lundi 28 juin 2010

Délicatesse.


Le verdict
est tombé
la femme de ma vie
a pris
sa plume
l'a plantée
dans
mon cœur

ses mots
comme des lames
ont gratté
gratté
gratté
jusqu'aux dernières couches
de l'espoir.
qui protégeait
l'amour
(t'as vu, je fais du Barbery)

Alors mon cœur
s'est vidé
par mes yeux
c'était tout flou
et tout mouillé
et les essuie-tout
n'essuient
pas tout
c'est pas vrai
ils
absorbent les larmes
et la morve
mais
pas
ma peine
pas
ma honte
pas six années
à espérer
sa bouche
et sa main
dans
la mienne

Alors
entre
deux crises
de larmes
entre
deux lignes
de mots
pour amuser
les gens
qui
ne savent pas
qui
croient
que j'écris
du vrai
que j'écris
la vie
ma vie
alors que
j'écris
des histoires

Entre
les sanglots
les convulsions
et les
mots
de
Prince
qui me parle
d'un béret
framboise
je repense
à
cette nuit
et
je regrette
d'avoir
décliné
le
sex massage

chikushô
!

mardi 15 juin 2010

And the "Best Town Award 2010" goes to...

Fort d'une première expérience qui me mit les pieds en sang (ah oui, quand t'es pas habitué aux vraies pompes avec les chaussettes toutes fines, faut éviter de faire le guignol pendant des heures sur le pavé ; comme ça tu sauras), je décidai d'illuminer de ma présence Piercebrosnanesque la nuit kobéenne, comme Kurt.

Pour ceux qui ne sont jamais allés à Kobe, comment t'expliquer... Kobe, si tu veux, c'est des grandes routes américaines, avec des ponts qui passent par-dessus, sinon tu peux pas traverser tellement les carrefours ils sont gigantesques.

Tu vois Gran Pulse, dans Final Fantasy XIII ? Ben pareil, avec des immeubles et des putes.

Kobe, c'est avant tout une ville commerçante, avec des kilomètres de galeries marchandes. Mais genre, tu peux traverser toute la ville dans toutes les directions, rien qu'en passant d'une galerie marchande à une autre. Comme le métro, mais à pied. Pour une capitale de la godasse, tu avoueras que c'est bien pensé.

Les magasins se répartissent en 2 catégories : les magasins de fringues et les magasins de bouffe, notamment des pâtisseries, puisqu'à une demi-seconde de mon hôtel se trouvait le Kobe College of Patisserie, autant te dire que quand tu tiens une pâtisserie dans le coin tu te fais pas trop chier pour trouver des stagiaires talentueux.

Le reste du commerce se divise entre salles de pachinko et diseuses de bonne aventure, pour la plupart Chinoises. Ouais, ils ont même un quartier chinois à Kobe, pour te dire qu'il y a une certaine population. Maintenant comment expliquer que cette population soit quasi-exclusivement constituée de vieilles (si, ne nie pas, elles sont vieilles) qui lisent les lignes de la main ou les cartes, voilà une vraie question.

Personnellement, je te conseille pas les "voyantes" de Kobe, qui sont 3 fois plus chères et 10 fois moins précises que celles de Tôkyô. Évidemment, si ton kiff c'est les vieilles qui te caressent les mains, fais comme si j'avais rien dit, t'auras une bouteille de thé en prime.

Le soir venu, je revêts mon habit de lumière et, fatalement, je retrouve les mêmes effets, notamment lorsqu'il s'agit d'attendre pour traverser et que s'agglutinent sur le trottoir d'en face un demi-million de personnes. Je t'ai dit que Kobe c'était grand.

Comme j'étais venu pour goûter du bœuf et rencontrer la femme de ma vie, j'ai fait ça. Oui, évidemment, j'aurais préféré l'inverse, mais rassure-toi, j'ai mis des choses en route. Pierce Brosnan spirit, mec, tu peux pas test.

Après avoir quitté tout le monde, je suis retourné à l'hôtel pour me changer et c'est dans le plus triste anonymat que je suis ressorti pour trouver un cyber-café.

Était-ce l'aura du costume qui m'enveloppait encore, était-ce une nouvelle confiance en moi qui émanait de mon corps tel le cosmos de Hyôga quand il fait sa drôle de danse d'invocation du canard ?

Toujours est-il que je me suis fait aborder.

Je marchais tête en l'air (au Japon t'es obligé, dès que tu veux trouver un truc), quand une femme s'approche et m'adresse la parole. Sur le coup, un peu surpris, j'imagine qu'elle me voyait chercher quelque chose et qu'elle se proposait de m'aider (et puis ces Japonais ont un anglais tellement atroce, ils croient que tu vas mieux comprendre mais en fait non, c'est pire).

Je lui explique donc que là je cherche un cyber-café, mais elle me propose beaucoup mieux : un massage. C'est bien gentil, pour la première fois qu'on se rencontre, mais là tu comprends paaaaas, j'ai passé la soirée avec la femme de ma viiiiiiie, je dois vite écrire un mail à mes pooooootes pour leur raconter, oh là lààààààà ! (oui, des fois je perds cette arrogance protectrice et je redeviens une petite Katie).

