D'abord il y a ce jeune Polonais qui a juste un talent de ouf, Jakub Żytecki, j'écoute son Message from Atlantis en boucle depuis quelques temps, y compris pendant la rédaction de cet article et du précédent.
Et puis hier soir j'ai enfin pris le temps de lire mes 2 tomes de The Voynich Hotel, et ça a été un putain de coup de foudre.
Mais puisqu'on va parler de mangasses, je te fais partager un autre coup de cœur, plus ancien.
1) AIKI
J'espère déjà que le nom de l'auteur ne t'est pas inconnu, ISUTOSHI étant le mec à l'origine d'un des mangas érotiques les plus excitants et bien foutus qui soient : Slut Girl.
Dès Slut Girl, "tostaki", comme dirait l'autre : un mélange minutieusement dosé d'humour, d'érotisme, de sexe, de scénario un peu plus fini que "mon mari ne me touche plus alors je baise avec mon adolescent qui reste à la maison", le tout emballé dans une qualité graphique exceptionnelle, et plus particulièrement une gestion des cadres donnant toujours la priorité à la lisibilité de l'action, attention malheureusement minoritaire dans le monde du manga porno, voire du manga tout court.
Eh ben AIKI, c'est la même.
Manga de combat shônen-style avec les ingrédients habituels : des techniques secrètes, des adversaires toujours plus balaises, des arts martiaux traditionnels dont t'as jamais entendu parler, etc.
Oui, mais y a des seins, des fesses, du sexe, et un humour typique de Dr.Slump, et Dieu sait si on aime Dr.Slump.
Ajoutons que le "héros" est dépourvu du moindre sens moral et se bat le moins possible, préférant le rôle du prof qui explique à ses élèves ce qu'il ferait s'il était à leur place.
Si certaines productions d'ISUTOSHI ne sont pas inoubliables, AIKI est un manga qui tient vraiment la route, grâce à une qualité graphique constante (on n'est pas chez Togashi et ses pages torchées dans le métro le jour de la deadline) et un scénario cohérent dans son évolution. On regrettera cependant une publication un peu lente...
2) The Voynich Hotel
Déjà, comment rester insensible à cette couverture ? Les visages qui rappellent certains travaux de Tim Burton, l'angularité des lignes, la fusion des surfaces, juste je kiffe.
Mais attention : manga précieux.
Une mise en scène qui ne sera pas sans rappeler "Les Faux-Monnayeurs" d'André Gide à ceux qui l'ont lu, donc des scénettes en apparence sans lien direct, mais qui s'entrelacent pour te faire tomber la mâchoire et apprécier le nombre de coups d'avance de l'auteur.
Le charme de ce manga tient autant à son scénario bien ficelé qu'à son humour omniprésent à base de références populaires, à son style graphique épuré mais consistant, et surtout à la qualité d'écriture de ses dialogues : il fait partie de ces mangas que je qualifie de jôhin (上品), pouvant être appréciés par un public ne se reconnaissant pas d'attirance pour le support en général, particulièrement pour les mangas de style shônen. On peut mentionner dans cette catégorie Jojo no kimyô na bôken et Rurôni Kenshin, qui explorent quelque chose de bien plus profond que des successions de combats. En revanche, je ne place pas Hokuto no Ken dans les mangas de ce type : malgré les multiples interprétations qu'il suscite sur le rôle de la violence et de la fratrie – ce qui n'est pas sans faire écho aux œuvres de Tsukamoto Shinya –, on ne peut pas dire que Hokuto no Ken est "bien écrit", faut pas pousser.
L'autre aspect appréciable de TVH, c'est l'omniprésence d'une sexualité qui ne tombe jamais dans le vulgaire et reste plutôt cantonnée dans l'humour, ou est exploitée comme vecteur de quelque chose de plus sentimental, la sentimentalité elle-même perspirant de quasiment tous les personnages.
Enfin, le manga mélange agréablement et assez naturellement meurtres plus ou moins sordides, enquête policière, surnaturel et romance, avec des seconds rôles attachants, même sur courte distance.
J'ai juste UN PEU HÂTE qu'ils sortent le troisième tome, bordel !
10 commentaires:
The Voynich Hotel a l'air carrément cool, le style graphique m'attire. Un peu comme celui de Clamp, que je trouve assez original.
Il est dispo qu'en Japonais pour l'instant j'imagine ? Ça peut être une occasion de bosser mais c'est pas gagné d'avance tout ça. :(
Sinon tu lis du Ashita no Joe, cher RP?
@Anonyme : non, mais l'envie m'a pris plusieurs fois.
En te lisant j ai cru comprendre que tu etais assez cale niveau JV, je me permet de te poser une question sans aucun rapport avec l article...
Je veux offrir une Vita a mon mari pour son anniv et comme c est une surprise je peux pas lui demander ce qu il veut comme jeu, mais je ne m y connais pas vraiment, donc tu recommanderais quoi?
Sachant que
1. si c est une future sortie, ca doit etre avant le 17/11 (au japon)
2. il aime un peu tous les genres, mais surtout quand y a du combat.
Desolee de t ennuyer avec ca ^_^;...
@Jennifer :
Je vais partir du principe que ton mari est Japonais et que tu résides au Japon.
Pour ce qui est des jeux intégrant du combat :
Les jeux de chasse : Tôkiden, Soul Sacrifice, God Eater 2 (sort le 14 novembre)
Les beat’em all : Dragon’s Crown (2D)
Les jeux de combat pur : Guilty Gear XX Accent Core Plus R (2D), Dead Or Alive 5 Plus (3D)
Les jeux d’action avec du combat dedans : Muramasa (2D) ou Ninja Gaiden Sigma 2 (3D)
Les jeux de tir à la première personne : Killzone Mercenary (sort 5 septembre)
Cherche ces jeux sur Youtube pour voir à quoi ils ressemblent.
Voilà !
J'ai lu Slut Girl, AIKI et The Voynich Hotel suite à ton article. C'était juste énorme, merci pour ces découvertes. Est-ce que tu en aurais d'autre à me conseiller s'il te plait ?
Plus d'un mois que Robert Patrick est porté disparu. Ça m'inquiète tout ça :/
@MastaNeko : rassuré ? (^o^)
bonjour,
Déjà,merci de m'avoir motivé pour l'apprentissage du japonais.
Une excellente découverte que Slut girl et TVH, mais pas moyen de mettre la main dessus en manga papier (anglais ou français)
Des pistes à explorer ?
Merci bcp
Spiral
@Spiral : non, aucun de ces deux mangas n'a été traduit en français. Il a existé une version américaine de Slut Girl, mais c'est "out of print" et c'est une tannée à trouver.
Comme malheureusement bien d'autres livres d'un genre tout à fait différent (genre "La noblesse de l'échec", tellement dans ton cul pour le trouver en édition papier...).
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