tôt. Disons-le franchement : la fille est plus proche du niveau intellectuel de Sasha Grey que de celui d'Asia Carrera.

Le milieu de soirée s'avère malheureusement décevant, avec un "spectacle" assez navrant d'un mec qui fait dire "bite" au sampler qu'il a installé dans sa guitare, le tout sur fond de musiques qui ne sont même pas de lui. Mais tu connais les Japonais : un rien les amuse.
C'est également le moment de tester l'intégration culturelle du groupe de Français que nous sommes, puisque les "Tenga Egg" sont disponibles et qu'il faut aller les récupérer. Tu seras amusé d'apprendre qu'il y a des Français qui ont encore honte d'aller chercher leur œuf en personne et me délèguent cette lourde responsabilité. C'est sûr que quand tu te pointes à une soirée porno sponsorisée par Tenga, toutes les brouteuses de gazon vont vachement te juger sur le choix de la texture de ton œuf... Trust me on this : la judéo-chrétienté, c'est le mal.

Alors que je rapporte mon trophée, Charmante me demande de la prendre en photo en train de le "croquer", de lui expliquer ce que c'est et à quoi à ça sert... puis d'effacer cette photo que nous venons de prendre ! (ce que je ne ferai pas, bien évidemment, lui promettant en retour la plus grande confidentialité)

Pendant que tout le monde subit l'intervention de M.Chinpo et sa musicalité embryonnaire, se prépare LE moment de la soirée : le nyotaimori, 女体盛り, en V.O.

Qui prend juste UNE PUTAIN DE PLOMBE !

Mais le résultat est pas dégueu :


C'est évidemment la foire d'empoigne, les téléphones portables disputant l'espace visuel aux appareils reflex et même aux iPads...

Si tu voulais de la performance, c'était the place to be ce soir-là !

Et puis la soirée se poursuit dans un DJing discutable, notamment au niveau sonore : je veux pas t'apprendre ton boulot, mais quand les enceintes saturent, c'est qu'il y a un problème, mec.

Je profite que la salle commence à se vider un peu pour choper la réalisatrice dans un coin moins bruyant ; ça fait 6 mois qu'on s'est pas vu, on se raconte nos vies, quand tout d'un coup Mitake passe devant moi en nuisette ! Ah ben oui, elle est allée prendre une douche et elle revient pour une séance de pose ; tu veux voir mon cul ? Mais pas de souci mano, c'est mon taf :


Et puis Charmante me dit qu'elle a faim, alors on sort dehors bouffer un truc.

C'est bien la peine d'être une méga-bonnasse qui se met à un régime dont elle n'a nullement besoin si c'est pour aller ensuite t'enfiler un curry à 23 heures, tiens !

jeudi 16 août 2012

Socio-sociologie (article logique)


En attendant de récupérer les photos nécessaires à mon prochain article sur "pourquoi j'irais me faire chier à Roppongi quand on me propose des soirées de ouf à la place ?", je t'offre une petite piste de réflexion sur la culture japonaise :

tu as sans doute entendu parler de cette affaire du gars qui a servi ses organes génitaux en repas à des privilégiés, et tous les articles de t'expliquer qu'au Japon – horreur ! – le cannibalisme est légal.

Ben j'espère, ouais, comme l'inceste !

Quand t'habites sur UNE ÎLE, tu comprends bien que faire des lois contre le cannibalisme et l'inceste c'est un peu se tirer une balle dans le pied.

Think about it.

samedi 11 août 2012

Cruel Summer


Comme le relatait un ami comédien après avoir copieusement enculé une foraine complètement nympho (une nymphoraine ?) : "c'était un feu d'artifice !".

L'été est donc cette période de l'année propice à la sodomie et à la pyrotechnie, et c'est à qui passe son décret liberticide pendant que tout le monde est à la plage, qui t'invite à assister au spectacle de tes impôts investis en pétards, roquettes et autres fumisteries artificières. Heureusement que c'est la crise, hein.

De ce côté, le Japon s'enorgueillit de feux d'artifice d'exception, que même ceux de seconde zone ridiculisent une ouverture olympique, se fendant même d'une touche kawaii et tôkyôïte à base d'explosions représentant Pikachu et des pokéballs, que l'on appelle localement "monster balls" (WTF ?!). Ce pays – l'ai-je déjà mentionné ? – c'est n'importe quoi.

