lundi 30 décembre 2013

Comme dirait Nougaro...


Je quittai le 9-3
"Mère patrie du vice"
Et parcourus Cipango
En quête de pain d'épices
J'allais partout, de Costco
L'Américain à Kayzer le Français
Avisais même Vie de France et Don Quichotte
Nul avatar du mœlleux délice
De frustrer mon palais
Boulangers japonais
Je vous tiens complices
Tas de fiottes.

lundi 11 novembre 2013

Cinéma de quartier (4).

J'ai donc vu hier soir cette charmante comédie américaine qu'est Wolverine. On m'en avait promis le plus grand mal, mais contrairement à Origins qui était une vraie grosse merde en dehors de son générique d'ouverture qui pétait bien, là, au moins, on rigole franchement.
Et quand je dis franchement, je veux dire : au même rythme que dans un Z.A.Z.

Parce que figure-toi que ça se passe au Japon. Donc je vais t'épargner toutes les incohérences purement marvéliennes (et la récurrence du non-saignement de M'sieu Serval à chaque fois qu'il sort ses griffes mais qu'il n'a plus son pouvoir régénérant) pour me concentrer sur ce Japon qu'on essaie de te vendre de bien piètre façon, même si l'emballage fait envie (Okamoto Tao, je bois ta pisse tellement qu't'es bonne).

Ça commence à sentir vraiment le caca à partir de l'enterrement du vieux Yashida, où Wolverine est juste LE SEUL à remarquer qu'un moine est tatoué :
C'est pas comme si y avait Yukio à côté de lui, la nana qui voit l'avenir mais qui est K.Y comme c'est pas permis quand elle a des yaks sous le nez. Et puis les yakuzas tellement crétins qu'ils se disent pas : "tiens, je vais me faire gauler à montrer mes tatouages devant 200 personnes".

TROP CRÉDIBLE !

顔掌度:★★★

Et à partir de là, on est dans le Zion : le temple dans lequel se déroule l'enterrement, c'est le Zôjôji (増上寺), ça se bastonne, ça court dans tous les sens, et hop ! Un plan et 50m plus loin on se retrouve à... Akihabara !
Tu reconnaîtras le fameux Love Merci, LE sex-shop du coin.

Y a juste un tout petit problème : Akihabara, c'est jamais qu'à 6 bornes du Zôjôji.... Et puis la mère Mariko, c'est pas comme si elle était en jogging, tu vois :
À peine 3 secondes plus tard, on est à Ueno pour prendre le Shinkansen, tu vois comme c'est bien fait.

顔掌度:★★★★★

Et là, la mère Mariko elle te tachise le Wolvie, mais genre "bon, ben c'est cool de m'avoir sauvé la vie, hein, mais maintenant tu me lâches, OK ? (et non, je te file pas mon LINE)".

Comme dirait Tigrou : "WHOUHOUHOUHOUUU ! Être ingrate, c'est ce que les Japonaises font le mieux !"

Mais Wolverine, c'est pas une gonzesse qui va l'empêcher de profiter du Japon, genre tu vas au Japon mais tu prends même pas le Shinkansen, NON MAIS ALLÔ, QUOI !

Alors il monte dans le train sans payer ses ¥10,000, tu penses, et là, tu le crois ? TU LE CROIS ? Cette pute de Mariko ELLE SNOBE WOLVERINE ! Genre vas-y, cause à ma main.
Le mec il vient de lui sauver la vie, il lui parle, et la nana ELLE MET SES ÉCOUTEURS, genre même pas je t'écoute.
Comme dirait Tigrou : "WHOUHOUHOUHOUUU ! Être des grosses bitches, c'est ce que les Japonaises font le mieux !"

Heureusement, Wolvie a d'autres soucis : pour pas se faire contrôler et se faire bouffer la gueule à base de "môshiwake gozaimasen, o kyaku-sama", il vésqui les leurleurs en allant se battre sur le toit du Shinkansen. Il a peut-être pas fait l'INALCO, mais pour ce qui est de son expérience du Japon, excuse-toi.

顔掌度:★★★

Déjà, jusqu'à présent c'était gratiné, mais tu vas voir, on passe la vitesse supérieure...

Arrivée chez elle, Mariko devient tout à coup la Japonaise modèle qui te parle bien et qui te fait à bouffer. Et là...
Ni une, ni deux, le PREMIER truc que fait Wolvie, c'est de planter ses baguettes bien verticalement dans le riz, LE truc qui se fait pas.
Parce que bien évidemment, le mec qui était prisonnier à Nagasaki pendant la Seconde Guerre Mondiale, C'EST SÛREMENT LA PREMIÈRE FOIS QU'IL MANGE DU RIZ AU JAPON, N'EST-CE PAS ?

顔掌度:★★★★★

Elle lui dit : "Argh ! Méchant gaijin de merde, c'est mal ! Toi tout poilu et rustre (mais c'est ça qu'elle aime, tu penses !)" et elle lui pose ses baguettes sur la table. Bon.
Et après ils discutent, Wolvie IL TOUCHE PAS À SA BOUFFE, mais au plan suivant, BAM !
Et là la meuf elle le regarde, genre "mais dis-donc, pédé, tu le fais exprès pour m'énerver ou quoi ?". Je dois dire que cette erreur de montage ajoute au comique de la situation (je te rappelle qu'on sort à peine d'un enterrement, donc les baguettes dans le riz, c'est vraiment du troll de haut niveau, quoi), elle a bien mérité ce qui lui arrive, cette garce.

顔掌度:★★★

Alors après, y a une vieille qui vient dire qu'un arbre est tombé sur la route. Bon. Eh ben la Mariko, tu sais pas ce qu'elle fait ? Elle envoie Wolvie, direct.
Parce que bien sûr, quand tu viens de te faire recoudre pour colmater des hémorragies multiples, FAIRE EXPLOSER TA TENSION ARTÉRIELLE, C'EST TROP UNE BONNE IDÉE, N'EST-CE PAS ?

 顔掌度:★★★★★

Un peu plus tard il y a des scènes avec des ninjas, et là, toujours dans une optique pédagogique, on apprend les règles de base de l'éthique ninja :

1) Le ninja ne peut pas se déplacer sans faire des galipettes et des cabrioles.
Même quand il est tout seul, même quand il n'y a pas d'obstacle, comme ça, pour le SWAG, une petite roue, un petit salto, ça mange pas de pain. Ça me rappelle ces jeunes Allemands qui font la roue dont parlait mon manuel de 6è, Treffpunkt Deutsch.

2) Le ninja masque toujours son visage, surtout quand il n'y a personne pour le voir, mais quand il est face à son ennemi, là, ça va, il se découvre et il lui parle comme à un pote.
Genre la cagoule, en fait, c'est juste pour pas attraper un rhume (ça se passe dans la neige, cette scène, alors tout le monde a une cagoule). D'ailleurs j'ai pas vu de clim' dans ce film, c'est dire comme les ninjas sont pas des imbéciles. Bon esprit, les ninjas, continuez à découper des fruits !

