jeudi 13 décembre 2012

Débarrassez-moi de ce chien !


L'autre jour, ça a tremblé un peu longtemps au 10è étage. J'ai pas peur des tremblements de terre, mais cet écran 32", là, si on pouvait éviter de le retrouver par terre...
Et du coup les gens qui viennent te voir, genre "Oh mon Dieu, ça va ?".

Euh... Ouais, pourquoi ?

Parce qu'au Japon, il faut avoir peur des tremblement de terre. Ah bon.

Si t'as pas peur, les gens ils te disent, un peu méprisants : "oui, mais toi t'étais pas là le 11 mars".

Le 11 mars, c'est leur Shoah à eux, la date qui justifie tout et n'importe quoi. Enfin votre gouvernement qui chiale devant une vanne de Ruquier, ça le dérange pas de vous la mettre bien profond quand il envoie les donations à Okinawa plutôt que dans le Tôhoku, hein...

Mais moi, tu me connais, Jo-la-socio, Claude Bernard for life, j'ai trouvé la parade : le lendemain, une nana du staff me sort son traumatisme du 03/11, donc je lui dis "t'as peur des tremblements de terre, toi ?"
– Ah ben oui, alors !
– Mais avant le 11 mars, t'avais peur aussi ?
– Oui.
– Donc ça a rien à voir avec le trauma du 11 mars, si t'avais déjà peur avant.

Et BAM ! Dans ta gueule !

L'autre truc, c'est que comme je te l'ai dit, je suis dans un immeuble de 10 étages, lui-même entouré de bâtiments encore plus haut, genre le double, voire le triple.
Ma logique est donc : si ça a tremblé SUPER-FORT-ON-A-CRU-QU'ON-ALLAIT-MOURIR le 11 mars et que mon immeuble s'est pas écroulé, pourquoi je me chierais dessus maintenant à la moindre secousse de merde ?

Comprends pas.

Mais attention, hein, je suis pas en train de te dire que je suis aussi couillu que Harlock, l'homme qui a tellement peur de rien que quand tu lui mets un vaisseau 10 fois plus gros et mieux armé que le sien il se pose même pas la question, il fonce droit dedans. Harlock, niveau testostérone, c'est Expandables puissance 1000.

Au contraire, moi je suis plutôt du genre fienteux "aller parler à cette fille ? Mais..euh...non, ça va la déranger...". Forever pauvre type.

Mais les tremblements de terre, non ça va, quoi. Je vais pas mourir dans un tremblement de terre.

En revanche, un truc qui me fait grave flipper et qui arrive bien plus facilement qu'un immeuble qui s'écroule juste sur ta face, c'est les acouphènes. Avec le niveau sonore des soirées et concerts qui n'est pas légalement régulé ici, quand les DJ se succèdent tu peux être sûr que chacun pousse le bouton d'un cran supplémentaire, et si le dernier voit tous les potards au max, c'est pas grave, il creuse la console au cutter pour pouvoir tourner encore un peu plus.

Toi t'allais gentiment à une soirée, et puis tu sors de là et ça se met à siffler dans ton oreille en permanence, 24h/24, et ça s'arrête plus, et ça s'arrêtera plus jamais de ta vie. Enjoy.

Perdre la vue, perdre l'ouïe, un membre, ça oui, ça me fait terriblement peur, et comparé à ce genre d'accidents, tes tremblements de terre, hein, tu m'excuseras de pouffer.

vendredi 7 décembre 2012

You Are (Not) Alone.


C'est (presque) Noël.

Ici, on a remplacé le gros monsieur barbu par une Itano Tomomi dont tu sais tout le bien que je pense, surtout à quatre pattes. Les rues ne dégueulent ni de neige, ni de sapins, juste quelques guirlandes et éclairages discrets. D'ailleurs il fait un temps automnal, si ce n'est que tu peux kiffer ton coucher de soleil dès 16h, et tu sais comment ça fout le cafard d'avoir une ombre de géant à peine tu sors de déjeuner, le soleil de biais qui éclaire autant qu'un néon, tout ça.
"Shayô", comme disait l'autre.

Quand tu as été élevé aux catalogues de La Redoute et aux allées remplies d'automates de Vélizy2, tu te retrouves en complet décalage avec la problématique japonaise, qui est que Noël ça consiste à :

1) aller chercher son mega-bucket KFC.
2) passer son 24 décembre en couple, parce qu'avoir les lèvres grasses et roter du poulet frit, c'est trop romantique.

Pour le dire autrement et filer la métaphore volaillère : goûter le plat avant de fourrer la dinde.

Du coup, tu te retrouves avec des pubs du genre "brosse-toi bien les dents et rase-toi tout doux pour la faire craquer" :


L'envers du décor, c'est que Noël c'est aussi la période de la grosse pression, parce que le truc qui déprime les nanas plus que tout, c'est de passer leur réveillon toutes seules. D'habitude, c'est avec leur putain de mini-clébard qui sert de serpillère à sentiments le reste de l'année, mais là, non, ça va pas suffire : il faut un truc qui parle, qui te mente sur ta beauté, ton charme, tes jolies dents (ouais, là c'est sûr, il ment), qui te prenne dans ses bras et te fasse la conversation autour d'un verre de vin, genre t'as une vie sociale. Et puis tu auras peut-être droit à ta cartouche, va. Bonne période pour la chasse, toi-même tu sais.


