mercredi 29 septembre 2010

Finalement...


Dans quelques heures je reprends l'avion, il est donc temps de faire un bilan de cette expédition.

Professionnellement, je ne vais pas te mentir, c'est un échec. J'ai eu des entretiens, j'ai même convaincu sur le terrain, mais le problème est toujours le même : pas de visa, pas de boulot.

Est-ce que je reviens la tête basse pour autant ? Non.

Parce que j'ai trouvé beaucoup plus que ce que je cherchais. Des expériences et des réponses.

Tu vois les films qui s'apparentent à des parcours initiatiques, des films genre "Rain Man", où le héros part avec un objectif ultra-matérialiste, genre un héritage, et se retrouve avec quelque chose de mille fois plus précieux, genre un frère handicapé ? (euh... non... attends, mauvais exemple...)

Eh ben c'est ce qui m'est arrivé.

J'ai vu des écoles, j'ai vu comment ils fonctionnaient, et juste t'as pas envie de bosser pour eux (à part une, le patron est un mec bien). Des gens qui n'ont juste rien compris, qui ont vu NOVA se casser la gueule, GEOS se casser la gueule, qui continuent à reproduire le même schéma et qui viendront ensuite blâmer "la crise" quand il faudra mettre la clef sous la porte.

J'ai vu des écoles avec un nom prestigieux se révéler être des burlingues grands comme une cage à lapins, des open spaces avec 3 drapeaux de pays en papier accrochés au mur, genre fête de fin d'année de maternelle. Et des gens qui jouent la montre, qui croient que tu vas pas comprendre ce qu'ils osent pas te dire en face et qui attendent que tu sois dans l'avion pour sortir de leur cachette.

Et tu crois que c'est moi qui vais revenir avec la tête basse ? Alors que tu passes ta vie à te chier dessus ?

J'ai vécu des trucs géniaux, cette fois encore : rencontré des gens formidables que j'avais pas vus depuis 5 ou 6 ans et renoué comme si on s'était quitté la veille.

J'ai appris à me servir d'un téléphone portable, à écrire des messages blindés d'icônes comme un gros kikoolol et j'ai fait exprès de le garder dans ma poche tout le temps pour réduire de 90% ma fertilité légendaire et pouvoir désormais bukkaker des Japonaises sans risquer de polluer davantage leurs émissions de télé avec une accidentelle progéniture métissée.

J'ai découvert des endroits que je connaissais pas, comme 天王寺, le quartier suisse. Si, c'est le quartier suisse : la journée on vend des montres de luxe dans les pawn shops et le soir on vend des 薬 dans les ruelles.

J'ai encore eu des premières fois, j'ai appris des trucs qui font plaisir et tu es sur un nuage pendant 2 jours, et des trucs qui font pas plaisir du tout et tu es prêt à t'ouvrir les veines, mais chaque jour il t'arrive quelque chose, et au minimum ben ça alimentera ton blog.

Alors évidemment, tu te demandes pourquoi j'ai mis Sasha Grey en illustration de cet article.
Pour moi, Sasha Grey, c'est l'illustration parfaite de l'échec humain qui se fait passer pour une réussite sociale. La meuf qui se la raconte "moi, je lis des livres" mais qui doit passer sur le billard pour des verrues anales. Moi aussi je lis des livres, chérie, mais mon boulot ça consiste pas à lécher des cuvettes de chiottes.

Décider de ne pas être Sasha Grey, c'est abandonner la partie de toi qui voudrait que la vie soit une route de brique jaune à parcourir en 750 NR. C'est accepter que tu seras toujours un loser face à ceux qui n'ont aucun scrupule à vendre leur incompétence et qui obtiendront du coup une situation enviable et enviée, pendant que tu feras du super boulot dans l'anonymat le plus complet. C'est accepter de vivre avec ta normalité et de reconnaître que malgré tout ton talent, les choix de merde que tu as pu faire par le passé tu les paies cash.

Mais tu peux te regarder dans un miroir tous les matins.

mardi 28 septembre 2010

Elle aussi !


