mardi 13 décembre 2011

Ecosystème.


Aujourd'hui, promenade à Shibuya (beau temps, belles jambes, tout ça).

J'ai donc pu observer
dans leur milieu naturel 2 espèces qui mettent à mal ta libido : la biche et la morue.

La morue, c'est cette nana avec un corps qui t'incite à lui faire subir les derniers outrages, une garde-robe qui la met en valeur et un joli minois correctement maquillé.

Bref, tu la baiserais bien. Et par "bien", j'entends "volontiers", indépendamment de ton endurance ou de ton altruisme.

SAUF QUE.

Elle fait la gueule.

Je comprends pas. Tu passes des heures à prendre soin de toi, si tu te maquilles c'est que t'essaies de te rendre jolie (j'imagine pas une Shibuyette se maquillant pour se rendre moche), tu gères tes fringues pour te rendre sexy, ET TU FAIS LA GUEULE !

Mais c'est quoi ton putain de problème ?!

T'es juste une morue.

La biche, elle, c'est encore pire : elle peut être jolie, t'as juste pas envie de la toucher tellement tu crois que même si tu lui demandes ton chemin elle va appeler les keufs.
C'est la nana qui a dans les yeux la terreur de la biche face à ton Porsche Cayenne. Mais tout le temps. La terreur permanente. Je veux pas de son quotidien.

J'en ai croisé une tout à l'heure dans les couloirs du métro. Je te raconte :

Tu le sais, le métro japonais c'est très organisé. Par exemple les escaliers. Il y a un côté pour descendre et un côté pour monter, le tout indiqué par des petites flèches sur les marches. Les deux files sont également séparées par des petites barrières, espacées de façon à ce que tu puisses passer librement d'une file à l'autre en cas d'urgence.

Bon.

Comme tu l'as peut-être également remarqué, les Japonais sont pas non plus les gens les plus pressés du monde.

Donc comme j'avais un train à prendre, que les gens de la file qui montent avançaient à un rythme peu compatible avec mes jambes élancées de guépard, je passe sur l'autre file au niveau de la dernière barrière, c'est-à-dire 1,5m avant la fin des escaliers. Tu vois, je fais pas mon rebelle qui se tape toute la file à rebours, ni le gaijin bouseux qu'avait pas vu qu'il était pas dans le bon sens. Juste je fais mon ninja, le mec fluide, quoi.

Et ben juste en haut de l'escalier, il y a une biche. Elle avait toute la largeur de son escalier pour descendre, elle avait visiblement choisi de descendre précisément à l'endroit où j'ai franchi la limite mais, techniquement, elle avait LARGEMENT la place de continuer tout droit avec tous les gens de sa race.

Et ben non.

Elle est restée figée sur place, en me regardant avec des grands yeux, mais même pas avec une réflexion du genre "ah, le connard de gaijin qui respecte rien", non, juste de la terreur, comme si ma simple présence lui avait fait l'effet d'un requin géant qui allait avaler la file entière des gens qui descendaient. Limite elle allait tomber à genoux et se mettre à pleurer.
Pure panique.

Tu le sais, moi mon truc, c'est la socio. Donc si toi ton truc c'est la psycho, je te pose la question, sincèrement :

QU'EST-CE QU'IL SE PASSE DANS LA TÊTE DE CES GENS-LÀ ?!

18 commentaires:

David @ Ogijima a dit…

"j'imagine pas une Shibuyette se maquillant pour se rendre moche"

Euh... t'es sûr??? Parce qu'il y en a certaines, je me demande (le côté voiture volée, tout ça).

Sinon pour répondre à ta question (même si je ne suis pas psychologue) ma théorie du moment, c'est que c'est pas de la terreur à proprement parler, mais une incapacité chronique d'un certain nombre de Japonais (environ 95%) à improviser et faire face instantanément à une situation imprévue, d'où la réaction "deer in the headlight"

Trouduc a dit…

Moi je les aime les biches, elles me rendent tout chose.

