mardi 14 juin 2011

Cinéma de quartier (2).

L'autre jour, je me suis vu les deux films Crows Zero, histoire d'entendre Oguri Shun dire autre chose que "Ma~kino" et de voir comment Kuroki Meisa s'en sortait en tant qu'actrice, vu que ses prestations de chanteuse prêtent plutôt au fou rire...

Ah oui, je voulais aussi voir comment Miike Takashi gérait des films d'action genre Sengoku Basara, paie tes 200 acteurs qui font des galipettes dans la boue.

Eh ben.

Attention, hein, films agréables à regarder, avec quelques très bonnes scènes et quelques plans très jolis, mais faut rester au premier degré si on veut pas verser dans le comique.

CROWS ZERO 1 :

C'est l'histoire du mec qui voulait être calife à la place du calife, pour une bête raison d'Œdipe (que tu prononceras "Édipe", pour bien calmer la masse ignorante).

Le problème, c'est que même si le film reprend la structure canonique des Chevaliers du Zodiaque, avec des scènes carrément pompées (Oguri Shun et Seiya qui tiennent debout par la seule force de leur volonté = même pose), ici pas de princesse à sauver. Le contexte, c'est donc du contact 100% masculin, et tu sais quoi penser de tous ces adolescents qui veulent se montrer qui a la plus grosse :


Oui mais... IL Y A MEISA, QUAND MÊME !!!! Essaies-tu de justifier. C'est bien là le problème. Est-ce que j'ai vraiment besoin d'avoir cette cruche 5 minutes à l'écran quand pas même un baiser n'est échangé avec le héros (enfin, un baiser dans un film japonais, fallait pas rêver non plus, hein...), et surtout, est-ce que j'ai besoin qu'elle me chante "ce rêve bleu" pendant que tout le monde se fout sur la gueule ? Qu'est-ce que c'est que cette bande-son ?!


C'est juste insupportable.

A la fin, tu as droit à ton combat de gladiateurs, très Ken le Survivant, et puis surtout un bon développement du personnage de Katagiri, le seul a avoir été capable de m'émouvoir.


Fin du premier épisode.

CROWS ZERO 2 :

On reprend où l'épisode précédent s'était arrêté, ce qui est plutôt sympa. Sauf que scénaristiquement, on est au niveau du drama de base : le héros est arrivé au top et maintenant il va falloir maintenir tout ça en place. Tandis que Kitano traite l'exercice des luttes de pouvoir de façon intéressante dans son dernier film, "Outrage", là on reste dans l'anecdotique et la crise adolescente. Avec un sérieux downgrade de classe.

Comme mes questions sur la représentation de l'homosexualité ont visiblement été posées par d'autres, Miike décide de contre-attaquer de façon explicite.

D'abord en essayant de mettre en avant de façon bien molle la romance Meisa/Shun :


Scène de légende où Oguri Shun lui dit : "on tire un coup ?" et elle : "OK". Bien évidemment, pas de cartouche pour Meisa, tout cela n'était qu'une feinte. Parce que si je te propose de mettre la tête dans l'oreiller à Meisa, je crois pas que tu vas esquiver en prétextant une bagarre avec tes camarades de classe. Ben Oguri Shun, si. Et qu'on ne vienne pas me dire que c'est une question de statut, que le mec doit représenter, que le combat ça fait de toi un mec qui pèse, tout ça : de la blague. Le père de Shun, pourtant yakuza de son état, lui il tape non-stop des nanas qui ont l'âge de son fils.

Question de priorité, je t'ai dit.

Ensuite en mettant un peu d'explicite dans la bouche du "méchant", parce que c'est vrai que de voir tous ces éphèbes propres sur eux, maquillés comme pour une audition chez Johnny's, on commençait à s'inquiéter pour la descendance japonaise :


Comme je te l'ai dit, downgrade de classe pour le combat final : tandis que dans le premier épisode on était dans un esprit "shônen anime", même si tout le monde était maquillé comme le Joker,


dans ce deuxième épisode, on est passé au simple combat de pochtrons :


Ça fait un peu de la peine.

Mais globalement agréable à regarder, même si t'es un mec.
 
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