lundi 30 décembre 2013

Comme dirait Nougaro...


Je quittai le 9-3
"Mère patrie du vice"
Et parcourus Cipango
En quête de pain d'épices
J'allais partout, de Costco
L'Américain à Kayzer le Français
Avisais même Vie de France et Don Quichotte
Nul avatar du mœlleux délice
De frustrer mon palais
Boulangers japonais
Je vous tiens complices
Tas de fiottes.

lundi 11 novembre 2013

Cinéma de quartier (4).

J'ai donc vu hier soir cette charmante comédie américaine qu'est Wolverine. On m'en avait promis le plus grand mal, mais contrairement à Origins qui était une vraie grosse merde en dehors de son générique d'ouverture qui pétait bien, là, au moins, on rigole franchement.
Et quand je dis franchement, je veux dire : au même rythme que dans un Z.A.Z.

Parce que figure-toi que ça se passe au Japon. Donc je vais t'épargner toutes les incohérences purement marvéliennes (et la récurrence du non-saignement de M'sieu Serval à chaque fois qu'il sort ses griffes mais qu'il n'a plus son pouvoir régénérant) pour me concentrer sur ce Japon qu'on essaie de te vendre de bien piètre façon, même si l'emballage fait envie (Okamoto Tao, je bois ta pisse tellement qu't'es bonne).

Ça commence à sentir vraiment le caca à partir de l'enterrement du vieux Yashida, où Wolverine est juste LE SEUL à remarquer qu'un moine est tatoué :
C'est pas comme si y avait Yukio à côté de lui, la nana qui voit l'avenir mais qui est K.Y comme c'est pas permis quand elle a des yaks sous le nez. Et puis les yakuzas tellement crétins qu'ils se disent pas : "tiens, je vais me faire gauler à montrer mes tatouages devant 200 personnes".

TROP CRÉDIBLE !

顔掌度:★★★

Et à partir de là, on est dans le Zion : le temple dans lequel se déroule l'enterrement, c'est le Zôjôji (増上寺), ça se bastonne, ça court dans tous les sens, et hop ! Un plan et 50m plus loin on se retrouve à... Akihabara !
Tu reconnaîtras le fameux Love Merci, LE sex-shop du coin.

Y a juste un tout petit problème : Akihabara, c'est jamais qu'à 6 bornes du Zôjôji.... Et puis la mère Mariko, c'est pas comme si elle était en jogging, tu vois :
À peine 3 secondes plus tard, on est à Ueno pour prendre le Shinkansen, tu vois comme c'est bien fait.

顔掌度:★★★★★

Et là, la mère Mariko elle te tachise le Wolvie, mais genre "bon, ben c'est cool de m'avoir sauvé la vie, hein, mais maintenant tu me lâches, OK ? (et non, je te file pas mon LINE)".

Comme dirait Tigrou : "WHOUHOUHOUHOUUU ! Être ingrate, c'est ce que les Japonaises font le mieux !"

Mais Wolverine, c'est pas une gonzesse qui va l'empêcher de profiter du Japon, genre tu vas au Japon mais tu prends même pas le Shinkansen, NON MAIS ALLÔ, QUOI !

Alors il monte dans le train sans payer ses ¥10,000, tu penses, et là, tu le crois ? TU LE CROIS ? Cette pute de Mariko ELLE SNOBE WOLVERINE ! Genre vas-y, cause à ma main.
Le mec il vient de lui sauver la vie, il lui parle, et la nana ELLE MET SES ÉCOUTEURS, genre même pas je t'écoute.
Comme dirait Tigrou : "WHOUHOUHOUHOUUU ! Être des grosses bitches, c'est ce que les Japonaises font le mieux !"

Heureusement, Wolvie a d'autres soucis : pour pas se faire contrôler et se faire bouffer la gueule à base de "môshiwake gozaimasen, o kyaku-sama", il vésqui les leurleurs en allant se battre sur le toit du Shinkansen. Il a peut-être pas fait l'INALCO, mais pour ce qui est de son expérience du Japon, excuse-toi.

顔掌度:★★★

Déjà, jusqu'à présent c'était gratiné, mais tu vas voir, on passe la vitesse supérieure...

Arrivée chez elle, Mariko devient tout à coup la Japonaise modèle qui te parle bien et qui te fait à bouffer. Et là...
Ni une, ni deux, le PREMIER truc que fait Wolvie, c'est de planter ses baguettes bien verticalement dans le riz, LE truc qui se fait pas.
Parce que bien évidemment, le mec qui était prisonnier à Nagasaki pendant la Seconde Guerre Mondiale, C'EST SÛREMENT LA PREMIÈRE FOIS QU'IL MANGE DU RIZ AU JAPON, N'EST-CE PAS ?