Par contre les morues m'insupportent. Celles de Shibuya sont maquillées comme des pots de peinture de toute façon, mais celles de Ginza, Shinjuku, Omotesando etc etc sont belles et d'une arrogance sans limite. Elles savent qu'elles plaisent, elles savent qu'elles sont bonnes, elles savent qu'on a envie de les baiser. Donc elles nous narguent avec leurs leggins, leurs cigarettes, leur maquillage, leurs jupes ras-les-lèvres, leurs talons hauts, leurs cols à fourrure. Des sacrés salopes. C'est les même que tu rencontres en gokon et qui sont prêtes à te sucer jusqu'à la moelle uniquement si tu leur raconte que t'es plein aux as, diplômé de Harvard, cadre chez UFJ Securities...alors que clairement t'es étudiant et tu bouffes des cup ramen tous les soirs sur le lit de ton dortoir devant un Divx. C'est les mêmes traînées qui n'arrêtent pas de se plaindre de l'herborivorification de l'homme. Elles l'humilient, le regardent de haut, le méprisent, lui accordent de temps en temps une récompense charnelle en échange de biftons et de sacs Vuitton, et osent encore se plaindre qu'il se ramollisse.

Quand je pense qu'il y a encore à peine 40 ans ces salopes étaient à la maison, étouffées par un kimono trop serré qui cache leurs formes, en train de frotter des chaussettes sales...putain c'était mieux avant.

Aymeric a dit…

Le mot "race" fait tiquer un peu...

Robert Patrick a dit…

@Aymeric : le mot te fait tiquer parce que tu es Français et qu'on t'a lavé le cerveau. C'est un mot que j'utilise indépendamment de l'ethnie de la personne, puisque je l'utilise comme "engeance". Donc dans le texte, "les gens de sa race" ne désigne pas "les Japonais", mais "les gens qui descendent". C'est un terme qui renvoie à une association ("la race des cons"), pas à une ethnie.

Anonyme a dit…

nous avons tous un inconscient, Robert Patrick. La question est de savoir s'il est de bon goût ou de mauvais goût. Et j'ai bien peur que l'inconscient soit d'un goût douteux : kitsch, simpliste, texturé comme un con, mal fagotté même si on est dimanche.
Aucun rapport avec le post ? Non.
À part peut-être qu'il est impossible de lire à livre ouvert les gens, biches, morues ou steaks hachés. Vous avez donc articulé votre demande afin que je puisse ne pas y répondre, et ses points de capiton restent flottants : la pratique de la lettre est un pas vers la féminité (çàd ce qui refuse en nous le phallique).
Attention donc au complexe phallique de puissance, qui tend à réduire le mystère de l'être par volonté de maîtrise. Musil disait que les penseurs étaient des violents qui n'avaient pas d'armée à disposition. Même si l'hypothèse d'un rejet total de l'improvisation chez les Japonais expliquant les comportements de biches (biches dans la boute si elles veulent) me paraît assez probante.
(en passant : putain les jam bands japonais qu'est-ce qu'on rigole).

Jacques LACLAQUE

Robert Patrick a dit…

@Jacques : merci pour cette intervention, je vous confirme que Musil n'était pas un con. Encore que pour assouvir mes fantasmes, une armée me paraît un peu limité, comme moyen...

Aymeric a dit…

Oui mais tu écris un blog en français pour des Français ;)
Certains mots font tiquer, c'est comme ça.
C'est juste dommage pour l'article en lui-même.

adec1987 a dit…

tu te poses trop de question, tu lui a juste fait peur avec ta tête de gaijin, ton air pressé et ton incivilité :p



...et pour peur que tu n'étais pas en smoking ce jour là.

FERIC JAGGAR a dit…

Les biches je les plombe dans le cul, puis je leur casse les deux pattes arrières (ou l'inverse).
Les morues, je fous ma capote et je les décapitent sec.

Point barre (a bâbord).

Amiral JAGGAR, sale race de zoophile.