Figure-toi qu'affligé par une journée de vaines recherches (retour après-demain, LOL !), j'ai décidé d'aller tenter ma chance à l'ANPE du coin, qui s'appelle Hello Work. Tu remarqueras comment dans cette société infantilisante on a trouvé le moyen de pas te dégoûter d'aller chercher du taff dans un "machin" affublé d'un nom abscons comme "ANPE" ou complètement débile et suscitant le jeu de mot comme "Pôle Emploi".

Et puis moi, hein, tout ce qui commence par "Hello", je suis bon client...

Donc je remplis le formulaire et je vais attendre mon tour.


Et puis évidemment, comme je laisse mes oreilles traîner partout, je la démasque : cette voix qui égrène les numéros, c'est la meuf des ascenseurs !!! Mais si, tu sais bien, la nana qui te dit que les portes vont se fermer ! Elle fait aussi les numéros de l'ANPE !!! C'est la Évelyne Leclercq locale, ou quoi ?
Mais c'est qui cette fille, personne sait ?!

Alors tu vas me dire que je pourrais demander aux Japonais. Comment t'es fou, toi !

J'ai passé la journée à demander mon chemin à des Japonais, et les mecs ils savaient même pas où étaient les rues principales, voire les GRANDS AXES (genre 四ツ橋筋 quand t'es dans la 御堂筋, quoi, mais AU SECOURS !!), j'ai dû rentrer dans 1 milliard de combini pour leur demander les plans des quartiers que je traversais. Juste tu flippes.

Et tu crois qu'ils sauraient qui est la voix qu'ils entendent partout, alors que je suis sûr :

1) qu'ils font même pas gaffe, ces cons. Ils font déjà pas gaffe à la cravate de Kimtaku, alors tu penses si la voix des ascenseurs ils en ont quelque chose à battre...
2) que même s'ils faisaient gaffe, ils remarqueraient pas que c'est la même voix. T'as qu'à voir comment Mister Children leur sert la même chanson à chaque fois et les mecs ils achètent direct, genre "Oh, le NOUVEAU Mister Children !!!", fais péter ton numéro 1 au classement Oricon. Mister Children, c'est leur Francis Cabrel à eux.

Alors du coup, elle, la kunoichi qu'elle est partout mais tu la vois pas, jamais tu vas savoir qui c'est.

samedi 25 septembre 2010

Je t'avais prévenu...

S'il y a un truc que je t'ai appris (ne dis pas "non", connard, tu savais même pas placer le Japon sur une carte du monde !), c'est qu'il ne faut JAMAIS critiquer le Japon devant des Japonais.

Ils se vexent.

Même si c'est tes amis, même si vous swappez vos copines de temps en temps, même s'ils sont à la fac de Tôkyô et que tout le monde pense que c'est des putains de génies, même s'ils ont visité des pays étrangers, JAMAIS tu critiques le Japon devant des Japonais.

Ils se vexent.

Eh ben ça a pas raté. Tu te souviens quand je te parlais de ce café qui faisait des parfaits avec un flan et que les Japonais ils avaient inventé la glace over-calorique ? Tellement l'article il était bien on l'avait retrouvé sur un skyblog ; ne ris pas, connard, quand des montres suisses qui coûtent 100 ans de ton salaire (enfin, de ce que tu déclares, fripouille !) se retrouvent copiées en Chine et vendues pour une bouchée de pain, tout le monde s'accorde à dire que c'est une preuve de qualité ! Tu vas me soutenir que Skyblog est pas à Blogger ou Wordpress en matière de littérature ce que la Chine est à la Suisse en matière d'horlogerie ?!

Bref, à peine avais-je publié que des nutritionnistes venaient contester l'innovation japonaise, que soi-disant le flan c'est pas si calorique que ça et que donc on peut complètement balancer un flan dans un parfait composé d'un demi-milliard de boules de glaces et de 3 paquets de céréales, ça fait pas grossir.

Ben mon con, comment les Japonais l'ont mal pris !

Ah elles font pas grossir, nos glaces ? qu'ils ont dit.
Eh ben vous allez voir ! qu'ils ont dit.

Dont acte.

Parfaits n°1 - paie ta Forêt Noire version fraise et ton Shortcake aux fruits rouges :


Parfaits n°2 - Mont Blanc et Chiffon Cake :


Parfaits n°3 - on a mis tout ce qu'on pouvait trouver en cuisine :


Tu feras bien d'être admiratif, cette fois-ci !

mercredi 22 septembre 2010

En vrai, mon quartier pue la défaite.