顔掌度:★★★★★

Elle lui dit : "Argh ! Méchant gaijin de merde, c'est mal ! Toi tout poilu et rustre (mais c'est ça qu'elle aime, tu penses !)" et elle lui pose ses baguettes sur la table. Bon.
Et après ils discutent, Wolvie IL TOUCHE PAS À SA BOUFFE, mais au plan suivant, BAM !
Et là la meuf elle le regarde, genre "mais dis-donc, pédé, tu le fais exprès pour m'énerver ou quoi ?". Je dois dire que cette erreur de montage ajoute au comique de la situation (je te rappelle qu'on sort à peine d'un enterrement, donc les baguettes dans le riz, c'est vraiment du troll de haut niveau, quoi), elle a bien mérité ce qui lui arrive, cette garce.

顔掌度:★★★

Alors après, y a une vieille qui vient dire qu'un arbre est tombé sur la route. Bon. Eh ben la Mariko, tu sais pas ce qu'elle fait ? Elle envoie Wolvie, direct.
Parce que bien sûr, quand tu viens de te faire recoudre pour colmater des hémorragies multiples, FAIRE EXPLOSER TA TENSION ARTÉRIELLE, C'EST TROP UNE BONNE IDÉE, N'EST-CE PAS ?

 顔掌度:★★★★★

Un peu plus tard il y a des scènes avec des ninjas, et là, toujours dans une optique pédagogique, on apprend les règles de base de l'éthique ninja :

1) Le ninja ne peut pas se déplacer sans faire des galipettes et des cabrioles.
Même quand il est tout seul, même quand il n'y a pas d'obstacle, comme ça, pour le SWAG, une petite roue, un petit salto, ça mange pas de pain. Ça me rappelle ces jeunes Allemands qui font la roue dont parlait mon manuel de 6è, Treffpunkt Deutsch.

2) Le ninja masque toujours son visage, surtout quand il n'y a personne pour le voir, mais quand il est face à son ennemi, là, ça va, il se découvre et il lui parle comme à un pote.
Genre la cagoule, en fait, c'est juste pour pas attraper un rhume (ça se passe dans la neige, cette scène, alors tout le monde a une cagoule). D'ailleurs j'ai pas vu de clim' dans ce film, c'est dire comme les ninjas sont pas des imbéciles. Bon esprit, les ninjas, continuez à découper des fruits !

顔掌度:★★★

Après ça bastonne encore, je t'épargne les absurdités scénaristiques tellement y aurait de quoi écrire un bouquin, tu noteras quand même que les griffes d'adamantium qui te découpent un Shinkansen comme du beurre font jeu égal avec un katana, quand tu sais qu'un katana c'est tellement fragile que tu peux le briser à mains nues (白刃取り), juste mais AU.SECOURS.

顔掌度:★★★★

Et le final, mais juste...
Tu te souviens de Mariko, Miss "je-t'apprends-le-vrai-Japon", genre je me marie pour pas déshonorer mon père, je reprends la boîte pour pas déshonorer mon père, je couche dès le premier soir pour pas faire mentir les blogs sur les Japonaises, etc.
Bref, si tu voulais du traditionnel, c'est la fille qu'il te fallait.

Guess what ?


TIENS, SI JE ROULAIS UNE PELLE À UN GAIJIN POILU DEVANT TOUT MON STAFF, POUR VOIR ?

顔掌度:★★★★★★

vendredi 1 novembre 2013

Can't be unseen.

Je sais que tu connais déjà les couleurs de l'automne japonais. Grosso-modo, ça ressemble à ça :


Laisse-moi donc te présenter les couleurs de l'hiver :

1) le bleu roi

Déjà omniprésent l'année dernière, le bleu roi fait son retour en force dès le mois d'octobre cette année. On a encore 20 bons degrés en journée, mais du bonnet aux chaussures en passant par la robe, l'écharpe ou les collants, toutes les femmes sont déjà parées de leur accessoire bleu roi. Visuellement pénible d'uniformité.