Eled. a dit…

@Aymeric

Je ne suis pas sûr qu'assumer l'obscurantisme politiquement correct soit une solution viable.

Désolé si ça choque, oui, les races existent, oui, tu es différent génétiquement de tes géographiquement-pas-si-proches-voisins camerounais, russes, boliviens et japonais.

Est-ce qu'il est nécessaire pour autant de définir de but en blanc que l'une d'elle est supérieure à l'autre ?

Non, c'est complètement idiot et si l'on considère les théories racistes du siècle dernier, n'a absolument aucun fondement valable.
Faut-il le nier pour autant ? Non plus, c'est faire preuve d'autant de connerie.

Voilà, c'était le coup-de-gueule de 13:06, pour un commentaire qui m'a gâché la lecture de cet hilarant billet.
Merci R.P.

Lolo a dit…

"Eled est un racis-teu, Eled est un racis-teu..."

Il y a qqes temps, à la radio, ils disaient que de nouvelles "races" d'éléphants étaient en passe d'être déterminées : des populations de l'est et de l'ouest de l'Afrique, séparées par des forêts (ou l'inverse) évoluaient de telle sorte que de individus des deux groupes n'avaient plus goût au sexe entre eux et que si, génétiquement, ils étaient capables de se reproduire, leur comportement montrait qu'ils ne le faisait pas. J'ai trouvé ça assez intéressant...

Genre, moi, je sais que suis de la même race que les camerounaises, les russes, les boliviennes ou les japonaises. Et toi ?

Eled. a dit…

@Lolo

Je ne sais pas s'il s'agissait de sarcasme, ça y ressemblait beaucoup en tout cas, mais je dois quand même te faire remarquer que le "goût au sexe" ou même la simple inter-fécondité ne sont pas des critères suffisants pour déterminer l'unité d'une "race".

Nous appartenons taxonomiquement à la même espèce, car nous sommes justement interféconds, pour ce qui est des sous-espèces par contre, ça devient très complexe.
Des différences génétiques existent réellement : la plus évidente étant la couleur de peau et l'anatomie bien entendu. Mais on peut pousser plus loin comme par exemple la fréquence d'apparition des allèles rapportant à la faculté de digestion du lactose, critère ayant été sujet à sélection en Europe du nord et dans beaucoup d'autres régions ayant pratiqué intensivement l'élevage ces derniers millénaires, mais quasiment absents chez les derniers groupes de chasseurs-cueilleurs de certaines parties du globe.
Le fait est que nous avons un phénotype différent, de la même manière que les phénotypes de deux sous-parties d'une même espèce d'oiseau peuvent avoir des variations sensibles mais néanmoins tout à fait notables si on les met en vis-à-vis de la viabilité biologique totale à laquelle ils contribuent dans un contexte donné.

Bref, oui, je dois rentrer dans la catégorie des "racistes" au sens pur car je crois en l'existence de races humaines, en tant que sous-espèces, comme pour chaque être vivant sur cette planète.
Par contre, le fait de discriminer (entre autres) socialement un individu sur ces seuls critères est une aberration totale.
Il reste déplorable que chez beaucoup de gens l'association "race humaine" et "racisme (au sens actuel)" soit systématique. Certaines personnes ici l'ont bien montré.

PS : j'ai re-lu ta dernière phrase, je n'avais pas noté le féminin, je suis donc bien forcé d'acquiescer devant l'évidence : je suis un connard et tu as raison, sauf pour les russes. ;D

Aymeric a dit…

Eled> On n'appelle pas ça un raciste mais un racialiste. Et tu fais bien ce que tu veux avec ton zizi :)
Je dis simplement qu'il y a des mots qui font tiquer et qui peuvent gâcher un bon billet (et pas mon commentaire). On ne dit pas nègre car ça fait tiquer, et c'est pas pour autant la peine de sortir tout ton jargon scientifique pour montrer que toi le caucasien tu en a une grosse paire en expliquant qu'on devrait avoir le droit de dire nègre parce que ce sont des négroïdes. Tu me suis ?