Et donc je regardais ces affiches Panasonic Beauty dans le métro, en pensant à tous ces efforts déployés autour de ces entremises de Noël, et je me demandais pourquoi j'étais si insensible à la perspective quasi-inéluctable de passer ce réveillon en solitaire. Soyons honnête, la solitude n'a JAMAIS été un problème pour moi, et même si je suis bien du genre à checker mes mails, mes réseaux sociaux ou mes stats de blog toutes les 10 minutes, ce n'est que par pure vanité : je ne comprends juste pas ces gens qui vivent dans l'angoisse de rester seuls avec eux-mêmes, ne serait-ce qu'une soirée.

Et puis ça m'est venu : les LEGO.

Ouais, mec. Toute mon enfance passée dans les LEGO, le jeu sans fin, à donner un nom aux persos avec lesquels je jouais et à en faire des amis, recréer la base de MASK avec les canons rétractables, parce que la version officielle coûtait évidemment un bras, et puis faire mes propres Transformers entièrement mécaniques, parce que... Parce que j'étais un putain de génie des LEGO, voilà pourquoi !

La perspective de ne pas avoir à exprimer mon opinion sur le conflit israëlo-palestinien, le naufrage de l'UMP, ou de ne pas avoir à surenchérir sur cette assertion "qu'il fait vachement froid ces jours-ci, tu trouves pas ?" ne m'effraie donc pas particulièrement.

Quand je t'aurai dit que je déjeune demain avec une nana qui me harcèle depuis 15 jours (mais que je toucherais pas, même avec la bite de Senbei), sans même parler de mes élèves qui voudraient devenir "plus-que-mes-élèves", tu auras compris que je cherche même pas d'excuses à ma solitude.

Alors je regarde les femmes avoir peur, hurler "kyawaaaaiiiiii !!!" devant la moindre connerie Disney en espérant attirer suffisamment l'attention pour provoquer l'invitation salvatrice, ces petits phénomènes de société qui enrichissent mon quotidien, quoi.

dimanche 2 décembre 2012

Interlude.

Je suis bien le premier surpris de n'avoir jamais utilisé ce titre pour un article, voilà ce qui se passe quand tu donnes 26 lettres de l'alphabet et 12 notes de musique à mon cerveau : il pond une variété infinie de vocables par semaine et 4 malheureuses chansons en 20 ans.

La musique indienne est-elle la solution pour sortir de cette impasse inspirationnelle ?

En attendant de le savoir et que j'aie fait les photos/expériences nécessaires aux prochains articles (pour les photos, it's up to me, mais pour les expériences, putain, les vieilles qui veulent ta queue faut pas qu'elles viennent jouer les sexless éplorées devant les caméras, hein : ça te met la main au paquet en soirée et puis après ça tergiverse 3 semaines à trouver un créneau baise...), en attendant, donc, 2 recommandations de films japonais sans katana ni Kitano dedans (ooooh, allitération !) :

1) Minna no ie.


De ce que je m'en souviens (vu dans l'avion il y a whatmille ans...), c'est l'histoire d'un architecte japonais qui revient après ses études aux États-Unis pour épouser sa belle, et comme un architecte qui a fait ses études aux États-Unis, il va évidemment designer sa putain de magnifique maison avec une isolation thermique et sonore digne de ce nom, et puis des toilettes où quand tu gerbes ta gastro toute la nuit t'en fous pas partout autour parce qu'ils sont à 30 cm du sol et que t'es pas habitué à gerber à genoux.
Non, parce qu'au Japon, hein, ouais, on s'est bien compris.

Tout ça partait d'un bon sentiment, sauf que beau-papa est menuisier "'avé les tabi", et qu'évidemment le mec il a passé sa life à rêver du jour où il pourrait construire la baraque de sa fille. D'où friction.

Film touchant et amusant, évidemment à la gloire du merveilleux Japon où si on construit nos maisons comme des branques c'est qu'on a des raisons (beau-papa qui te ciselle la tapisserie de Bayeux au rabot dans le premier bloc de bois venu te fait quand même un peu la même impression qu'Ichirô chez les Mariners : le meilleur joueur du monde dans la plus mauvaise équipe du monde), avec Tanaka Naoki de Cocorico, qu'est un mec exactement comme moi dans la vraie vie, c'est dire si les vieilles qui veulent me prendre en bouche sont lasses.

2) Kewaishi (qui s'écrit 化粧師, non parce que si tu le prononces tel que tu dois, check la gueule décomposée de l'assistante de Tsutaya).


Un peu plus en arrière dans le temps (genre, à l'époque des vélos, quoi), Shiina Kippei maquille des meufs, genre si tu veux être la plus belle pour aller danser mais que t'as de la merde plein ton cœur il te rend belle et si t'es pure comme l'eau d'Évian il te dit "y a rien à faire ma bonne dame, mais c'est 250€ quand même". Bref, la beauté intérieure, tout ça.

Yves Rocher vs. Shibuya.

Je te conseille de pas chercher à en savoir plus que ça sur le film avant de le voir, juste il est beau et intelligent et sensible, et Kanno Miho était alors dans la fraîche pureté de son innocence vierge, pas encore la pute de luxe que tu connais maintenant, à te vendre des pots de peinture pour ta face (oh, l'ironie !), à sourire de toutes ses dents pour te saoûler au whisky, ou à jouer la maquerelle pour ruiner ta famille en assurances-vie, en crédits à 20%, ou autres saloperies dans lesquelles se prostituent les talento avec le plus grand naturel.
 
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