Rassemblant petits et grands autour des rituelles yakisoba, cet événement suscitant les vivats, commentaires et rapprochements physiques au rythme d'un moriagari fibonaccien peut cependant être gâché par la célèbre incompétence policière japonaise, bruyante engeance t'engageant tour à tour à parquer ton cul à l'intérieur d'une enceinte disposée de façon à ce que tu ne puisses rien apprécier du spectacle, puis à t'asseoir où tu veux puisque de toute façon tout le quartier est bloqué, pour enfin venir retirer les barrière bleues délimitant l'enceinte susmentionnée avant le final. Ces barrières ne servaient donc à rien depuis le début.
Ô brigadier japonais appliquant diligemment les ordres sans chercher à les comprendre ou à les humaniser le moins du monde, je te dédie ces quelques vers du poète de la banlieue nord :

Police
Machine matrice d'écervelés
Mandatés par la justice
Sur laquelle je pisse

Tu es à présent en droit de t'interroger sur mon choix d'illustration : hé, quoi ? Où sont ces feux qu'on nous vante ? Sur 1 heure de spectacle il y avait bien de quoi prendre quelques étincelles en photo !

C'est que, vois-tu, cette façon qu'ont les gens de photographier – à plus forte raison avec leur téléphone portable – les feux d'artifice reste pour moi un mystère : à quoi ça sert ?
Aucune photo de Princesse ne te fera comprendre le renversement des éléments lorsqu'elle entre dans le bureau et que se mêlent en une même déflagration sa voix qui dit bonjour, son parfum qui s'infiltre en toi et la surprise de sa tenue, de sa coiffure.
Pareil pour les feux d'artifice : comment rendre cette illusion de proximité qui te fait crier malgré toi aux sphères les plus hautes, les plus grosses, les plus bruyantes et les plus colorées, respectant en cela les lois sociologiques qui veulent qu'on admire les différentes explosions comme on admire les siens : si tu veux briller, il faut briller tout en haut. Personne ne remarque les feux de Bengale.


Comment rendre avec une vidéo le vacarme désynchronisé qui te fait sursauter et serrer inconsciemment le bras de ton partenaire ? Tout cela me paraît bien futile et je soupçonne les Japonais de ne regarder ce monde à travers le minuscule prisme de leur appareil que pour se donner une contenance.

lundi 6 août 2012

La nuit je bois.


A la base, je suis un mec qui boit pas. Ouais, quand j'ai décidé d'être un loser j'ai pris le package complet "つまらない男", ils faisaient des promos. Ça devait se vendre aussi bien que des XBOX. Je bois pas, je fume pas, et donc je baise pas. Mais je m'entraîne à pisser dans ma douche pour libérer mon esprit et maintenir une érection en club échangiste, au cas où.

Sauf qu'au Japon il FAUT boire. D'abord parce que comme je te l'ai expliqué précédemment c'est un bon moyen de rester en vie, mais surtout parce que l'alcool c'est ta protection sociale.

Je veux dire, réfléchis 2 secondes : quelle entreprise française garderait en son sein un M. Francis Dupont qu'on retrouverait toutes les semaines fracassé de chez fracassé, à moitié à poil dans les couloirs du métro ?
Aucune.
On lui dirait : "Dupont, ou vous suivez une thérapie, ou vous dégagez !"

Au Japon ? Oh voyons, tu sais très bien qu'il n'y a pas plus d'alcooliques au Japon que d'homosexuels en Iran. Ça se saurait.

C'est vrai qu'il y en a qui ont un peu du mal à tenir l'alcool. Mais il y a tous les autres, ceux qui tiennent. Et qui font semblant de ne pas tenir.
Parce qu'à partir du moment où tu as bu ton premier verre d'alcool, tu entres dans une dimension parallèle et tes actions dans cette dimension n'ont pas d'influence sur notre réalité : tu peux dire ce que tu penses, lâcher des infos confidentielles, balancer sur ton boss et tes collègues, te battre, peloter la secrétaire, tu sais, celle avec les gros nichons qui fait rien qu'à passer et repasser devant ton bureau – c'est sûr, elle le fait exprès ! –, c'est pas grave, tout te sera pardonné demain matin.

Les femmes c'est pareil, elles peuvent arrêter d'attendre que tu fasses le premier pas et se montrer entreprenantes ; elles peuvent s'écrouler comme des merdes sur la table pour éviter d'avoir à faire le service ou écouter ta conversation de macho qui raconte comment il a trop bien vendu cette semaine alors que personne en a rien à branler, y a des reportings hebdomadaires pour ça, gros, et puis elles peuvent enfin prendre leur coup de bite en loucedé, parce que toutes les Japonaises ressemblent pas à Kuroki Meisa non plus, et des fois quand y a plus de coton que de seins dans ta brassière ou plus de gencives que de dents dans ta bouche, il faut bien s'en mettre un peu derrière la nuque pour que l'occasion fasse éventuellement le larron.


A un niveau plus raisonnable, boire c'est aussi lever la méfiance à ton encontre, puisque si tu es celui qui ne boit pas, tu es celui qui reste en contrôle quand tes senpais auront décidé de se rendre ridicules. Et tu ne veux pas que tes senpais se méfient de toi, n'est-ce pas ?

