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Il avait dit : "Too much love will kill you if you can't make up your mind".
J'ai donc décidé de faire un nouveau blog uniquement dédié à ce que j'aime de la subculture japonaise, il y aura évidemment des coups de cœur en temps réel, mais également tous les trucs que j'estime indispensables et dont je ne t'ai jamais parlé, des anime vieux comme le monde mais si tu les as pas vus t'as raté ta vie, des manga, de la musique, tout ce que j'aime, je te le fais partager.
Et comme ça je garde l'aigreur pour te raconter la société japonaise, avec les gros mots comme tu aimes.
À l'approche de la St Valentin, je me dois de vous parler d'amour.
Je sais pas ce qui, temporellement, justifiera un nouveau chapitre de ma série "Love is War" juste après, mais ça chiera des bulles !
Anyway, j'ai passé les derniers mois lové dans les productions de Dowman Sayman, l'auteur de The Voynich Hotel, et, décidément, je suis complètement croque de ce mec.
J'ai donc dévoré 性本能と水爆戦・征服, よりぬき水爆さん, et enfin Paraiso 1.
1) 性本能と水爆戦・征服 (Seihonnô to suibakusen seifuku)
S'il s'agit bien d'un manga érotique, on est loin de ce que tu vas chercher pour ta branlette quotidienne. Ici, "érotique" ne veut pas dire "excitant" : il y a de la nudité, du sexe, une réinterprétation d'un tas de choses (des contes, notamment), mais tout est traversé par une tristesse et une mélancolie qui laissent tes ardeurs au repos et te permettent d'admirer comme l'auteur s'amuse de toutes les déclinaisons possibles des relations, avec le sexe comme fil conducteur.
Rapports consentis ou non, rares sont les sourires qui émaillent ce manga allergique aux happy ends, et tout événement heureux semble le prémice d'une catastrophe à venir, comme si la ligne directrice de chaque œuvre de Dowman pouvait se résumer à l'histoire du mec qui saute du haut d'un immeuble, et qui à chaque étage se répète : "jusqu'ici, tout va bien".
Le graphisme est encore dans sa phase primaire, on est loin de la fluidité de son trait actuel, mais l'important, de toute façon, ce sont les histoires.
Si tu passes ta St Valentin tout seul et que tu veux te convaincre qu'on peut baiser plus que toi tout en étant 10 fois plus malheureux, fais-toi plaisir avec ce recueil de détresse.
2) よりぬき水爆さん (Yorinuki suibaku-san)
"Yorinuki" est également parcouru de nouvelles sexuelles et mélancoliques, mais il sert surtout de journal intime à travers la série 日なたの窓に憧れて, qui raconte la vie de l'auteur, ses déboires de mangaka mineur, de fan de subculture, sa vie de merde et ses petits bonheurs. C'est juste jouissif de suivre son parcours, de revivre à travers lui ce Japon d'il y a 15 ans, de le voir se mettre en scène sous des styles graphiques différents.
Si tu as un minimum d'affection pour les losers talentueux, fais-toi plaisir avec ce recueil de quotidien artistique.
3) Paraiso vol.1
Là, on passe complètement à autre chose : style actuel, format "4 cases", Dowman nous invite à suivre une année scolaire de lycéennes un peu portées sur la chose, tout comme leurs profs, les extra-terrestres et autres fantômes qui peuplent ce manga génial, vivant, usant du comique de répétition, name-droppant l'air de rien par-ci par-là.
Comme d'habitude, on se demande où le mec va chercher tant de non-sens, d'idées géniales et de jeux de mots foireux (et grivois). Toute une galerie de personnages parodiques ou originaux, parfois transfuges d'œuvres antérieures (Noroida apparaît dans Seihonnô), chacun avec son obsession.
Si les 2 œuvres précédentes étaient parsemées d'humour, c'était quand même la mélancolie qui régnait. Ici, non. On est dans l'humour tout le temps, même quand les gens meurent ou se font violer, il y a de quoi rire de bon cœur. On retrouve l'optimisme permanent qui suintait de The Voynich Hotel, avec des personnages qui sourient et rient pour de vrai et qui kiffent leur vie insouciante de lycéens, pas de survivants dans un monde post-apocalyptique.
Si tu as une copine obsédée qui glousse quand tu fais une vanne de cul et qui aime les mangas, fais-lui plaisir avec cette bombe.
Et trempe ta banane dans sa turbine à chocolat.
C'est la St Valentin, merde !
Cette création est mise à disposition sous un contrat Creative Commons.