顔掌度:★★★

Après ça bastonne encore, je t'épargne les absurdités scénaristiques tellement y aurait de quoi écrire un bouquin, tu noteras quand même que les griffes d'adamantium qui te découpent un Shinkansen comme du beurre font jeu égal avec un katana, quand tu sais qu'un katana c'est tellement fragile que tu peux le briser à mains nues (白刃取り), juste mais AU.SECOURS.

顔掌度:★★★★

Et le final, mais juste...
Tu te souviens de Mariko, Miss "je-t'apprends-le-vrai-Japon", genre je me marie pour pas déshonorer mon père, je reprends la boîte pour pas déshonorer mon père, je couche dès le premier soir pour pas faire mentir les blogs sur les Japonaises, etc.
Bref, si tu voulais du traditionnel, c'est la fille qu'il te fallait.

Guess what ?


TIENS, SI JE ROULAIS UNE PELLE À UN GAIJIN POILU DEVANT TOUT MON STAFF, POUR VOIR ?

顔掌度:★★★★★★

vendredi 1 novembre 2013

Can't be unseen.

Je sais que tu connais déjà les couleurs de l'automne japonais. Grosso-modo, ça ressemble à ça :


Laisse-moi donc te présenter les couleurs de l'hiver :

1) le bleu roi

Déjà omniprésent l'année dernière, le bleu roi fait son retour en force dès le mois d'octobre cette année. On a encore 20 bons degrés en journée, mais du bonnet aux chaussures en passant par la robe, l'écharpe ou les collants, toutes les femmes sont déjà parées de leur accessoire bleu roi. Visuellement pénible d'uniformité.


2) le pied-de-poule


Alors le pied-de-poule, c'est vraiment LE motif de la rombière type, mais même les jeunes en portent ! En blanc ou en gris, chemisier, gilet, jupe, voire ensemble entier, de Ginza à Roppongi, c'est une permanente agression visuelle.
Et dans la série "j'ai 23 ans et je me sape comme une vieille", n'oublions pas l'indispensable collier de perles, le truc qui te met direct "+10 ans" dans le fashion sense.

Attention, hein, comme disait le magnétique globe-trotter qui m'accompagne ces jours-ci : "les Japonaises, c'est vraiment les femmes les mieux habillées du monde !".
Oui, globalement ça s'habille bien, il suffit de se poser 20 minutes dans une artère passante en milieu de journée pour avoir le tournis, mais JUSTEMENT, c'est là que tu comprends pas : comment tu peux avoir autant d'exemples de femmes bien sapées, de pression sociale qui t'incite à mentir sur ton âge, de lavage de cerveau pour ne donner que la jeunesse comme but à ta vie ET avoir des nanas de 25 ans qui s'habillent comme des femmes de 40 ?

Tu te souviens quand je t'avais dit que les Japonaises avaient toujours au moins 2 sacs sur elles, et après tu pouvais plus ne pas le remarquer ?
Eh ben là, pareil : bleu roi + pied-de-poule. Tes yeux sont désormais ouverts.

mercredi 23 octobre 2013

Des évidences.


Hier, soirée "internationale" privée.
Tu vas me dire : "qu'est-ce qu'une soirée internationale privée ?".
Ben c'est comme les soirées internationales organisées avec force publicité sur le net, les réseaux sociaux et frais d'entrée parce que résa de la salle et tout, mais là sans frais d'entrée, décidée par 2 nanas et avec tous les aléas des soirées privées japonaises, c'est-à-dire que 50% des gens te foutent un dotakyan (= annulation de dernière minute) dans ta gueule le jour même, avec toujours les mêmes excuses flaguées depuis longtemps, que tu te demandes encore à quoi elles servent et comment ceux qui les utilisent font pour se regarder dans une glace le matin.

Du coup, nous étions quatre : 2 Japonaises, 1 Français et 1 Américain. Plus cliché, tu meurs.

C'était la deuxième fois que je voyais la demoiselle qui m'invitait, homonyme d'une célèbre actrice mielleuse, et donc aussi l'occasion d'en savoir plus sur sa situation.

La trentaine. Un job. Habite encore chez ses parents.

Et là, tu sais ce que j'en pense : juste non.
Tu vas me dire "MAIS POURQUOI ?", surtout si tu es Japonaise ou étudiant.

Parce qu'en dehors du fait que ça va m'être bien difficile de te démonter chez toi sans réveiller tout le quartier tes parents, tous les psys te confirmeront qu'habiter dans son propre appartement est une étape essentielle dans la vie d'adulte. En effet, ne plus habiter chez ses parents crée dans ton cerveau la case "payer ses factures".

Payer ses factures, ça veut dire sacrifier une partie de tes revenus à ton bien-être et sortir de ce monde littéralement "magique" où la lumière s'allume parce que tu appuies sur un bouton, où l'eau chaude coule parce que tu tournes un robinet, où le repas arrive tout chaud et cuisiné sur la table, pour entrer dans le monde des adultes et du sacrifice, où toutes ces commodités se révèlent enfin sous leur vraie nature : tu as de l'eau chaude parce que tu paies ton gaz, de la lumière parce que tu paies ton électricité, un toit parce que tu paies un loyer.
Un monde dans lequel tu ne disposes plus de l'intégralité de ton salaire pour acheter des sacs et des chaussures, un monde dans lequel tu n'as pas que des droits et des envies, mais aussi des devoirs et des contraintes.

Si tu habites chez tes parents, tu vis encore dans ce monde magique où perdre son travail ne signifie pas être immédiatement à la rue, et surtout où ta solitude est un luxe et non une norme que tu tenteras d'enrayer à base de télévision allumée "pour la présence", voire, dans le meilleur des cas, par un animal de compagnie, le choix d'icelui révélateur de ta tolérance à toi-même.

Bref, tu es encore une enfant, et les enfants, c'est irresponsable et capricieux.

Alors c'est non.

vendredi 11 octobre 2013

L'art délicat de la traduction.


Je suis donc plongé en ce moment dans le dernier album de Perfume, le découvrant morceau après morceau, à ma manière, c'est-à-dire en écoutant en boucle chaque chanson jusqu'à user le disque dur de mon lecteur mp3.

J'y suis entré par le canonique "Clockwork", puis j'ai dérivé sur "ふりかえるといるよ" et sa production sublime, le long "Party Maker" et ses rythmes alternants, pour enfin succomber au single auquel j'avais miraculeusement échappé jusqu'à présent : "Spring of Life".

Et là, le choc : ils nous refont le même coup que PONPONPON, à mettre du cul juste sous ton nez, mais avec suffisamment de malice pour que le Japonais de base tombe dans le panneau. Oh, ce culot !

Je m'en vais donc te traduire la chanson, mais non sans t'avertir que la version album est TELLEMENT inspirée – jusqu'aux moindres effets – de la piste "Madness" de l'OST de Einhänder, c'est juste scandaleux de pompe. Oreille absolue, oui ou merde ?