Alors j'ai décidé de boire. Oh, pas pour de vrai, bien sûr. Je fais le serpent : le keigo dans les mails pour que les gens ils croient que je suis bien rentré dans le moule, et puis je trempe les lèvres en soirée pour que les langues se délient et que tout le monde chante "il est des nôôôtres, il a bu son verre comme les zôôôtres".

Mais tu me connais : après j'écris des articles...

jeudi 19 juillet 2012

L'homme qui marche.


Cela fait déjà quelque temps que je voulais écrire cet article, probablement peu après ma rencontre avec Senbei, mais les blagues les meilleures étant les plus courtes il m'apparaît aujourd'hui pertinent d'expliquer à ceux qui ne le savent pas déjà qui je suis (pour celles qui souhaiteraient carrément une photo, c'est très simple : imaginez François Hollande, mais avec des costumes bien taillés).

Je ne cours pas. Ni après rien autour d'un stade, ni après les Japonaises de Roppongi, ni après l'argent, les médailles ou la gloire. Ni après le train qui va partir, comme ces Japonais qui s'entassent jusqu'au malaise quand le train suivant est déjà stationné derrière celui dans lequel ils estiment leur présence indispensable. Ni après la fille que j'ai vue en premier mais que je te laisse draguer quand même, parce que mon bonheur dépend moins d'une caresse que d'une bonne connexion internet, alors que toi, je vois bien que tu crois encore à la femme de ta vie et c'est peut-être elle. Ce soir, en tout cas.

Je n'ai quasiment jamais obtenu ce que j'ai voulu, et quand je l'ai eu je l'ai souvent regretté. Alors que toutes les bonnes choses qui me sont arrivées me sont tombées dessus from nowhere, mais à la limite du miracle ou de la caméra cachée (les circonstances de ma venue au Japon, mais juste WTF ?!). Tu avoueras que ça n'enjoint pas vraiment à la proactivité...
Mon métier, c'est professeur de japonais et ma vocation c'est l'enseignement. Si j'avais voulu de l'argent, j'aurais fait les études qu'il faut pour. Je n'ai pas d'ambition, aucune. Quand les gens me parlent de "challenge", d'"évolution", je ne comprends pas le but de tout ça. Je veux juste pouvoir enseigner le japonais. Qu'est-ce que c'est, l'évolution de "professeur de japonais" ? Enseigner au Stade de France ? Je suis aujourd'hui directeur d'une école, j'en ai le titre en tout cas, mais pas le pouvoir. Quand ma collaboratrice me dit que c'est "mon école", je lui réponds que non et elle croit entendre que je souhaiterais plus de responsabilités, de pouvoir exécutif, alors que c'est le contraire : je me fous éperdument du pouvoir et n'imagine pas une seule seconde qu'une institution puisse m'appartenir sans que j'y aie investi le moindre centime. Je veux juste qu'on arrête de me mentir, qu'on arrête de croire que je vais être tout fier de courir après la carotte qu'on me présente. Je ne cours pas. Je suis l'homme qui marche.

C'est pour ça que tu te trompes si tu crois que j'essaie de pisser plus loin que toi. Je n'ai pas d'ego à ce niveau-là : je ne dis pas "いいな~" comme une Japonaise qui a l'homme le plus beau et le plus dévoué dans sa main mais regarde avec envie ton nouveau copain moche juste parce que "le monde ne suffit pas". Si tu es plus beau que moi, que tu baises plus, que tu gagnes plus, je ne me dis pas que c'est injuste, je ne me dis pas "pourquoi lui ?", parce que j'en suis déjà à me demander "pourquoi moi ?" quand je regarde ma vie parsemée de bonheur.
Et aussi je suis gentil. Pas pour être ton ami, pas pour obtenir une faveur, pas pour que tu me regardes ne serait-ce qu'une fois, s'il-te-plaît, Princesse. Juste parce que j'ai de la marge. Parce que prendre soin de toi ne me coûte rien, alors si le résultat est le même autant essayer d'améliorer ta vie un peu. Ton ingratitude ne me blesse pas, car ce que je te donne je n'en ai jamais eu besoin, je ne sacrifie rien.
Je suis l'homme qui marche.

dimanche 1 juillet 2012

Socializing...

Une fois passée l'étape des soirées où tu rencontres des gens parce que c'est les potes de tes potes et que sinon ton cercle de relations se compte sur les doigts d'une main, vient l'étape où les gens ont reconnu ta plus value sociale et veulent absolument voir ta gueule dès qu'ils ont un kilo de nouilles en trop à partager. J'en suis là, donc je te raconte comment ça se passe, attention : choc culturel inside.