Je te l'ai déjà dit, je suis un shinobi. Le mec dont tu te souviens pas. Tu crois que c'est un avantage, mais en fait non. Je suis typiquement le gaijin que les Japonaises vont pas checker. Pas de gaijin power pour moi, je suis le gars fondu dans la masse.

On me demandait récemment de détailler les relations gaijin/Japonais. Je peux pas faire ça, je sais même pas à quoi ça ressemble. Les Japonais n'ont pas peur de moi, ne cherchent pas à esquiver ma conversation, me parlent spontanément en japonais.

Dernière aventure en date et nouvelle première fois, hier soir. Je réside à Shin-Imamiya, dans un hôtel super bien et pas cher (non, je te file pas l'adresse). Shin-Imamiya, c'est à 15 minutes à pied de DenDen Town, le Akihabara d'Ôsaka. Akihabara du pauvre, comme je vais te l'expliquer.

Quand tu te balades dans DenDen Town, – de son vrai nom Nipponbashi shôtengai – tu remarques des clochards dans leurs maisons de carton, par-ci par-là. Mais tu fais pas gaffe, tout absorbé que tu es par ta recherche du dernier jeu vidéo au meilleur prix.
Mais les clochards, ils sont pas là par hasard.

Si tu te balades assez tôt ou assez tard dans Shin-Imamiya, tu comprends quelle est la véritable population du quartier : des vieux, des estropiés, des vieux estropiés, des clodos, des vieux clodos estropiés. Une putain de Cour des miracles !
Et tu comprends pourquoi ton hôtel il est bien et pas cher : la plupart des hôtels du coin servent en fait à loger des travailleurs, pas des touristes (enfin le mien, si, mais si je voulais je pourrais loger pour 1000¥ par jour. Il se trouve que je préfère avoir une salle de bain dans ma piaule plutôt que d'adapter mes horaires de branlette à ceux d'ouverture du bain public. Sans blagues !).

Je rentrais donc hier soir du combini quand je me fais aborder par un vieux. Et le gars se pose pas la moindre question, il commence un 3615MALIFE en japonais comme si c'était la chose la plus naturelle du monde, pour me dire qu'il a des séjours réguliers à l'hôpital, qu'il a déjà réussi à réunir 90% de la somme, mais qu'il lui manque 3000¥, alors si je voulais bien...

Holà, stop papy, je t'arrête tout de suite : je suis déjà girigiri sur la thune et j'ai encore des sex toys et un Basara 3 à choper. Tu m'as pris pour le dandy du BTP, ou quoi ?

La seule raison pour laquelle j'ai écouté son histoire jusqu'à la moitié, c'est parce que j'étais en train de me demander si ce mec réalisait qu'il parlait à un étranger. Vous êtes marrants, les Japonais, vous m'abordez comme si j'étais votre voisin de palier du clan Fûma depuis des générations, mais quand je vous demande un taff vous me cassez les couilles avec un visa.

Sinon cette nuit, première fois de ma vie que je subis un orage juste au-dessus de ma tête, les flashs blancs qui transpercent les rideaux et tes paupières, puis le tonnerre qui s'écrase sur la planète moins d'une demi-seconde plus tard !

Mais ce matin on a perdu 10°C, je kiffe ma vie !

Encore une histoire d'yeux...

Enfin, "d'yeux", disons plutôt de regard.

On peut se trouver devant la même scène et pas regarder la même chose, on racontera donc tous une histoire différente. C'est le principe de nos blogs. Oui, tu vois très bien de qui je veux parler, la "réacosphère japanisthanaise", nous les mecs blasés qui mettons des private jokes en guise de légendes à nos photos et qui trouvons toujours à redire sur ce fabuleux pays alors qu'on fait tout pour s'y installer à tout jamais.

Mais le regard c'est amusant, parce que des fois tu te rends compte que les gens passent à côté d'un truc qu'ils ont sous le nez en permanence et tu en viens à te demander s'ils le font pas un peu exprès.

Par exemple la cravate.