2) le pied-de-poule


Alors le pied-de-poule, c'est vraiment LE motif de la rombière type, mais même les jeunes en portent ! En blanc ou en gris, chemisier, gilet, jupe, voire ensemble entier, de Ginza à Roppongi, c'est une permanente agression visuelle.
Et dans la série "j'ai 23 ans et je me sape comme une vieille", n'oublions pas l'indispensable collier de perles, le truc qui te met direct "+10 ans" dans le fashion sense.

Attention, hein, comme disait le magnétique globe-trotter qui m'accompagne ces jours-ci : "les Japonaises, c'est vraiment les femmes les mieux habillées du monde !".
Oui, globalement ça s'habille bien, il suffit de se poser 20 minutes dans une artère passante en milieu de journée pour avoir le tournis, mais JUSTEMENT, c'est là que tu comprends pas : comment tu peux avoir autant d'exemples de femmes bien sapées, de pression sociale qui t'incite à mentir sur ton âge, de lavage de cerveau pour ne donner que la jeunesse comme but à ta vie ET avoir des nanas de 25 ans qui s'habillent comme des femmes de 40 ?

Tu te souviens quand je t'avais dit que les Japonaises avaient toujours au moins 2 sacs sur elles, et après tu pouvais plus ne pas le remarquer ?
Eh ben là, pareil : bleu roi + pied-de-poule. Tes yeux sont désormais ouverts.

mercredi 23 octobre 2013

Des évidences.


Hier, soirée "internationale" privée.
Tu vas me dire : "qu'est-ce qu'une soirée internationale privée ?".
Ben c'est comme les soirées internationales organisées avec force publicité sur le net, les réseaux sociaux et frais d'entrée parce que résa de la salle et tout, mais là sans frais d'entrée, décidée par 2 nanas et avec tous les aléas des soirées privées japonaises, c'est-à-dire que 50% des gens te foutent un dotakyan (= annulation de dernière minute) dans ta gueule le jour même, avec toujours les mêmes excuses flaguées depuis longtemps, que tu te demandes encore à quoi elles servent et comment ceux qui les utilisent font pour se regarder dans une glace le matin.

Du coup, nous étions quatre : 2 Japonaises, 1 Français et 1 Américain. Plus cliché, tu meurs.

C'était la deuxième fois que je voyais la demoiselle qui m'invitait, homonyme d'une célèbre actrice mielleuse, et donc aussi l'occasion d'en savoir plus sur sa situation.

La trentaine. Un job. Habite encore chez ses parents.

Et là, tu sais ce que j'en pense : juste non.
Tu vas me dire "MAIS POURQUOI ?", surtout si tu es Japonaise ou étudiant.

Parce qu'en dehors du fait que ça va m'être bien difficile de te démonter chez toi sans réveiller tout le quartier tes parents, tous les psys te confirmeront qu'habiter dans son propre appartement est une étape essentielle dans la vie d'adulte. En effet, ne plus habiter chez ses parents crée dans ton cerveau la case "payer ses factures".

Payer ses factures, ça veut dire sacrifier une partie de tes revenus à ton bien-être et sortir de ce monde littéralement "magique" où la lumière s'allume parce que tu appuies sur un bouton, où l'eau chaude coule parce que tu tournes un robinet, où le repas arrive tout chaud et cuisiné sur la table, pour entrer dans le monde des adultes et du sacrifice, où toutes ces commodités se révèlent enfin sous leur vraie nature : tu as de l'eau chaude parce que tu paies ton gaz, de la lumière parce que tu paies ton électricité, un toit parce que tu paies un loyer.
Un monde dans lequel tu ne disposes plus de l'intégralité de ton salaire pour acheter des sacs et des chaussures, un monde dans lequel tu n'as pas que des droits et des envies, mais aussi des devoirs et des contraintes.

Si tu habites chez tes parents, tu vis encore dans ce monde magique où perdre son travail ne signifie pas être immédiatement à la rue, et surtout où ta solitude est un luxe et non une norme que tu tenteras d'enrayer à base de télévision allumée "pour la présence", voire, dans le meilleur des cas, par un animal de compagnie, le choix d'icelui révélateur de ta tolérance à toi-même.

Bref, tu es encore une enfant, et les enfants, c'est irresponsable et capricieux.

Alors c'est non.

vendredi 11 octobre 2013

L'art délicat de la traduction.


Je suis donc plongé en ce moment dans le dernier album de Perfume, le découvrant morceau après morceau, à ma manière, c'est-à-dire en écoutant en boucle chaque chanson jusqu'à user le disque dur de mon lecteur mp3.

