Ce 24 décembre comptait donc un Suisse en moins dans l'archipel (enfin, "un Suisse"... le mec avait jamais entendu parler de la Marmite de l'Escalade, can you believe that shit ?), alors j'ai rien changé à mes habitudes, et je suis allé manger dans un chouette restaurant en compagnie d'une femme qui n'était pas ma copine, comme on va au zoo, pour voir toutes les autres tables de gens qui font semblant. Ces filles habillées comme des princesses, persuadées que l'amour véritable ça veut dire baiser 3 fois par an : le 14 février, le jour de l'anniversaire de monsieur – parce qu'il est difficile d'y couper –, et puis le 24 décembre, parce que comme il a payé un bon repas, il faut bien lui rendre la pareille, sinon on n'est pas quittes.
Japonaises, vous me charmez, et votre définition du romanti$me m'émeut dans ce qu'il y a de plus français en moi. Et ne me lancez pas sur la fréquence de vos visites chez le gynéco, hein.
Anyway, mon passif m'empêche évidemment de considérer Noël comme autre chose qu'une fête familiale et chocolatée, ce dont je vais vous entretenir aujourd'hui.
Tu vois la petite maison, là-haut ? C'est LE symbole de mes Noël d'enfant. Tellement que quand je l'ai vue sur le site de la Migros, alors que j'avais oublié jusqu'à son existence, j'ai failli chialer. La partie à droite se tire, et ça fait sortir les chocolats, mais aussi bouger les images, et alors la sorcière apparaît à la fenêtre.
Mes Noël, c'est ma grand-mère qui vient exprès de Suisse avec tellement de chocolats dans ses valises qu'il en reste encore en février. Et puis des calendriers de l'avent comme on n'en trouve plus, avec plein de paillettes qui se déposent un peu partout au fur et à mesure qu'on ouvre les fenêtres avec les dessins simplistes qui remplissent de joie ta journée et augmentent le désir d'ouvrir celle du 24 décembre parce qu'il y a DEUX BATTANTS.
Les chocolats, ce sont toujours les mêmes, à commencer par ceux qui décorent le sapin :
Il y a les pommes de pin, les cloches, mais surtout les boules – toujours une rose et une jaune –, et puis le champignon – mon préféré.
Il y a aussi les pièces dont j'aime faire fondre le centre avec la langue et qui ne prennent pas beaucoup de place, alors ma grand-mère en apporte toujours plein :
Car il y a aussi le pain d'épice régional, qui s'appelle en vrai "biscôme" (ou "lebkuchen" comme on dit là-bas), mais j'en avais aucune idée jusqu'au projet d'écrire cet article et aux démarches googlesques qui vont avec, genre "pain d'épice+ours+Bern", puisque la Migros a décidé que mon enfance n'avait plus trop d'influence sur son catalogue hivernal.
Voilà, tout ça pour te dire que la Migros a été le partenaire officiel de mes Noël pendant un gros tiers de ma vie, et que malgré certains communiqués de presse, je vois toujours pas mes putains de Zwieback ou ma putain de petite maison Frey dans les magasins de la capitale, donc comme vous aimez bien voter tous les 3 mois des résolutions dont on n'avait pas forcément besoin, je vous propose pour dans 3 mois :
1) de vérifier qu'on est bien revenu à la recette de chocolat originale de la tarte des Grisons, il en va de votre réputation internationale.
2) de planifier "une semaine suisse" dans les grands magasins (ça existe pour les autres pays, alors bougez votre cul) PENDANT LA PÉRIODE DE NOËL avec les produits mentionnés dans cet article.
3) de nous balancer des Zwieback de la Migros toute l'année, c'est pas comme si le Japon était le pays qui se régale de pain séché en toutes occasions, hein ?
Schnäll !