La traduction, donc, c'est un art. Ça veut dire que le produit que te présente un traducteur, c'est pas du Google trad', tu vois : on prend pas un texte mot par mot, on regarde d'abord le sens général, et puis après on adapte chaque phrase pour qu'elle colle au sens global et que tout soit cohérent, quitte à changer des structures par-ci par-là. Mais je vais t'expliquer ça au fur et à mesure.

1) Tu croyais que si, mais en fait non.

"Spring of Life", c'est une chanson toute gaie qui évoque le printemps, serait-on tentés de croire, d'autant qu'ici et là sont glissées des références comme 南風 (Minamikaze), ce vent du sud qui souffle entre avril et août, et qui vient corroborer la période.

Oui, mais non, en fait.

Si tu veux me parler d'une chanson toute gaie du printemps, qu'est-ce que c'est que ces messages subliminaux qui parlent de nana qui "se met à pleurer miraculeusement" ? Qui "'convulse de joie" ? Tu nous a pris pour des puceaux, ou quoi ?

C'est oublier que nous, les Français, on a déjà eu France Gall et ses "sucettes", nous sommes donc particulièrement sensibles à ce que les Anglo-saxons appellent le "double entendre".


2) Le texte, rien que le texte !

Premier couplet :
スケジュールは 埋まっていても
Même si mon emploi du temps est blindé
思い出は空白のままで 
Mes souvenirs restent un néant
結局はそう
Comme tu le dis
自分次第だし
Tout ne dépend finalement que de moi
サプライズを待っていてもしょうがないから
Et attendre une surprise ne sert de rien

Interprétation : oscillant entre la coke et le shabushabu, nos trois coquines passent d'un plateau de télé à une scène de concert, dorment tout le lendemain et remettent ça, car telle est l'implacable vie des idols aux jambes interminables. Les semaines et les mois s'enchaînent sans laisser de traces dans leurs cerveaux délavés et, à un moment, l'inexorable besoin de se faire démonter et remplir se fait sentir. Si tu es le mec qui arrive à ce moment-là, bingo !

Premier refrain :
そう Spring of Life 弾けるような恋をしようよ
Baisons jusqu'à faire jaillir cette source de vie
Spring up Speed up
Bande et magne-toi
Dance for Joy 弾けるリズム
De ce rythme qui engendre cette danse pour la jouissance
震えるほどに心躍らせたいの
Fais battre mon cœur jusqu'à me faire convulser
始めようよ
Prends-moi maintenant !
Spring up Speed up
Bande et magne-toi
恋しようよ
Baise-moi !

Interprétation : ici, l'interprétation peut sembler dévier totalement du sens original, mais il n'en est rien. Le terme "spring of life", "source de vie" est évidemment à rapprocher de la fontaine de jouvence (les termes "wellspring of life" et "fountain of youth" sont souvent associés), et rien ne vieillit plus une femme que d'être délaissée, tandis qu'être désirée et honorée quotidiennement lui assure jeunesse et poil lustré, comme te le confirmera ma cop's Liz Phair. Cette "source de vie" est donc à prendre au sens séminal. Et d'un.
Le verbe "hajikeru" renvoie bien naturellement à ce qui "jaillit" ou "sourd", je te fais pas un dessin, et les nombreuses injonctions "koi shiyô", "hajimeyô", "spring up speed up" vont également dans le sens que tu sais. On allait quand même pas faire dire à Perfume "Sex shiyô", mais tu sais qu'elles demandaient déjà qu'on les prenne dans le merveilleux "Take me Take me" (tu noteras l'usage de l'anglais dès qu'il s'agit de faire passer quelque chose qui veut dire plus que ce qui est dit), c'est pourquoi j'ai utilisé "prends-moi" ici au lieu d'un très banal "allons-y !", plus littéral mais chiant comme la mort.

Tu noteras également les aménagements sur "kokoro wo odorasetai", qui sonnerait horriblement lourd ("je voudrais faire s'emballer mon cœur", AU.SECOURS !) traduit littéralement.
Encore une fois, la phrase "baisons jusqu'à faire jaillir la source de vie" (littéralement : "jusqu'à ce que la source de vie jaillisse", 弾ける étant intransitif, d'où l'usage de "yô na" après) est complètement inattaquable : si tu vois autre chose que ça, t'as un problème ET avec ta vie sociale ET avec le japonais.

Deuxième couplet :
なんにもないはずはないのに
Ce néant en moi n'a pas de raison d'être
もの足りない

Et pourtant je ressens un manque
気持ちのせい
Au niveau des sentiments
ねえ 結局はそう

Finalement, en effet,
自分次第だし

Tout ne dépend que de moi
南風を待ってても変わらない

Rester à attendre le vent du Sud n'y changera rien

Interprétation : rien de spécial dans ce couplet, qui reprend simplement la thématique du couplet précédent : le vide intérieur, au propre (= désir d'être remplie), comme au figuré (= vide intellectuel et sentimental en raison d'une vie qui défile trop vite).

Deuxième refrain :
そう Spring of Life 弾けるような恋をしようよ
Baisons jusqu'à faire jaillir cette source de vie
Spring up Speed up 
Bande et magne-toi
Dance for Joy こぼれる涙
Cette danse pour la jouissance et ces larmes qui

それは突然始まる奇跡に
Se mettent soudain à couler miraculeusement

Jump for Joy 弾けるような恋をしようよ
Baisons jusqu'à provoquer ces sursauts de jouissance

Spring up Speed up
Bande et magne-toi
Dance for Joy 弾けるリズム
De ce rythme qui engendre cette danse pour la jouissance
震えるほどに心躍らせたいの
Fais battre mon cœur jusqu'à me faire convulser
始めようよ
Prends-moi maintenant !
Spring up Speed up
Bande et magne-toi
恋しようよ
Baise-moi !

Interprétation : bon, là on en rajoute une couche pour enfoncer le clou et faire en sorte que plus aucun doute ne soit permis : je veux dire, "koboreru namida, sore ha totsuzen hajimaru, kiseki ni", mais elle est où, là, ta chanson sur le printemps ? C'est tes draps, qui sentent le printemps, ouais !

Voilà, maintenant tu sais ce qu'il y a à savoir sur cette chanson de Perfume. Et pour ceux qui se demandent si elles savent ce qu'elles chantent, je te rappelle qu'on parle du Japon.
On s'est bien compris.

mercredi 2 octobre 2013

L'homme invisible.


J'ai tout vu, j'ai tout vu.
Toi, bien sûr, tu ne savais pas
Que j'étais là.
Insignifiant, ignoré, raillé
Tout est stratégie pour m'infiltrer.

Invité par des potes DJ, si invisible,
Que je rentre sans payer.
J'étais à côté de toi, tu ne m'as pas vu
Quand tu as enlacé ton meilleur ami,
Celui qui a déjà un petit cul
De 20 ans qui l'attend chez lui,
Qui chauffe quatre meufs
Et en dévore une et demie.


J'étais là, tu ne m'as pas vu
Quand tu t'es embrouillé avec tes potes
Pour une histoire de gonzesse
Et de critiques à ton insu.
Mais j'étais là, j'ai tout entendu.