J'y suis entré par le canonique "Clockwork", puis j'ai dérivé sur "ふりかえるといるよ" et sa production sublime, le long "Party Maker" et ses rythmes alternants, pour enfin succomber au single auquel j'avais miraculeusement échappé jusqu'à présent : "Spring of Life".

Et là, le choc : ils nous refont le même coup que PONPONPON, à mettre du cul juste sous ton nez, mais avec suffisamment de malice pour que le Japonais de base tombe dans le panneau. Oh, ce culot !

Je m'en vais donc te traduire la chanson, mais non sans t'avertir que la version album est TELLEMENT inspirée – jusqu'aux moindres effets – de la piste "Madness" de l'OST de Einhänder, c'est juste scandaleux de pompe. Oreille absolue, oui ou merde ?

La traduction, donc, c'est un art. Ça veut dire que le produit que te présente un traducteur, c'est pas du Google trad', tu vois : on prend pas un texte mot par mot, on regarde d'abord le sens général, et puis après on adapte chaque phrase pour qu'elle colle au sens global et que tout soit cohérent, quitte à changer des structures par-ci par-là. Mais je vais t'expliquer ça au fur et à mesure.

1) Tu croyais que si, mais en fait non.

"Spring of Life", c'est une chanson toute gaie qui évoque le printemps, serait-on tentés de croire, d'autant qu'ici et là sont glissées des références comme 南風 (Minamikaze), ce vent du sud qui souffle entre avril et août, et qui vient corroborer la période.

Oui, mais non, en fait.

Si tu veux me parler d'une chanson toute gaie du printemps, qu'est-ce que c'est que ces messages subliminaux qui parlent de nana qui "se met à pleurer miraculeusement" ? Qui "'convulse de joie" ? Tu nous a pris pour des puceaux, ou quoi ?

C'est oublier que nous, les Français, on a déjà eu France Gall et ses "sucettes", nous sommes donc particulièrement sensibles à ce que les Anglo-saxons appellent le "double entendre".


2) Le texte, rien que le texte !

Premier couplet :
スケジュールは 埋まっていても
Même si mon emploi du temps est blindé
思い出は空白のままで 
Mes souvenirs restent un néant
結局はそう
Comme tu le dis
自分次第だし
Tout ne dépend finalement que de moi
サプライズを待っていてもしょうがないから
Et attendre une surprise ne sert de rien

Interprétation : oscillant entre la coke et le shabushabu, nos trois coquines passent d'un plateau de télé à une scène de concert, dorment tout le lendemain et remettent ça, car telle est l'implacable vie des idols aux jambes interminables. Les semaines et les mois s'enchaînent sans laisser de traces dans leurs cerveaux délavés et, à un moment, l'inexorable besoin de se faire démonter et remplir se fait sentir. Si tu es le mec qui arrive à ce moment-là, bingo !

Premier refrain :
そう Spring of Life 弾けるような恋をしようよ
Baisons jusqu'à faire jaillir cette source de vie
Spring up Speed up
Bande et magne-toi
Dance for Joy 弾けるリズム
De ce rythme qui engendre cette danse pour la jouissance
震えるほどに心躍らせたいの
Fais battre mon cœur jusqu'à me faire convulser
始めようよ
Prends-moi maintenant !
Spring up Speed up
Bande et magne-toi
恋しようよ
Baise-moi !

Interprétation : ici, l'interprétation peut sembler dévier totalement du sens original, mais il n'en est rien. Le terme "spring of life", "source de vie" est évidemment à rapprocher de la fontaine de jouvence (les termes "wellspring of life" et "fountain of youth" sont souvent associés), et rien ne vieillit plus une femme que d'être délaissée, tandis qu'être désirée et honorée quotidiennement lui assure jeunesse et poil lustré, comme te le confirmera ma cop's Liz Phair. Cette "source de vie" est donc à prendre au sens séminal. Et d'un.
Le verbe "hajikeru" renvoie bien naturellement à ce qui "jaillit" ou "sourd", je te fais pas un dessin, et les nombreuses injonctions "koi shiyô", "hajimeyô", "spring up speed up" vont également dans le sens que tu sais. On allait quand même pas faire dire à Perfume "Sex shiyô", mais tu sais qu'elles demandaient déjà qu'on les prenne dans le merveilleux "Take me Take me" (tu noteras l'usage de l'anglais dès qu'il s'agit de faire passer quelque chose qui veut dire plus que ce qui est dit), c'est pourquoi j'ai utilisé "prends-moi" ici au lieu d'un très banal "allons-y !", plus littéral mais chiant comme la mort.

