lundi 11 novembre 2013

Cinéma de quartier (4).

J'ai donc vu hier soir cette charmante comédie américaine qu'est Wolverine. On m'en avait promis le plus grand mal, mais contrairement à Origins qui était une vraie grosse merde en dehors de son générique d'ouverture qui pétait bien, là, au moins, on rigole franchement.
Et quand je dis franchement, je veux dire : au même rythme que dans un Z.A.Z.

Parce que figure-toi que ça se passe au Japon. Donc je vais t'épargner toutes les incohérences purement marvéliennes (et la récurrence du non-saignement de M'sieu Serval à chaque fois qu'il sort ses griffes mais qu'il n'a plus son pouvoir régénérant) pour me concentrer sur ce Japon qu'on essaie de te vendre de bien piètre façon, même si l'emballage fait envie (Okamoto Tao, je bois ta pisse tellement qu't'es bonne).

Ça commence à sentir vraiment le caca à partir de l'enterrement du vieux Yashida, où Wolverine est juste LE SEUL à remarquer qu'un moine est tatoué :
C'est pas comme si y avait Yukio à côté de lui, la nana qui voit l'avenir mais qui est K.Y comme c'est pas permis quand elle a des yaks sous le nez. Et puis les yakuzas tellement crétins qu'ils se disent pas : "tiens, je vais me faire gauler à montrer mes tatouages devant 200 personnes".

TROP CRÉDIBLE !

顔掌度:★★★

Et à partir de là, on est dans le Zion : le temple dans lequel se déroule l'enterrement, c'est le Zôjôji (増上寺), ça se bastonne, ça court dans tous les sens, et hop ! Un plan et 50m plus loin on se retrouve à... Akihabara !
Tu reconnaîtras le fameux Love Merci, LE sex-shop du coin.

Y a juste un tout petit problème : Akihabara, c'est jamais qu'à 6 bornes du Zôjôji.... Et puis la mère Mariko, c'est pas comme si elle était en jogging, tu vois :
À peine 3 secondes plus tard, on est à Ueno pour prendre le Shinkansen, tu vois comme c'est bien fait.

顔掌度:★★★★★

Et là, la mère Mariko elle te tachise le Wolvie, mais genre "bon, ben c'est cool de m'avoir sauvé la vie, hein, mais maintenant tu me lâches, OK ? (et non, je te file pas mon LINE)".

Comme dirait Tigrou : "WHOUHOUHOUHOUUU ! Être ingrate, c'est ce que les Japonaises font le mieux !"

Mais Wolverine, c'est pas une gonzesse qui va l'empêcher de profiter du Japon, genre tu vas au Japon mais tu prends même pas le Shinkansen, NON MAIS ALLÔ, QUOI !

Alors il monte dans le train sans payer ses ¥10,000, tu penses, et là, tu le crois ? TU LE CROIS ? Cette pute de Mariko ELLE SNOBE WOLVERINE ! Genre vas-y, cause à ma main.
Le mec il vient de lui sauver la vie, il lui parle, et la nana ELLE MET SES ÉCOUTEURS, genre même pas je t'écoute.
Comme dirait Tigrou : "WHOUHOUHOUHOUUU ! Être des grosses bitches, c'est ce que les Japonaises font le mieux !"

Heureusement, Wolvie a d'autres soucis : pour pas se faire contrôler et se faire bouffer la gueule à base de "môshiwake gozaimasen, o kyaku-sama", il vésqui les leurleurs en allant se battre sur le toit du Shinkansen. Il a peut-être pas fait l'INALCO, mais pour ce qui est de son expérience du Japon, excuse-toi.

顔掌度:★★★

Déjà, jusqu'à présent c'était gratiné, mais tu vas voir, on passe la vitesse supérieure...

Arrivée chez elle, Mariko devient tout à coup la Japonaise modèle qui te parle bien et qui te fait à bouffer. Et là...
Ni une, ni deux, le PREMIER truc que fait Wolvie, c'est de planter ses baguettes bien verticalement dans le riz, LE truc qui se fait pas.
Parce que bien évidemment, le mec qui était prisonnier à Nagasaki pendant la Seconde Guerre Mondiale, C'EST SÛREMENT LA PREMIÈRE FOIS QU'IL MANGE DU RIZ AU JAPON, N'EST-CE PAS ?

顔掌度:★★★★★

Elle lui dit : "Argh ! Méchant gaijin de merde, c'est mal ! Toi tout poilu et rustre (mais c'est ça qu'elle aime, tu penses !)" et elle lui pose ses baguettes sur la table. Bon.
Et après ils discutent, Wolvie IL TOUCHE PAS À SA BOUFFE, mais au plan suivant, BAM !
Et là la meuf elle le regarde, genre "mais dis-donc, pédé, tu le fais exprès pour m'énerver ou quoi ?". Je dois dire que cette erreur de montage ajoute au comique de la situation (je te rappelle qu'on sort à peine d'un enterrement, donc les baguettes dans le riz, c'est vraiment du troll de haut niveau, quoi), elle a bien mérité ce qui lui arrive, cette garce.