Aujourd'hui tu n'as plus aucune excuse pour ne pas savoir comment nouer et porter une cravate. Moi-même qui exerce officiellement l'activité de guitariste littéraire, activité généralement fort laxiste sur le port de la cravate, à partir du moment où j'ai décidé qu'il fallait que j'en porte, j'ai fait ce qu'il fallait pour éviter de passer pour une balletringue.
J'ai donc étudié les nœuds, la longueur, les matières, les motifs et les associations de couleurs, bref, j'ai fait mon nerd deuxpointzéro.

Comme j'étais un puceau de la cravate, je me suis dit que je devais bien être le dernier des cons à pas connaître les bases étudiées.

Si tu savais...

Dès que je croise quelqu'un je regarde sa cravate, même les gamines en uniforme, et crois-moi : depuis que je suis ici, j'ai dû rencontrer moins de 10 personnes sur le millier que je croise quotidiennement qui portaient leur cravate à la bonne longueur !

Tu vas me dire : "tout le monde est pas un obsédé comme toi, y a un tas de mecs qui portaient leur cravate avant que l'internet existe et ils ont toujours porté leur cravate comme on leur avait appris".

Alors déjà, au-delà de la bienséance il y a aussi ce qu'on appelle le goût et le bon sens, et si tu penses que t'as pas l'air d'un paysan avec une cravate qui t'arrive au niveau du nombril ou de la braguette, faut pas t'étonner que les gens rigolent sur ton passage.

Par ailleurs, on te met des gars qui savent s'habiller en 4 par 3 partout dans le métro, donc tu seras gentil de prendre note. Genre en ce moment, tu peux pas faire deux pas sans tomber sur ça :


Tu vois le mec tout à gauche ? C'est Kimtaku, le mec le plus populaire du Japon depuis plus de 10 ans. Alors quand il te montre comment on porte une cravate, tu feras l'effort de t'intéresser. Regarde bien où la pointe de la cravate doit tomber :


T'as pigé ? Ben t'es bien le seul, putain ! Si tu savais le nombre de salarymen qui passent devant cette affiche, des fois même qui s'arrêtent devant, et qui continuent de porter leur cravate trop longue ou trop courte, juste tu te demandes ce que EUX regardent...

Le regard, mec, tout est là.

mardi 21 septembre 2010

En vrai, jamais t'aurais deviné !


J'étais hier soir au restaurant en compagnie d'expatriés anglophones, une de mes précieuses sources d'informations, puisque tu sais désormais que même sur place je fantasme le Japon et que rien de ce que je te raconte n'est en prise avec la réalité : je me contente d'anecdotes à droite et à gauche pour en tirer des généralités spécieuses et m'ériger en spécialiste. Du reste, est-ce que tu vas venir vérifier, hein ? T'as bien cru qu'Alizée était "une star au Japon".

Bien qu'étant accompagnés d'une délicieuse jeune femme (elle-même pas la dernière à saliver sur des garçons de 14 ans...), nous mations évidemment les serveuses, par pur réflexe professionnel et sociologique. L'une d'elles avait un pansement sur un œil et ce fut l'occasion pour mon ami Américain de me révéler la STUPÉFIANTE raison pour laquelle les jeunes Japonaises portent à l'occasion un pansement sur l'œil.

Tu n'auras pas été toi-même sans remarquer qu'effectivement le pansement oculaire constitue un accessoire principalement féminin, donc ou bien les nanas ont une propension étonnante à se blesser les yeux, ou bien il y a anguille sous France Roche.

Dans les faits, la médecine a rarement à voir avec le port dudit pansement et même si tu as dû lire ici ou là qu'il s'agissait d'un "accessoire de mode", tu es encore loin du compte.

Ce qu'il se passe, en vrai, c'est que la nana foire son maquillage sur un œil, ou bien estime qu'elle n'a pas le temps de se maquiller les deux yeux, et elle se fout un patch, tout simplement ; pourquoi se casser le cul, sérieusement ?

Tu vois jusqu'où va la paresse des Japonaises. Enfin, "des Japonaises", sauf ta copine à toi, bien entendu.

Sinon en ce moment on me placarde le joli minois d'ICONIQ un peu partout en ville, j'ai donc jeté une oreille à son album. J'aime bien (= en boucle pendant la rédaction de cet article).


vendredi 17 septembre 2010

Michel, le Japon et moi.