Là aussi, à la cave, pour voir ton cunni
Entre autres indélicatesses, avec ta truie
Dans ce Japon où l'on ne s'embrasse pas
Et où tu t'affiches sans le moindre embarras
À moitié à poil, scotché à ta morue
Tout aussi dénuée que toi
De retenue.

Je suis l'homme invisible, évidemment
Que tu m'avais déjà oublié
À peine nous étions-nous quittés
Malgré les éclats de rire que j'avais provoqués
Et l'on se revoit
Je suis un disque dur, je me souviens
De ton nom, de ton métier, je sais,
Ça t'en bouche un coin.
Tu te sens un peu mal, maintenant,
De me redemander les miens.


C'est ma stratégie
Toujours dans l'ombre
Ceux qui me voient
Font partie du nombre
Réduit de mes amis
Tu rigoles, tu danses, tu bois,
Tu oublies.
Moi, j'observe
Et je publie.

Shibuya, au petit matin
La Cour des miracles
À voir au moins une fois
Le fabuleux spectacle
Des filles qui se remaquillent,
Accroupies,
Des gens affalés sur le quai,
Endormis,
Comme des clodos, mais des
Clodos qui sortent
De boîte de nuit.

À la prochaine...

samedi 17 août 2013

Et l'amour, enculé ? (part.3)

En ce moment, je tombe d'amour en amour, alors je te fais partager.
D'abord il y a ce jeune Polonais qui a juste un talent de ouf, Jakub Żytecki, j'écoute son Message from Atlantis en boucle depuis quelques temps, y compris pendant la rédaction de cet article et du précédent.
 
Et puis hier soir j'ai enfin pris le temps de lire mes 2 tomes de The Voynich Hotel, et ça a été un putain de coup de foudre.

Mais puisqu'on va parler de mangasses, je te fais partager un autre coup de cœur, plus ancien.

1) AIKI


J'espère déjà que le nom de l'auteur ne t'est pas inconnu, ISUTOSHI étant le mec à l'origine d'un des mangas érotiques les plus excitants et bien foutus qui soient : Slut Girl.



Dès Slut Girl, "tostaki", comme dirait l'autre : un mélange minutieusement dosé d'humour, d'érotisme, de sexe, de scénario un peu plus fini que "mon mari ne me touche plus alors je baise avec mon adolescent qui reste à la maison", le tout emballé dans une qualité graphique exceptionnelle, et plus particulièrement une gestion des cadres donnant toujours la priorité à la lisibilité de l'action, attention malheureusement minoritaire dans le monde du manga porno, voire du manga tout court.


Eh ben AIKI, c'est la même.


Manga de combat shônen-style avec les ingrédients habituels : des techniques secrètes, des adversaires toujours plus balaises, des arts martiaux traditionnels dont t'as jamais entendu parler, etc.

Oui, mais y a des seins, des fesses, du sexe, et un humour typique de Dr.Slump, et Dieu sait si on aime Dr.Slump.


Ajoutons que le "héros" est dépourvu du moindre sens moral et se bat le moins possible, préférant le rôle du prof qui explique à ses élèves ce qu'il ferait s'il était à leur place.

Si certaines productions d'ISUTOSHI ne sont pas inoubliables, AIKI est un manga qui tient vraiment la route, grâce à une qualité graphique constante (on n'est pas chez Togashi et ses pages torchées dans le métro le jour de la deadline) et un scénario cohérent dans son évolution. On regrettera cependant une publication un peu lente...



2) The Voynich Hotel


Déjà, comment rester insensible à cette couverture ? Les visages qui rappellent certains travaux de Tim Burton, l'angularité des lignes, la fusion des surfaces, juste je kiffe.


Mais attention : manga précieux.

Une mise en scène qui ne sera pas sans rappeler "Les Faux-Monnayeurs" d'André Gide à ceux qui l'ont lu, donc des scénettes en apparence sans lien direct, mais qui s'entrelacent pour te faire tomber la mâchoire et apprécier le nombre de coups d'avance de l'auteur.


Le charme de ce manga tient autant à son scénario bien ficelé qu'à son humour omniprésent à base de références populaires, à son style graphique épuré mais consistant, et surtout à la qualité d'écriture de ses dialogues : il fait partie de ces mangas que je qualifie de jôhin (上品), pouvant être appréciés par un public ne se reconnaissant pas d'attirance pour le support en général, particulièrement pour les mangas de style shônen. On peut mentionner dans cette catégorie Jojo no kimyô na bôken et Rurôni Kenshin, qui explorent quelque chose de bien plus profond que des successions de combats. En revanche, je ne place pas Hokuto no Ken dans les mangas de ce type : malgré les multiples interprétations qu'il suscite sur le rôle de la violence et de la fratrie – ce qui n'est pas sans faire écho aux œuvres de Tsukamoto Shinya –, on ne peut pas dire que Hokuto no Ken est "bien écrit", faut pas pousser.

L'autre aspect appréciable de TVH, c'est l'omniprésence d'une sexualité qui ne tombe jamais dans le vulgaire et reste plutôt cantonnée dans l'humour, ou est exploitée comme vecteur de quelque chose de plus sentimental, la sentimentalité elle-même perspirant de quasiment tous les personnages.



Enfin, le manga mélange agréablement et assez naturellement meurtres plus ou moins sordides, enquête policière, surnaturel et romance, avec des seconds rôles attachants, même sur courte distance.

J'ai juste UN PEU HÂTE qu'ils sortent le troisième tome, bordel !

jeudi 15 août 2013

Cinéma de quartier (3).


On m'a donc invité à aller voir le dernier Hayao Miyazaki, "Le vent se lève" (ce serait amusant qu'ils aient le culot de trouver un autre titre en français, vu qu'il s'agit d'une citation de Paul Valéry).

Moi, Miyazaki, je suis pas trop fan. Ce côté cul-cul la praline m'énerve un peu, et puis dans la série "je suis tellement un fan de Walt Disney que j'utilise la même astuce des mêmes scènes copier-coller qu'eux", bon.
Mais j'allais pas mettre un vent (oh oh) à la demoiselle qui semblait particulièrement encline à ce que je l'accompagne, non pas pour de basses raisons sexuelles, sots, mais parce qu'elle crevait visiblement d'envie de voir ce film et qu'elle avait probablement personne pour l'accompagner en semaine. Tiens, d'ailleurs ça me donne l'occasion de t'expliquer comment marchent les invitations au cinéma au Japon, que tu sois pas dokidoki pour rien :

1) c'est toi qui invite une fille. Si elle veut ta bite, elle dit oui et vous y allez ensemble, rien que tous les deux. Si elle dit oui mais qu'elle ramène une copine, voire des copines, qu'elle te sort un plan "ouais, bonne idée, allons TOUS ENSEMBLE au cinéma", dead giveaway : elle veut pas ta bite. Si elle te trouve carrément creepy, elle te dira juste que ça va pas être possible, parce qu'elle a pas le temps.