顔掌度:★★★

Alors après, y a une vieille qui vient dire qu'un arbre est tombé sur la route. Bon. Eh ben la Mariko, tu sais pas ce qu'elle fait ? Elle envoie Wolvie, direct.
Parce que bien sûr, quand tu viens de te faire recoudre pour colmater des hémorragies multiples, FAIRE EXPLOSER TA TENSION ARTÉRIELLE, C'EST TROP UNE BONNE IDÉE, N'EST-CE PAS ?

 顔掌度:★★★★★

Un peu plus tard il y a des scènes avec des ninjas, et là, toujours dans une optique pédagogique, on apprend les règles de base de l'éthique ninja :

1) Le ninja ne peut pas se déplacer sans faire des galipettes et des cabrioles.
Même quand il est tout seul, même quand il n'y a pas d'obstacle, comme ça, pour le SWAG, une petite roue, un petit salto, ça mange pas de pain. Ça me rappelle ces jeunes Allemands qui font la roue dont parlait mon manuel de 6è, Treffpunkt Deutsch.

2) Le ninja masque toujours son visage, surtout quand il n'y a personne pour le voir, mais quand il est face à son ennemi, là, ça va, il se découvre et il lui parle comme à un pote.
Genre la cagoule, en fait, c'est juste pour pas attraper un rhume (ça se passe dans la neige, cette scène, alors tout le monde a une cagoule). D'ailleurs j'ai pas vu de clim' dans ce film, c'est dire comme les ninjas sont pas des imbéciles. Bon esprit, les ninjas, continuez à découper des fruits !

顔掌度:★★★

Après ça bastonne encore, je t'épargne les absurdités scénaristiques tellement y aurait de quoi écrire un bouquin, tu noteras quand même que les griffes d'adamantium qui te découpent un Shinkansen comme du beurre font jeu égal avec un katana, quand tu sais qu'un katana c'est tellement fragile que tu peux le briser à mains nues (白刃取り), juste mais AU.SECOURS.

顔掌度:★★★★

Et le final, mais juste...
Tu te souviens de Mariko, Miss "je-t'apprends-le-vrai-Japon", genre je me marie pour pas déshonorer mon père, je reprends la boîte pour pas déshonorer mon père, je couche dès le premier soir pour pas faire mentir les blogs sur les Japonaises, etc.
Bref, si tu voulais du traditionnel, c'est la fille qu'il te fallait.

Guess what ?


TIENS, SI JE ROULAIS UNE PELLE À UN GAIJIN POILU DEVANT TOUT MON STAFF, POUR VOIR ?

顔掌度:★★★★★★

vendredi 1 novembre 2013

Can't be unseen.

Je sais que tu connais déjà les couleurs de l'automne japonais. Grosso-modo, ça ressemble à ça :


Laisse-moi donc te présenter les couleurs de l'hiver :

1) le bleu roi

Déjà omniprésent l'année dernière, le bleu roi fait son retour en force dès le mois d'octobre cette année. On a encore 20 bons degrés en journée, mais du bonnet aux chaussures en passant par la robe, l'écharpe ou les collants, toutes les femmes sont déjà parées de leur accessoire bleu roi. Visuellement pénible d'uniformité.


2) le pied-de-poule


Alors le pied-de-poule, c'est vraiment LE motif de la rombière type, mais même les jeunes en portent ! En blanc ou en gris, chemisier, gilet, jupe, voire ensemble entier, de Ginza à Roppongi, c'est une permanente agression visuelle.
Et dans la série "j'ai 23 ans et je me sape comme une vieille", n'oublions pas l'indispensable collier de perles, le truc qui te met direct "+10 ans" dans le fashion sense.

Attention, hein, comme disait le magnétique globe-trotter qui m'accompagne ces jours-ci : "les Japonaises, c'est vraiment les femmes les mieux habillées du monde !".
Oui, globalement ça s'habille bien, il suffit de se poser 20 minutes dans une artère passante en milieu de journée pour avoir le tournis, mais JUSTEMENT, c'est là que tu comprends pas : comment tu peux avoir autant d'exemples de femmes bien sapées, de pression sociale qui t'incite à mentir sur ton âge, de lavage de cerveau pour ne donner que la jeunesse comme but à ta vie ET avoir des nanas de 25 ans qui s'habillent comme des femmes de 40 ?

Tu te souviens quand je t'avais dit que les Japonaises avaient toujours au moins 2 sacs sur elles, et après tu pouvais plus ne pas le remarquer ?
Eh ben là, pareil : bleu roi + pied-de-poule. Tes yeux sont désormais ouverts.
 
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