Me prenant visiblement pour plus naïf que je ne suis, elle décide de réduire subitement la distance qui sépare sa bouche de mon visage à quelques millimètres et me susurre à l'oreille "sex massage" !

Euh.
OK.

Non mais en fait, tu sais, j'avais compris dès le début, hein, je lis Drink Cold, tout ça.

J'ai donc poliment décliné, les Japonaises, hein, elles sont toutes gentilles quand il s'agit de se faire payer le resto, mais une fois à poil tu sais jamais ce qui peut t'arriver...

C'est en retournant à mon hôtel que j'ai réalisé à quoi ressemblait Kobe la nuit : des prostituées, je te mens pas, tous les 5 mètres. Et ça parle rarement japonais entre soi.

Ouais, c'est ça, les légendaires massages des bœufs de Kobe, y a peut-être pas que la bière qui joue, hein.

Arrivé à ce stade de lecture, tu te demandes quand même pourquoi Kobe est le grand vainqueur de "The Best Town Award 2010".
C'est parce que quand t'as marché dans tout le Japon, que tu as passé des heures à arpenter les plus grandes villes du pays, en arrivant à Kobe tu ne peux qu'être émerveillé – je pèse my fucking words – par une particularité locale, dans quasiment toutes les rues. Good job, les mecs, good job !

vendredi 4 juin 2010

L'habit fait le Boddicker.

Comme j'allais au Japon entre autres pour trouver du taff, je me suis souvenu des bons conseils de Ban-chan qui donne toujours ses cours de français en costume, parce que "au Japon, le costume c'est obligatoire".

Oui, appréhender la culture japonaise, c'est aussi accepter que Tanaka-shachô ne soit pas forcément réceptif à ton humour de saltimbanque ("Ah ben non, je suis venu à l'entretien en T-shirt. Ben, techniquement, je bosse pas encore pour vous, donc je vais pas non plus me déguiser en pingouin, hein...").
Et puis j'ai déjà subi l'humiliation de l'enterrement sapé comme un pauvre, je me suis dit que là ça ferait d'une pierre deux coups.

ET PUIS CE CLARENCE, LÀ, À SE LA RACONTER TOUT LE TEMPS AVEC SES FRINGUES DE PDG, IL M'A FAIT ENVIE, VOILÀ !!

Bon.

J'ai donc emporté un costume au Japon dans l'idée de passer des entretiens, ce qui n'eut finalement pas lieu, ou de me la raconter, et Yoko Dieu sait comme j'aime ça.

Parmi mes rendez-vous importants prévus et nécessitant que j'abandonne mon fidèle Tarô à son rural Tochigi, il y avait une soirée avec une ancienne prof à moi, de quand je passai une année entière à Robertpatrickiser la sémillante ville de Nara.
Comme je lui laissais le choix dans la date (oh oh !) et le lieu, je prévus donc de porter ledit costume ce soir-là, histoire de pas lui foutre la honte si elle choisissait un resto classe.

Fidèle à mes habitudes de shinobi (entrer dans la cuisine des gens sans le moindre bruit, arriver très en avance pour repérer les lieux, être le mec dont les filles ignorent jusqu'à l'existence en soirée, etc.), je me pointe 40 minutes trop tôt et en profite pour me balader un peu dans Umeda...

Que n'avais-je pas fait là !

Ceux qui me connaissent personnellement et ceux qui n'apprécient pas mes articles sur NoLife (rarement les mêmes...) le savent : Robert Patrick ressemble exactement à ce que ses exploits littéraires de e-thug et sa méchanceté suintant de chaque phrase imbibée de frustration sexuelle laissent supposer.


Je ne suis donc pas habitué aux regards insistants, aux lèvres humectées, à tous ces effets provoqués systématiquement par le mâle alpha (rencontré sur place, paie ta jalousie).

Quelle ne fut donc pas ma surprise de me voir soudainement l'objet de toutes les attentions, de l'OL gourmande de 8 heures à supporter la drague lourdingue de son supérieur hiérarchique, au vice-président d'entreprise qui me reluque pour voir quelle montre je porte (une Victorinox qui marche mieux que ta Tag Heuer, balletringue !), en passant par toute la population d'un magasin de musique dans lequel je m'aventurai vainement à la recherche d'un plectre Yngwie, pour aller ensuite faire le malin sur Youtube comme mon pote pharmacien. Au passage, je te donne un tuyau : depuis le raz-de-marée K-ON!, les magasins de musique ça grouille de meufs, c'est hallucinant !

Comme en plus quarante minutes c'est un peu long quand tu les passes pas dans un magasin de porn/jeux vidéos/robots/manga, j'ai essuyé ce qu'il faut en fantasmes interraciaux à force de péripatétition.

En gros, tu m'aurais vu dans la rue à ce moment-là, je ressemblais à ça :

Tout enhardi de cette expérience hautement égotique, je décidai de retenter ma chance 2 jours plus tard dans la ville de Kobe, autre première fois que je vous raconterai ultérieurement...
 
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