1) Le principe de l'invitation japonaise.

D'abord, le Japonais ne t'invite pas chez lui, sauf si tu es une meuf et que lui aussi est une meuf, auquel cas ça va, on peut se tripoter les seins dans le salon. Ça s'appelle une "home party", et rien que le fait qu'on précise te montre bien que ça ne va pas de soi.

Le Japonais t'invite donc à l'extérieur, et comme vous allez être nombreux et qu'il fait beau, ce sera autour du concept de barbecue, parce que quand l'appétit va tout va.

Premier détail qui va te changer : l'extérieur, c'est pas le jardin comme chez nous, où justement on a un peu peur que tu foutes le feu à la Corse entière ou à Yannick Noah avec tes conneries de relancer le feu avec un bon bidon d'essence, à 10 boules le litre, ça va, t'as les moyens mec, et du coup c'est interdit de faire du BBQ n'importe où.
Au Japon, au contraire, si on devait attendre que les mecs aient des jardins pour cramer de la couenne, on socialiserait pas souvent, donc tout est prévu : dans les parcs, à la plage, y a des espaces BBQ. Et oui, moi aussi de voir 300 personnes autorisées à faire du feu au milieu des arbres sans aucun encadrement, ça m'a fait bizarre la première fois.

Du coup, t'étonne pas si l'endroit où on t'invite est à 2h en train. T'es invité à un BBQ, tu bloques ta journée.

2) Le principe de "l'invitation" japonaise.

Moi qui suis habitué à des brunchs italiens où on te rappelle le week-end suivant pour finir ce que les gens ont laissé, je te cache pas que j'ai levé un sourcil quand on m'a demandé de sortir le portefeuille après que j'ai eu mangé 2 crevettes. Au Japon, on ne t'invite JAMAIS gratuitement. Anniversaire, soirées, baise, si c'est organisé et qu'il y a du monde, il y a toujours un minimum de 20€ à prévoir. Ouais, si je dis 2000¥ ça paraît raisonnable, mais quand je te le donne en €uros, tout de suite tu te rends compte que tu zapperais pas mal de soirées en France s'il fallait les débourser systématiquement. Des fois tu as l'impression de te faire couillonner, mais c'est le prix à payer pour construire son réseau social et également faire le tri de qui fait des pures teufs et qui est une balletringue, et des fois tu paies tes 2000¥ pour manger l'équivalent du quadruple en barbaque, le tout entouré de bonnasses en maillot de bain. J'y reviens.

3) La ponctualité des Japonais.

On t'a invité dans un coin que tu connais pas, il y a les correspondances en train, tout ça, on t'a donné une heure et un lieu précis pour que tout le monde se retrouve, donc pour arriver à l'heure tu prends un peu de marge. Faute. Faute grave. Le Japonais arrive tellement JAMAIS à l'heure que ça fait même partie de la définition du mot ponctualité :

Tu vois comme tout le monde est d'accord. Tu vas te faire avoir les premières fois, et puis après tu auras pigé le truc : e-mail et numéro de téléphone de l'organisateur obligatoires, console portable chargée, iPad, lecteur mp3... Comme si t'allais à la sécu.

4) T'es pas là pour faire ton DJ.

Attention, si jamais t'es mélomane et un peu délicat des oreilles, va falloir être sélectif au niveau des invitations : une journée à la plage, c'est de la musique de crétins à fond les ballons non-stop. Si tu viens pour emballer, je te conseille de faire un peu de muscu, parce que la conversation à côté des enceintes ça va être très très limité. Évidemment, ces demoiselles penseront que c'est la difficulté du japonais qui t'oblige à leur faire répéter chaque phrase, et pas du tout la stéréo juste derrière elles...

5) Ni ton muslim.

Grand classique des BBQ : ou tu bois de la bière, ou tu vas crever de soif. Quand c'est à la plage, t'as probablement un combini pas loin pour acheter ta boisson, mais au milieu de la forêt juste tes 2000¥ ils te paraissent plus chers que ton loyer.

6) Comme tu manges tu baises.
Tu sais pourquoi la plage c'est un repaire de bonnasses ? Parce que les moches y vont pas, tout simplement. Les Japonaises qui ont prévu un maillot de bain et 15 kilos de barbaque à faire griller, c'est comme les fumeuses qui avalent : elles aiment la queue, 肉食系 jusqu'au bout. Quand t'es invité par des nanas comme ça, fonce : les légumes seront là que pour décorer et t'auras droit à un autre menu que des yakisoba de merde avec 3 lardons qui se battent en duel. Et puis ça te permet de voir la marchandise pour de vrai, parce que les Japonaises et les soutifs, hein, ouais, on s'est bien compris.
 
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