mercredi 22 septembre 2010

Encore une histoire d'yeux...

Enfin, "d'yeux", disons plutôt de regard.

On peut se trouver devant la même scène et pas regarder la même chose, on racontera donc tous une histoire différente. C'est le principe de nos blogs. Oui, tu vois très bien de qui je veux parler, la "réacosphère japanisthanaise", nous les mecs blasés qui mettons des private jokes en guise de légendes à nos photos et qui trouvons toujours à redire sur ce fabuleux pays alors qu'on fait tout pour s'y installer à tout jamais.

Mais le regard c'est amusant, parce que des fois tu te rends compte que les gens passent à côté d'un truc qu'ils ont sous le nez en permanence et tu en viens à te demander s'ils le font pas un peu exprès.

Par exemple la cravate.

Aujourd'hui tu n'as plus aucune excuse pour ne pas savoir comment nouer et porter une cravate. Moi-même qui exerce officiellement l'activité de guitariste littéraire, activité généralement fort laxiste sur le port de la cravate, à partir du moment où j'ai décidé qu'il fallait que j'en porte, j'ai fait ce qu'il fallait pour éviter de passer pour une balletringue.
J'ai donc étudié les nœuds, la longueur, les matières, les motifs et les associations de couleurs, bref, j'ai fait mon nerd deuxpointzéro.

Comme j'étais un puceau de la cravate, je me suis dit que je devais bien être le dernier des cons à pas connaître les bases étudiées.

Si tu savais...

Dès que je croise quelqu'un je regarde sa cravate, même les gamines en uniforme, et crois-moi : depuis que je suis ici, j'ai dû rencontrer moins de 10 personnes sur le millier que je croise quotidiennement qui portaient leur cravate à la bonne longueur !

Tu vas me dire : "tout le monde est pas un obsédé comme toi, y a un tas de mecs qui portaient leur cravate avant que l'internet existe et ils ont toujours porté leur cravate comme on leur avait appris".

Alors déjà, au-delà de la bienséance il y a aussi ce qu'on appelle le goût et le bon sens, et si tu penses que t'as pas l'air d'un paysan avec une cravate qui t'arrive au niveau du nombril ou de la braguette, faut pas t'étonner que les gens rigolent sur ton passage.

Par ailleurs, on te met des gars qui savent s'habiller en 4 par 3 partout dans le métro, donc tu seras gentil de prendre note. Genre en ce moment, tu peux pas faire deux pas sans tomber sur ça :


Tu vois le mec tout à gauche ? C'est Kimtaku, le mec le plus populaire du Japon depuis plus de 10 ans. Alors quand il te montre comment on porte une cravate, tu feras l'effort de t'intéresser. Regarde bien où la pointe de la cravate doit tomber :


T'as pigé ? Ben t'es bien le seul, putain ! Si tu savais le nombre de salarymen qui passent devant cette affiche, des fois même qui s'arrêtent devant, et qui continuent de porter leur cravate trop longue ou trop courte, juste tu te demandes ce que EUX regardent...

Le regard, mec, tout est là.

4 commentaires:

Kikinawak a dit…

Ce 1er paragraphe il déchire! Robert Patrick, toi, tu m'as compris quand je parle du Japanisthan! J'en suis ému! TMTC!

Sinon pour le reste, je pensais que tu allais parler de la tache blanche suspecte sur la cravate du bô-gosse!

HS: Et l'autre à droite sur la photo avec sa tête de petit oiseau (j'sais pas son nom...), Il n'a pas l'air en grande forme! Je lui donne pas 5 ans à vivre le pauvre...

Virtualkobe a dit…

N'en demande pas trop, déjà que quand ils se risquent à porter autre chose qu'une chemise blanche, ils nous font des associations de couleurs venues d'un autre monde (rouge et vert, si si...)

Ah ben oui, le blanc c'est simple ça va avec (presque) tout... Pfff tout dans la facilité !

Anonymoustapha a dit…

maintenant que j'ai lu cet article je peux pas m'empêcher de checker la taille des cravates, et ce midi dans le fameux radio-crochet sur la NHK-G y'avait un festival de cravates s'arrêtant au nombril...

À quoi peut bien leur servir ce no-man's-land vestimentaire... à ne pas mouiller le bout de la cravate quand ils vont aux toilettes ?

Zap Brannigan a dit…

J'avais jamais pensé à l'hypothèse "cravate courte pour ne pas la mouiller aux toilettes". Il faut dire que j'imagine mal le salaryman moyen en train de se soucier pour si peu... A l'inverse, une cravate humidifiée d'un liquide chaud, ça peut toujours servir d'oshibori, par exemple après s'être sali en serrant la main d'un gaijin ;-)

 
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