mardi 24 février 2009

La voix d'Ikuko.

Mon premier séjour au Japon se déroulait dans le trou du cul du monde. Une ville fantôme.
C'était les premières ballades de plusieurs heures à chercher un putain de furuhon'ya dans cette ville de rien que même Book-Off avait décidé de boycotter.

C'était aussi la télévision branchée non-stop sur des chaînes musicales à l'hôtel, la blessure de constater que Hamasaki Ayumi, Shiina Ringo ou encore les Morning Musume étaient déjà éclipsées par cette nouvelle vague punk-rock de la rebellitude à 100¥ : les RIZE, Kick the Can Crew, et tous ces mange-merde qui n'osent ouvrir leurs gueules que parce qu'ils sont nombreux devant le micro, tandis que la batterie se charge de couvrir la médiocrité vocale. N'est pas Hirai Ken qui veut.

Au milieu de tous ces clips de fange vomie comme dans un gif animé de Paul Robertson, Space Shower TV avait décidé de consacrer une heure entière à un groupe dont je n'avais jamais entendu parler : clammbon.

Alors ce fut d'abord les doigts d'Ikuko, fins et agiles, comme aimantés par les touches du piano, puis la voix d'Ikuko, naïve et sucrée.
Ce fut はなればなれ :



Je tombai immédiatement amoureux, non pas d'Ikuko, mais de clammbon, et passai la semaine à chercher leur(s) album(s).

Mais la voix d'Ikuko, aussi charmante soit-elle, se révèle assez vite écœurante. On ne peut pas se nourrir que de barbapapa. Entre cette voix qui joue toujours dans le même registre et le groupe qui, lui, joue dans tous les sens, quitte à se perdre, j'ai décroché de clammbon au bout de 2 albums.

Il m'arrive de retomber sur la voix d'Ikuko, comme on recroise une ex dans la rue, au détour d'un clip de Towa Tei :


Ou dans un magnifique remix de Nujabes :



Alors je replonge dans la voix d'Ikuko, comme on rebaise une ex une fois par an en connaissant déjà le goût de sa chatte qu'on avait fait semblant d'oublier, comme on rejoue à Xenogears en connaissant déjà l'Alpha et l'Oméga, comme on retrouve une photo de classe sur Copains d'avant, en savourant ce morceau du passé pour ce qu'il est : du passé. Un instantané en 4D qui délivre à la fois le son, le goût, l'odeur et les milliers de souvenirs corrélatifs.

Et puis on passe à autre chose.

6 commentaires:

Robert Patrick a dit…

@Alex : merci.

Anonyme a dit…

Enorme la chute xD.

Anonyme a dit…

Tu m'agaces un peu a toujours pondre de bons billets comme ca, apres j'ai l'impression de sucer des bites virtuelles en te felicitant...

Anonyme a dit…

Moi j'aime bien, pas dit que je puisse l'écouter pendant des semaines, mais pour l'instant c'est sympa :)

Unknown a dit…

Juste histoire de dire, je me suis permis de vous citer sur mon blog, sous la forme d'un post consistant essentiellement en la citation complète du tout premier post de ce blog. Faites moi signe si vous désapprouvez.
Et continuez d'écrire, je ne regrette pas d'avoir tout lu.

Robert Patrick a dit…

@Mochi : citation+lien, il n'y a rien à désapprouver, au contraire. Merci ;-)

 
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