En tout cas c'était du bon léchage de cul, chapeau ;)

Ama a dit…

Poste voir un photo de ta gueule quand même, ça pourrait aider à comprendre la panique lol

Et toujours pas de RP dans les escaliers de la sation de métro de Susukino (T_T)

Robert Patrick a dit…

@Aymeric : je dis "noir" et pas "black". Aux USA on fait la distinction entre "negro" qui est le terme propre pour désigner les noirs et "nigger" qui est le terme péjoratif.
Je trouve également que tu as le tiquage partial : si je parle de "race" ça te plaît pas, mais si je balance du machisme à la limite de la beauferie dans chaque article ça te dérange visiblement pas plus que ça... ;-)

Vea a dit…

J'ai une théorie concernant ces jolies femmes qui ne peuvent s'empêcher de tirer la tronche.

Elles savent qu'elles sont belles, que cela leur confère une supériorité. Ainsi, leur grande peur est de devenir moche, ne serait-ce que l'espace d'un instant. Il ne faut pas que quelque chose déforme leur beauté, la moindre expression ou ride peut la ruiner.
Elles se figent donc dans un visage impassible, qui est une valeur sûre : elles savent là, au moins, qu'elles sont belles.

Sans prendre conscience que le résultat, c'est qu'elles tirent la tronche.

Tu retrouves ça également sur les profils Internet, toutes ces femmes au visage à l'expression toujours identique (elles ont repéré qu'en faisant telle tête, ça allait) pour ne surtout pas devenir laides. Et on retrouve ça également (malgré exceptions)avec les mannequins.

Un sourire c'est immonde, ça change complètement la forme du visage, ça fait des creux, des plis, des... aaah. Bref.

C'est une théorie qui a été étayée notamment par des cours de théâtre, où l'ennemi de ces femmes était le "stupid mouvement". Elles étaient incapables de faire plus que secouer leurs cheveux, ou rire du bout des lèvres, l'idée de pouvoir être ridicules et/ou laides, suite à ce moment où elles ne maîtriseraient plus leur apparence, les figeait.

La variante, c'est la morue qui soit est figée "je tire la tronche mais au moins mes traits sont intacts", soit peut sourire mais toujours de la même façon (et/ou selon le même angle), qu'elle a bien travaillée afin de vérifier que ce sourire homologué ne l'empêchait pas d'être belle.

Voilà, voilà. Tout simplement.

Robert Patrick a dit…

@Vea : pas mal, mec ! J'ai une autre théorie propre au Japon en complément de la tienne : les dents. Je remarque ça aussi avec le port du masque : des fois tu vois une nana super mignonne avec de jolis yeux, et elle porte un masque. En temps normal tu ferais pas gaffe, mais comme tu es au Japon tu peux pas t'empêcher de penser que, peut-être, sous le masque, il y a juste une bouche de dents flinguées.... ;-D

Vea a dit…

@Robert : je suis une gonzesse mais tu peux m'appeler mec (je reconnais qu'à part ma paire de seins et d'ovaires, et mes orientations sexuelles, je n'ai pas grand-chose de féminin.)

Pour les dents effectivement, ça doit se combiner. Je comprends mieux pourquoi elles me foudroient du regard quand je leur souris.

En tout cas, j'ai enquêté discrètement auprès d'une mienne connaissance de type "belle femelle stylée racée parisienne", elle m'a confirmé à son insu que sourire tout ça, c'est pas terrible pour être sûr d'être belle tout le temps.

Mais le raton n'avait pas à une époque (à l'époque du Dating Slime) posté le profil d'une nana quasi-cyborg : quelle que soit la photo ou le contexte, elle avait toujours exactement la même expression dénuée d'expression ? C'est tout à fait l'idée, le coup du "valeur sûre, je suis belle quand je fais telle tête. J'aurais cette unique tête toute ma vie, enjoy".

 
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