Tu noteras également les aménagements sur "kokoro wo odorasetai", qui sonnerait horriblement lourd ("je voudrais faire s'emballer mon cœur", AU.SECOURS !) traduit littéralement.
Encore une fois, la phrase "baisons jusqu'à faire jaillir la source de vie" (littéralement : "jusqu'à ce que la source de vie jaillisse", 弾ける étant intransitif, d'où l'usage de "yô na" après) est complètement inattaquable : si tu vois autre chose que ça, t'as un problème ET avec ta vie sociale ET avec le japonais.

Deuxième couplet :
なんにもないはずはないのに
Ce néant en moi n'a pas de raison d'être
もの足りない

Et pourtant je ressens un manque
気持ちのせい
Au niveau des sentiments
ねえ 結局はそう

Finalement, en effet,
自分次第だし

Tout ne dépend que de moi
南風を待ってても変わらない

Rester à attendre le vent du Sud n'y changera rien

Interprétation : rien de spécial dans ce couplet, qui reprend simplement la thématique du couplet précédent : le vide intérieur, au propre (= désir d'être remplie), comme au figuré (= vide intellectuel et sentimental en raison d'une vie qui défile trop vite).

Deuxième refrain :
そう Spring of Life 弾けるような恋をしようよ
Baisons jusqu'à faire jaillir cette source de vie
Spring up Speed up 
Bande et magne-toi
Dance for Joy こぼれる涙
Cette danse pour la jouissance et ces larmes qui

それは突然始まる奇跡に
Se mettent soudain à couler miraculeusement

Jump for Joy 弾けるような恋をしようよ
Baisons jusqu'à provoquer ces sursauts de jouissance

Spring up Speed up
Bande et magne-toi
Dance for Joy 弾けるリズム
De ce rythme qui engendre cette danse pour la jouissance
震えるほどに心躍らせたいの
Fais battre mon cœur jusqu'à me faire convulser
始めようよ
Prends-moi maintenant !
Spring up Speed up
Bande et magne-toi
恋しようよ
Baise-moi !

Interprétation : bon, là on en rajoute une couche pour enfoncer le clou et faire en sorte que plus aucun doute ne soit permis : je veux dire, "koboreru namida, sore ha totsuzen hajimaru, kiseki ni", mais elle est où, là, ta chanson sur le printemps ? C'est tes draps, qui sentent le printemps, ouais !

Voilà, maintenant tu sais ce qu'il y a à savoir sur cette chanson de Perfume. Et pour ceux qui se demandent si elles savent ce qu'elles chantent, je te rappelle qu'on parle du Japon.
On s'est bien compris.

mercredi 2 octobre 2013

L'homme invisible.


J'ai tout vu, j'ai tout vu.
Toi, bien sûr, tu ne savais pas
Que j'étais là.
Insignifiant, ignoré, raillé
Tout est stratégie pour m'infiltrer.

Invité par des potes DJ, si invisible,
Que je rentre sans payer.
J'étais à côté de toi, tu ne m'as pas vu
Quand tu as enlacé ton meilleur ami,
Celui qui a déjà un petit cul
De 20 ans qui l'attend chez lui,
Qui chauffe quatre meufs
Et en dévore une et demie.


J'étais là, tu ne m'as pas vu
Quand tu t'es embrouillé avec tes potes
Pour une histoire de gonzesse
Et de critiques à ton insu.
Mais j'étais là, j'ai tout entendu.

Là aussi, à la cave, pour voir ton cunni
Entre autres indélicatesses, avec ta truie
Dans ce Japon où l'on ne s'embrasse pas
Et où tu t'affiches sans le moindre embarras
À moitié à poil, scotché à ta morue
Tout aussi dénuée que toi
De retenue.

Je suis l'homme invisible, évidemment
Que tu m'avais déjà oublié
À peine nous étions-nous quittés
Malgré les éclats de rire que j'avais provoqués
Et l'on se revoit
Je suis un disque dur, je me souviens
De ton nom, de ton métier, je sais,
Ça t'en bouche un coin.
Tu te sens un peu mal, maintenant,
De me redemander les miens.


C'est ma stratégie
Toujours dans l'ombre
Ceux qui me voient
Font partie du nombre
Réduit de mes amis
Tu rigoles, tu danses, tu bois,
Tu oublies.
Moi, j'observe
Et je publie.