2) C'est une fille qui t'invite. Elle veut juste un pigeon pour l'accompagner, parce qu'aller toute seule au cinéma, c'est hazukashii. La fille qui veut ta bite t'invite pas au cinéma en journée, elle t'invite le soir pour se donner l'occasion d'être bourrée avant d'être bourrée.
On s'est bien compris.

Bon, mais là j'avais un peu checké le casting, et QUELLE NE FUT PAS MA SURPRISE de voir que le gars qui double le héros, ben c'est juste notre père à tous : Anno Hideaki.
Du coup ma motivation s'en trouva considérablement augmentée et je partai donc chaleureusement disposé.

Nous sommes allés au Toho Cinemas de Roppongi et c'était juste BLINDÉ DE BONNASSES ! Mon accompagnatrice étant pas la plus belle femme du monde non plus (si j'y étais allé avec Risa je te l'aurais dit, tu penses), je me retenais de pas mater partout comme à mon habitude, mais c'était hardcore. Un truc de ouf.

Du coup, petit moment colère, quand même : toutes ces putes qui te regardent de haut quand tu mentionnes que t'es pas complètement réfractaire à l'animation japonaise, que même si t'es un ikemen elles te pardonnent pas ce rapport à la 2D, ben là, comme par hasard, elles vont s'entasser devant un Miyazaki.
La même mentalité de trou-de-balle que chez Télérama, à chier sur une production dont ils ignorent quasiment tout, puis à ramper devant Miyazaki pour lui tailler des pipes, puisque les références à Disney sont suffisamment explicites, alors là, ça va, on est en terrain connu. À vomir.


Mais si tu pensais que Robert Patrick dit du mal du Japon, attention, le père Miyazaki mérite complètement son titre de Maître Quenellier : qu'est-ce qu'il leur met dans la gueule, aux Japonais !

À un moment, que nous situerons au début des années 40, Jirô (le héros) et son collègue avionneur sont en Allemagne, en extase devant un PUTAIN DE RADIATEUR, tellement avec un truc aussi con qu'un radiateur ta chambre est chauffée correctement. Et d'avouer, penauds : "Nous les Japonais, on est trop des merdes, on a 20 ans de retard sur la technologie occidentale, on en est encore au kotatsu pour se chauffer".
Ah ouais ? Et en 2013, vous en êtes où ?

L'autre quenelle du film, c'est évidemment la relation amoureuse du héros avec sa femme. C'est-à-dire une relation avec DE L'AMOUR, de l'amour qui se voit, du "je-prends-soin-de-toi", que toutes les Japonaises de la salle en ont eu une descente d'ovaires tellement on était loin du type de relation qu'elles entretiennent avec leur salaryman autiste. Ça vous apprendra à placer vos ambitions de merde avant vos sentiments, tas de larves.

Et puis à la fin, bien sûr, c'est à peine triste (À PEINE, hein !), donc ça reniflait de larmes dans toute la salle.
Vous chialez devant un Miyazaki, sérieusement ? SÉRIEUSEMENT ? Comment est-ce que vous allez gérer devant un CLANNAD+After Story ?

Moi qui suis pas le dernier à chialer devant un dessin animé, si tu savais comme j'ai ri.



Mec, si tu veux me faire chialer, déjà tu prends des mecs un peu plus doués que Hisaishi Joe pour faire tes musiques (au hasard : Iwasaki Taku), et puis surtout tu évites de dessiner tes gamines qui chialent avec une tête de bouledogue, vu que si Aranxta Sanchez était un symbole fédérateur d'empathie, ça se saurait.

Alors sinon sur le film lui-même, dont tout le monde te dira que c'est "plus adulte" (on y voit DES ADULTES FUMER DES CIGARETTES, ce putain de scandale), on retrouve les lubbies du patron :
- les avions, les trains, la mécanique en général.
- l'animisme qui fait une apparition discrète au début du film. Tu te dis "oh cool, tout part en couilles", mais en fait non, c'est juste un éclair de génie et une scène qui bute, mais ça relève plus du clin d'œil à l'univers miyazakiste qu'autre chose.
- le dessin sacrifié à l'animation, donc d'un côté des scènes avec des dizaines de plans les uns dans les autres, des dizaines de personnages qui s'entrelacent, la vie qui grouille, quoi, et d'un autre côté un bête copier-coller d'un même visage sur 3 ou 5 persos de la même scène, mais genre on a pris des dessinateurs corses, quoi. Limite impardonnable quand tu vois le niveau global du film.

Enfin, sur le thème lui-même, Miyazaki sera-t-il soupçonné d'antisémitisme parce que son film présente l'inventeur des Zero-sen comme un être humain à la poursuite de ses rêves ?
Le film sera-t-il interdit de projection en Chine ?
Nous étonnerons-nous de voir Mitsubishi parmi les sponsors ?
L'avenir nous le dira, mais tu l'auras lu ici en premier.

lundi 29 juillet 2013

Piège en haute mer


Ce week-end, session de rattrapage pour votre serviteur, que le devoir avait éloigné à la dernière minute d'une soirée organisée par mon-ami-DJ-qui-fait-des-soirées-qui-butent.
C'est-à-dire que les sauteries sur un bateau, à moins d'être Ian Thorpe, tu peux difficilement te permettre d'arriver en retard.
Et quelque part c'est tant mieux, puisque ce week-end le temps était juste magnifique. Je veux dire : magnifique quand t'es sur un bateau, pas magnifique quand tu cuis et que tu dégoulines dans ta piaule, évidemment.
Puisqu'on proposait à ces demoiselles une boisson gratuite si elles venaient en maillot de bain, tout le monde avait donc préparé son petit bikini, même s'il a fallu parfois attendre une bonne mise en route du cycle de Krebs pour s'en rendre compte.
Tu comprends, être en maillot de bain sur un bateau au milieu de la mer, c'est hazukashii.


1) Les lois de l'attraction.

Robert Patrick, homme de principe, champion du tri sélectif, te rappelle la règle de base : ne choisis JAMAIS ta proie en début de soirée.

Encore une fois, l'expérience me donna raison : la petite mignonne avec sa jupe jaune, c'est un miracle si elle a déjà embrassé un garçon, la bonnasse qui t'en met plein la vue avec sa tenue ultra sexy est en fait un ladyboy qui sait pas danser correctement et n'est là que pour prendre des poses qui garniront ses albums Facebookattention whore en plein effet – le soutif rembourré comme il se doit et la fesse droite qui ressemble à la joue gauche de Lemmy Kilmister.
Globalement, méfions-nous des filles qui arborent un rouge à lèvres ROUGE. Toujours.

La petite idole avec ses couettes et sa robe en coton bleu, en revanche, il a suffi que le hunter du jour (nous y reviendrons) la lui déboutonne et la pousse un peu pour qu'elle aille s'encanailler sur la scène, allant jusqu'à arborer les mêmes billets dans son charmant maillot de bain blanc que celle dont c'était le boulot. Une variante du mikujikake, si tu préfères.


Après, bien sûr, tu as la grande serveuse avec des jambes interminables, une dent en moins et une jolie poitrine, qui gardera sa chemise pendant toute la session, et la petite qui met 2 plombes à se désaper, mais quand elle est partie y a plus rien qui l'arrête.