Shibuya, au petit matin
La Cour des miracles
À voir au moins une fois
Le fabuleux spectacle
Des filles qui se remaquillent,
Accroupies,
Des gens affalés sur le quai,
Endormis,
Comme des clodos, mais des
Clodos qui sortent
De boîte de nuit.

À la prochaine...

samedi 17 août 2013

Et l'amour, enculé ? (part.3)

En ce moment, je tombe d'amour en amour, alors je te fais partager.
D'abord il y a ce jeune Polonais qui a juste un talent de ouf, Jakub Żytecki, j'écoute son Message from Atlantis en boucle depuis quelques temps, y compris pendant la rédaction de cet article et du précédent.
 
Et puis hier soir j'ai enfin pris le temps de lire mes 2 tomes de The Voynich Hotel, et ça a été un putain de coup de foudre.

Mais puisqu'on va parler de mangasses, je te fais partager un autre coup de cœur, plus ancien.

1) AIKI


J'espère déjà que le nom de l'auteur ne t'est pas inconnu, ISUTOSHI étant le mec à l'origine d'un des mangas érotiques les plus excitants et bien foutus qui soient : Slut Girl.



Dès Slut Girl, "tostaki", comme dirait l'autre : un mélange minutieusement dosé d'humour, d'érotisme, de sexe, de scénario un peu plus fini que "mon mari ne me touche plus alors je baise avec mon adolescent qui reste à la maison", le tout emballé dans une qualité graphique exceptionnelle, et plus particulièrement une gestion des cadres donnant toujours la priorité à la lisibilité de l'action, attention malheureusement minoritaire dans le monde du manga porno, voire du manga tout court.


Eh ben AIKI, c'est la même.


Manga de combat shônen-style avec les ingrédients habituels : des techniques secrètes, des adversaires toujours plus balaises, des arts martiaux traditionnels dont t'as jamais entendu parler, etc.

Oui, mais y a des seins, des fesses, du sexe, et un humour typique de Dr.Slump, et Dieu sait si on aime Dr.Slump.


Ajoutons que le "héros" est dépourvu du moindre sens moral et se bat le moins possible, préférant le rôle du prof qui explique à ses élèves ce qu'il ferait s'il était à leur place.

Si certaines productions d'ISUTOSHI ne sont pas inoubliables, AIKI est un manga qui tient vraiment la route, grâce à une qualité graphique constante (on n'est pas chez Togashi et ses pages torchées dans le métro le jour de la deadline) et un scénario cohérent dans son évolution. On regrettera cependant une publication un peu lente...



2) The Voynich Hotel


Déjà, comment rester insensible à cette couverture ? Les visages qui rappellent certains travaux de Tim Burton, l'angularité des lignes, la fusion des surfaces, juste je kiffe.


Mais attention : manga précieux.

Une mise en scène qui ne sera pas sans rappeler "Les Faux-Monnayeurs" d'André Gide à ceux qui l'ont lu, donc des scénettes en apparence sans lien direct, mais qui s'entrelacent pour te faire tomber la mâchoire et apprécier le nombre de coups d'avance de l'auteur.


Le charme de ce manga tient autant à son scénario bien ficelé qu'à son humour omniprésent à base de références populaires, à son style graphique épuré mais consistant, et surtout à la qualité d'écriture de ses dialogues : il fait partie de ces mangas que je qualifie de jôhin (上品), pouvant être appréciés par un public ne se reconnaissant pas d'attirance pour le support en général, particulièrement pour les mangas de style shônen. On peut mentionner dans cette catégorie Jojo no kimyô na bôken et Rurôni Kenshin, qui explorent quelque chose de bien plus profond que des successions de combats. En revanche, je ne place pas Hokuto no Ken dans les mangas de ce type : malgré les multiples interprétations qu'il suscite sur le rôle de la violence et de la fratrie – ce qui n'est pas sans faire écho aux œuvres de Tsukamoto Shinya –, on ne peut pas dire que Hokuto no Ken est "bien écrit", faut pas pousser.

L'autre aspect appréciable de TVH, c'est l'omniprésence d'une sexualité qui ne tombe jamais dans le vulgaire et reste plutôt cantonnée dans l'humour, ou est exploitée comme vecteur de quelque chose de plus sentimental, la sentimentalité elle-même perspirant de quasiment tous les personnages.



Enfin, le manga mélange agréablement et assez naturellement meurtres plus ou moins sordides, enquête policière, surnaturel et romance, avec des seconds rôles attachants, même sur courte distance.

J'ai juste UN PEU HÂTE qu'ils sortent le troisième tome, bordel !

 
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