Globalement, intéressons-nous aux petites. Toujours.


D'ailleurs Senbei a immédiatement repéré les mêmes filles que moi, indépendamment de leur exposition ou de leur tenue, donc ça corrobore.


2) 100% des gagnants ont tenté leur chance.

Le héros du jour, c'est le chasseur, rentré bredouille mais impressionnant dans sa ténacité. TOUTES les filles, il les tentait.
Stratégie d'autant plus habile que :

a) l'alcool réchauffe les cœurs.
b) tu le sais déjà : au Japon l'alcool permet aussi toutes les audaces du moment.
a) t'es sur un bateau au large pendant 2 heures, tu peux pas t'échapper.

Insistant, tactile, mais jamais plus lourd que ça, du grand art. Nous lui devons le dévergondage de l'Idole, "quand même !", alors moins de quolibets et plus de gratitude, s'il vous plaît.


3) Éthologie.

Les gens sont venus pour s'amuser et danser, certes, mais le côté social ne peut décemment pas rester en retrait dans cet "ascenseur" maritime où la promiscuité dispute l'intimité à l'alcool.
Nous observerons donc :
- une frénésie gagnant les participants au fur et à mesure que le temps passe, que la chaleur, la musique et l'alcool produisent leurs effets. C'est bien pour ça que je t'ai dit de ne JAMAIS choisir ta proie en début de soirée. Les filles, c'est comme le vin : faut laisser s'aérer pour avoir le vrai goût.
- une exposition épidermique proportionnelle à l'estime de soi ; c'est ainsi que des filles aux cuisses vérolées ou aux épaules brûlées au 3è degré ne se poseront même pas la question de savoir s'il faut s'exposer ou pas, le statut de DJ faisant de toi la reine de la journée de toute façon, ta démarche de pute qui avance en croisant les jambes s'avérant un palliatif suffisant, le cas échéant. Même phénomène chez les hommes, où les T-shirts tomberont chez ceux qui s'estiment répondre aux critères du physique de mâle dominant. Certains garderont étonnamment leur débardeur, malgré une pratique sportive quotidienne avérée. Plus que le corps, l'IMAGE du corps. Toujours.
- aucune formation de couple, et d'ailleurs aucun couple tout court. Les dimanches de couples, c'est toujours mieux employé à piétiner chez IKEA qu'à danser sur un bateau avec des meufs en bikini qui se font arroser au pistolet à eau, toi-même tu sais.
- une morgue indécemment exposée à tous les passagers des navires de plaisance que nous croiserons, parce nous on est des jeunes, on met le dawa avec des meufs bourrées qui se trémoussent et du gros son, le tout pour une bouchée de pain, alors ta croisière de pépé-mémé qui coûte une blinde, juste tu dois avoir trop la rage donc on en rajoute. #YOLO !

4) En résumé.

Côté pile :


Côté face :

 

mardi 28 mai 2013

La curée.


Tu le sais, la twittosphère est devenue notre terrain de jeu, celui où l'on déverse notre fiel à l'encontre de tous ces connards d'expat' qui "bradent" leur luxueux mobilier comme s'ils te faisaient une fleur, alors que le principe de la Sayonara Sale, c'est justement que c'est l'acheteur qui rend service au vendeur en le débarrassant d'encombrants objets qui lui coûteraient les yeux de la tête à faire dégager par des entreprises spécialisées.

Connard d'expat', sache-le : si tu penses que vendre ton mobilier à moitié prix est une "super affaire", nous te pissons cordialement dans la bouche.

L'autre victime potentielle de Twitter, bien entendu, c'est le journaliste qui parle de NOTRE Japon. Ah là là, LE truc qu'il fallait pas faire. Si tu savais comme on urine tous sur le trajet du boulot pour bien marquer notre territoire : le Japon, faut pas toucher. Jamais.

La dernière victime en date, c'est Cynthia Fleury, qui a pondu un article intitulé – paie ton cliché – "Les Cerisiers" dans l'Huma. Évidemment elle aligne les clichés, les erreurs, et pourtant elle dit moins de conneries que les autres, et on doit lui rendre au moins ça.

Le VRAI problème, c'est que Cynthia – comme TOUS ses confrères – aime manger vite, sur le pouce, et aller aux toilettes tout de suite après pour déféquer son repas à peine avalé.

Oui, la véritable raison pour laquelle "les vrais du Japon" se jettent avec une telle avidité sur les journalistes pour les dépecer, c'est que les journalistes choisissent un format qui ne leur permet ABSOLUMENT PAS de parler correctement, si ce n'est du Japon, du moins de ce qu'ils y ont vécu.

Regarde, moi, ça fait bientôt 4 ans que j'écris sur le Japon et tu as remarqué ? (C'est une question rhétorique : bien sûr que non, tu n'as pas remarqué !) Je ne parle quasiment que d'une seule chose par article.

Tu as pigé la règle d'or ? Un article =  un objet.

Mais le journaliste, non. Il te raconte une semaine dans un pays qu'il ne connaît pas en une seule page.

Est-ce que tu raconterais une semaine de séjour au Japon en cinq minutes à ton meilleur ami ? Bien sûr que non, parce que si tu le faisais, tout meilleur ami qu'il est, il te mettrait une putain de balayette, baisserait son futal et te pisserait copieusement dans les cheveux pendant que tu geins à terre ! (oui, je suis dans une phase uro, c'est un copain artiste qui a une très mauvaise influence sur moi)

Journaliste, qu'est-ce qui t'empêche de faire une série d'articles ? Non seulement ton sujet y gagnerait en profondeur, mais tu t'assurerais un suivi du lecteur qui

1) verrait que tu le respectes
2) attendrait avidement la suite

Comment est-ce que tu veux qu'on n'ait pas envie de te tailler en pièces quand tu nous racontes que "Les hommes et les femmes se promènent rarement, dans la rue, main dans la main" ?
C'est quoi, ça, "la rue" ? Quelle ville ? Quel quartier ? Quelle heure ? Quel jour de la semaine ?
Moi aussi je peux te prendre un quartier de salaryman en pleine journée et te dire que les hommes et les femmes sont tous célibataires, ce qui explique le problème des naissances. Ah ben non, merde, ils sont là pour bosser en fait, c'est pour ça que c'est pas des couples, bougez pas, on la refait...

Des couples qui se tiennent la main je t'en trouve à la sortie de n'importe quelle institution scolaire, et dans les magasins environnants, où ils se donnent encore la main en feuilletant des bouquins, que c'est kawaii à en pleurer. Tu veux dire les vieux ? Ça m'étonnerait encore plus, vu comment en général ils sont OBLIGÉS de se tenir l'un à l'autre, puisqu'il y en a toujours un qui tient plus debout que par habitude, et je te raconte pas quand ça a picolé un peu...

Tu me parles des "fantasmes tus" ? Des fantasmes TUS ?! Alors que tu trouves du porn dans n'importe quel combini ? À la télévision ? Dans le métro ?

Bitch, please.

Si vous voulez être pris au sérieux, les gens, y a pas de secret : travaillez sérieusement.
On arrêtera de vous massacrer quand on aura l'impression que vous vous donnez les moyens de vos ambitions. Prenez votre temps, n'allez pas trop vite, ne prenez pas de raccourcis faciles. Utilisez des repères spatio-temporels et abusez des "j'ai vu", "je trouve que" et autres expressions de subjectivité qui nous montrent que vous parlez de votre expérience, plutôt que d'essayer de balancer des vérités absolues et vous faire charcuter par le premier mec qui est resté au Japon ne serait-ce qu'une semaine de plus que vous.

Que vous tailliez un costard au Japon, c'est sûrement pas moi qui vous jetterai la première pierre, mais quand vous remplissez un article qui se veut professionnel d'erreurs et d'approximations, vous tendez le bâton pour vous faire battre et nous, ça tombe bien, on a du temps libre...

samedi 25 mai 2013

Anecdote


Oui, d'habitude je m'épanche sur d'autres supports, mais là j'avais pas envie de me prendre la tête avec le nombre de caractères et un clavier gros comme 2 carrés de chocolat.

Ce soir, Shibuya, le royaume des extrémités : jambes interminables d'un côté, gueules au gravier de l'autre. Longue session de DJing en sous-sol, potes qui assurent aux platines, potes qui assurent le marketing humain (= wingman), et puis des meufs, que tu sais plus où donner de la tête, parce que le problème, quand t'as 3 touches, c'est qu'il faut choisir.

Bref, tout se déroule pour le mieux (enfin, le mieux où tu mets pas la viande au four, donc juste bien, en fait), et puis il est l'heure de rentrer.

Arrivant à ma station et suivant une attirante jeune femme au menton un peu long mais aux yeux ravissants malgré l'absence de cette diablerie que sont les lentilles-de-contact-qui-font-des-grands-yeux, je vois arriver droit sur nous un salaryman, probablement bourré, en mode tanking. Que je t'explique : le tanking, c'est quand le salaryman ramène sa serviette sur son buste et la maintient avec ses 2 bras croisés sur sa poitrine, devenant ainsi un bloc de pénétration. C'est une technique assez souvent utilisée pour sortir d'un wagon bondé, mais je l'avais jamais vue dans une gare, au milieu de la foule, à contre-courant, qui plus est.

Le mec avance donc rapidement, bousculant défonçant tout se qui se présente sur son chemin d'ivrogne, et ça rate pas : il envoie valdinguer la demoiselle droit sur votre serviteur qui, les oreilles pleines de bon son, ne se fendit même pas d'un chevaleresque "daijôbu".

Là d'où vint la surprise, c'est qu'un des mecs bousculés ne laissa pas passer l'ivrognerie, et non seulement se retourna en gueulant le fameux "hora !" annonciateur de la rixe, mais, après l'avoir dit 2 fois, se mit même en quête du poivrot pour une explication forcée.

Je n'ai pas eu la curiosité d'aller voir si ça se terminait en eau-de-boudin ou en échange de cartes de visite à 5 branches, mais le samedi soir, moins que jamais, le bon sens ne fait loi. Déjà dans le wagon, entre les regards torves des mecs qui ont mis le cerveau en veille, ceux qui dorment carrément, affalés sur leurs voisins, ça sentait pas la révolution, tu vois.

Et puis c'est bien la peine de nous casser les couilles avec des wagons pour femmes le matin si c'est pour retrouver les mêmes gonzesses écrasées entre des hommes saouls, leurs seins fermement plantés dans le dos du premier mec venu (genre, moi) le soir.

Donc voilà pour tes Japonais polis et gentils. Juste non.

jeudi 23 mai 2013

Nous y voilà.


Tu le sais : je cherche moins à avoir raison qu'à saisir la vérité, aussi... Tiens, j'ai pas déjà écrit ça ? Oh, well...

LA question que tu te poses, je veux dire : LA question que tu te poses SI tu t'intéresses un minimum à la société japonaise, parce qu'évidemment, le mec qui en a rien à foutre, lui, il se la pose pas, tu penses... Je disais, LA question que tu te poses depuis que tu as mis les pieds (ho ho) au Japon, c'est : "POURQUOI CES PUTAINS DE JAPONAISES SONT-ELLES INFOUTUES DE S'ACHETER DES GODASSES À LA BONNE TAILLE, BORDEL DE MERDE ?".

C'est vrai, ça, à la fin.

Car autant nous apprécions leur port immodéré des jupes ras l'angora et leurs shorts qui ressemblent à des strings en jean's, autant leurs pompes 2 tailles au-dessus, en trois lettres je dis : NON.

Des réponses, on en avait déjà quelques unes, mais tu sais ce que c'est : chaque fois que tu demandes à ta copine japonaise de t'expliquer quelque chose, elle te répond "c'est comme ça". Parce qu'en plus il faudrait comprendre pourquoi on fait ce qu'on fait comme on le fait. Ben merde, alors !

Donc une des raisons, bien entendu, c'est que ces chaussures de marque que tu voulais tant, ben elles étaient en soldes mais y avait plus ta taille, alors t'as pris celles que t'as trouvées. Les mecs font pareil avec des baskets en série limitée, rassure-toi.

Déjà, ça place le niveau. Les mêmes grognasses qui disent dans ton dos que t'es "dasai" parce que tu portes pas de fringues de marques font les raclos sur la marchandise. Faut dire que contrairement à elles, tu paies un loyer, aussi. Un quoi ? Non, rien, reste chez tes parents et fais-toi offrir du bling pour ton anniversaire, tout baigne.

Mais figure-toi que l'autre jour, à force de réseau (je sais que ce mot fait beaucoup rire les mecs qui n'ont d'autres arguments que "je suis pas d'accord avec toi et mon opinion est un fait objectif suffisant", mais en même temps comme j'écris pour te faire sourire, tu vois, on reste cohérent dans la démarche), je tombe sur un mec dont le boulot est d'importer des chaussures de femmes.

C'est-à-dire que contrairement à ta copine japonaise qui te donnera la réponse qui l'embarrasse le moins, lui, savoir quelle forme, quelle taille et pourquoi, c'est son métier, et s'il a pas la bonne réponse, juste il a plus de travail, tu vois. Ça s'appelle un enjeu.


Je te donne donc LA réponse : "culturellement, les Japonais portent des chaussures ouvertes : les zori, les geta, tout ça. Donc les Japonaises prennent en général leurs chaussures une taille au-dessus, parce qu'avec la bonne taille elle se sentent trop à l'étroit, n'étant pas habituées à cette sensation de bonne taille, justement. Ensuite, le Japon étant un pays où l'on se déchausse souvent, la priorité est moins donnée au port de la chaussure lui-même qu'à la facilité de se déchausser."

Mais il ne s'arrêta pas en si bon chemin : "d'ailleurs les hommes japonais aussi prennent généralement leurs chaussures de travail et les chaussures bon marché une taille au-dessus, pour la même raison. En revanche, quand il s'agit de chaussures à ¥50,000 ou plus, des chaussures qu'ils ne portent qu'occasionnellement, ils font attention à choisir la bonne taille."

Voilà. Nous pouvons désormais passer à autre chose.

vendredi 10 mai 2013

Love is war (part.3)


Ah ben oui, c'est fini la Golden Week, vieux, faut remettre son cerveau en marche ! C'est donc l'heure de la séquence "Japan bashing", puisque y a visiblement que ça qui te plaît : dès que je dis du bien des Japonaises, tout d'un coup c'est plus tes copines et tu n'as pas de mots assez durs pour m'expliquer comme elles manquent de hanches, de seins, qu'elles ont les dents de traviole et qu'elles ne s'intéressent qu'à l'argent.
T'aurais pas un peu l'esprit de contradiction, par hasard ?
Et pis d'abord, est-ce que c'est bien des femmes que tu regardes ?

Mythe n°3 : "Parce que le Japon, c'est une île"


Celle-là, elle est fatale. 100% bullshit from nihonjinron, mais c'est pas grave : papa et maman l'avaient bien dans la tête, les gamins en ont mangé aussi et maintenant tout le monde est convaincu de sa connerie.
Parce que le Japon étant la seule île au monde, tu comprends, c'est pas comme si on avait d'autres îles sous la main pour comparer, hein...

D'abord, remettons-nous dans le contexte : quand un Japonais met l'insularité sur le tapis, c'est en général pour expliquer la fameuse harmonie japonaise et/ou justifier son gaman et son gambaru de merde qui pourrissent sa vie, et puis aussi celle des autres tant qu'on y est, car pourquoi s'arrêter en si bon et productif chemin ?

Mais cette histoire d'insularité, c'est de la connerie sur DEUX niveaux, et c'est là que ça devient marrant :

1) l'insularité elle-même.

"On doit tous vivre ensemble dans la paix parce qu'on est une île".
T'as raison mon con.
Évidemment, quand toi, Français du milieu de l'Europe, on te sort ça, tu te dis "ah ben ouais, ça se tient". Mais si tu réfléchissais 2 minutes, tu penserais à une autre île : l'Irlande. Et l'Irlande, dans la série "aime ton prochain comme toi-même", hein, tu m'excuseras. C'est pas comme si les mecs avaient 25 ans de guerre civile derrière eux, donc pour l'harmonie, tu repasseras.

"Oui, mais l'Irlande tu peux habiter partout, alors que le Japon on peut habiter que sur les bords, donc c'est tendu du slip", t'entends-je déjà objecter.
Ah ouais ?
Et l'Australie, c'est pas une île où on habite qu'au bord, peut-être ? Et puis le bord de l'Australie, tu seras gentil de pas aller trop près non plus...

Les gens, je veux bien discuter avec vous, mais il faut être un peu sérieux, quand même, hein.

2) l'harmonie elle-même.

C'est là que tu vois que cette justification liée à l'insularité est un pur produit des nihonjinron. Le Japon est une terre d'harmonie ? Sérieusement ? SÉRIEUSEMENT ?

Parce que les Sengoku Jidai, c'est pas des mecs qui se foutent sur la gueule pendant un siècle ? Si Sekigahara c'était un pique-nique, fallait prévenir, on serait venus.
Et le Bakumatsu, c'était la fête de fin d'année, c'est ça ?

Les Aïnous, pareil : harmonie dans le cul de ta femelle, maintenant qu'on t'a coupé la tête, tout ça...

Tu ouvres un livre d'histoire japonaise et tu me dis où tu trouves de l'harmonie comme notion évidente liée à l'insularité.

Hé, ici on déconne, hein, va pas te fâcher avec belle-maman pour si peu.

jeudi 2 mai 2013

The Konbini Experience.


Soit t'es un touriste et tu fais pas gaffe, tu es juste estomaqué par le stock de magazines de porn même pas cachés au cas où il y aurait des enfants et tu luttes pour voir où c'est marqué le goût de tous ces putains de triangles verts avec du riz dedans, soit tu vis ici et tu fais même plus gaffe à rien, tu rentres, tu essaies de pas oublier de filer ta "T-point card" à la caisse et tu ressors.

Alors deviens Robert Patrick quelques secondes, la prochaine fois.

Dans un konbini, je perçois :
- le ding-dong des gens qui rentrent.
- la musique de fond.
- le bip de chaque touche de la caisse enregistreuse.
- le bip du scanner à main.
- le biiiip biiip biiip des fours à micro-ondes.
- éventuellement l'INSUPPORTABLE japonais automatique de la vieille du Seven-Eleven qui dit 15 fois "arigatô gozaimAsh'TA !" à chaque client. Envie de la gifler à chaque fois qu'elle inflige cette inflexion systématico-obséquieuse à tout le magasin à travers sa voix de crécelle.

Je remarque aussi l'invasion croissante des caissières chinoises, avec leur badge marqué "Chin" ou "Chô" en hiragana. Y a donc pas qu'à Paris qu'ils investissent les petits commerces. Les Japonais deviendraient-ils fainéants au point qu'on manque de personnel autochtone ? Parce que les caissières chinoises, elles volent pas le taf des Japonais, hein, elles prennent les places dispos. Ou alors ça veut dire qu'on a moins de vieux. Ça c'est bien, ça, moins de vieux. Ou alors c'est que les étudiantes trouvent plus rentable de porner.
Tu m'étonnes.

Bref, le konbini, c'est une telle somme d'agressions sonores que tu seras gentil d'être aimable avec les gens qui y subissent leur emploi toute la journée.

dimanche 21 avril 2013

La validation.

Je suis un peu occupé en ce moment, mais je voulais revenir sur cet article à propos de Disney que je prépare.

Lorsque j'en ai parlé, une des premières réactions a été : "encore du Japan bashing, OK, les Japonaises c'est des connes car elles aiment Disney".

La sociologie, c'est un peu plus compliqué que ça. C'est par exemple se demander pourquoi une nana de 40 ans qui porte un T-shirt à l'effigie de Minnie Mouse se verra complimentée à base de "KYAAAWAIII !",


quand dans le même temps tu ne verras quasiment pas de nanas de 40 ans porter un T-shirt Hello Kitty parce que c'est "kimoi".


Pareil pour les étuis de téléphone portable, les accessoires sur les sacs à main, etc.
Bref, de l'inégalité du ruban dans les cheveux dans la société japonaise, avec ce twist assez intéressant que le modèle validé est d'origine américaine alors que le modèle décrié est d'origine japonaise.

La suprématie du modèle Disney comme élément de bon goût, de féminité, et la validation sociale qu'il entraîne ne peut que susciter l'intérêt de celui qui cherche à voir plus loin que l'assignation des autochtones sur le thème rebattu : "les Japonaises sont + adjectif".
Y a un moment, t'es obligé de te demander "POURQUOI ?", et même si tu n'es pas sûr de trouver la réponse définitive à cette question, tu te penches sur l'impact ostensible de Disney dans la société japonaise.

Mais tu peux aussi faire celui qui ne voit rien.
 
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