C'est la deuxième fois que Michel et moi partons ensemble au Japon. Probablement parce que je pars rarement après la rentrée littéraire, la faute à ces 3 semaines de vacances à prendre entre juin et septembre. Le cas ne s'est donc produit qu'à 2 reprises, une fois en tant qu'étudiant et une fois en tant que chômeur.

La première fois, je venais de gagner un voyage au Japon, un concours de japonais avec 2 semaines de visite pour les deux meilleurs. Je savais déjà en entrant dans la salle d'examen que je serais parmi ces deux-là, mais à la seconde place. Un baiser pour encourager, un coup de latte pour blesser l'ego déjà disproportionné. Je pars donc en septembre 2001, Plateforme dans mon sac.
Amusante similarité de la condition du héros, en voyage organisé en Thaïlande, et de votre serviteur, en voyage organisé au Japon : les groupes qui se forment, les différents univers qui se croisent. Chaque soir Michel me raconte ma journée.

Cette année, je suis parti avec La carte et le territoire. Comme pour Plateforme, je le trouve moins bon que le précédent, tout en sachant que je l'apprécierai davantage en deuxième lecture, dans quelques mois. Parce que Michel, c'est le style. Plus que l'histoire, c'est ce sens maîtrisé du flashback, ces phrases assassines au détour d'un paragraphe anodin, ces attaques sournoises, machistes et racistes qui font hurler les femmes de gauche et les puceaux de la vie, cette engeance qui constitue le bras armé de l'impuissance totalitaire ("on peut pas", "on n'a pas le droit").
T'inquiète, Michel, toi et moi on se comprend.

De façon récurrente, Michel fustige les Japonais et leur "arrogance caractéristique".

Oui, il y a de ça.

Michel, c'est un gros câlin aux expatriés, quel que soit le pays. C'est la France pas contente exprimée avec les mots qui font du bien, les mots qui font sourire et les mots qui mettent en colère, comme une chanson de The Smiths. Avec Michel, on est partout chez soi.

Michel, je t'aime.

jeudi 16 septembre 2010

Vélocité.


Oui, je sais, c'était pas prévu que je te fasse profiter en live, mais j'ai rapidement compris que la recherche de boulot sans une connexion permanente ça sentait le 松, alors j'ai fait péter un portable.
Ça change la vie.

J'adore le Shinkansen. Oh, pas pour la population, toi-même tu sais que les vraies bonnasses elles prennent le métro. Pas pour l'aspect technologique non plus, le Shinkansen n'est jamais qu'un train.

Non, ce que j'aime, c'est aller prendre un billet.

D'abord pour être sûr d'avoir une place assise, évidemment, et puis aussi pour rentabiliser mon JR PASS, et Dieu sait qu'il y a pas besoin de traverser tout l'archipel pour l'amortir tellement le billet de Shinkansen ça t'aide à esquisser un sourire malicieux quand les Japonais viennent ensuite te parler de "la crise".

Mais surtout, j'aime regarder le spectacle des opératrices qui font la réservation, c'est juste fascinant : elles font virevolter leurs mains graciles de l'écran tactile au pavé numérique adjacent avec des gestes qui ne ressemblent à rien de fonctionnel. Elles utilisent des demi-cercles au lieu de lignes droites, on dirait vraiment des passes magiques, que Tom Cruise sur son panel dans Minority Report, à côté, il a l'air de jouer à Samba de Amigo.

Juste FA-SCI-NANT.

Bien sûr, comme on est au Japon, tu peux parier qu'il y a des concours pour savoir qui rentrera le plus d'informations dans un minimum de temps, avec un beau diplôme à la clé. Du coup, bien évidemment que ces demoiselles doivent passer des semaines en heures sup' juste pour s'entraîner. Je suis même étonné qu'ils aient pas encore sorti un jeu DS ou Wii "Imagine : JR Reservation Attendant", que ça ferait mouiller toutes les gamines et la fierté de tous les papas salarymen.

dimanche 5 septembre 2010

Opération "Terre brûlée".


Dans une petite semaine commencera la grande tournée de Robert Patrick dans le Kansai.

J'ai fait un peu de level-up depuis ma dernière visite en avril et là ça plaisante plus. Le challenge : trouver un boulot et obtenir un visa de travail en 15 jours.
Après, ce sera le plaisir de se faire louer un appart' ("Comment ? Mais on loue pas aux étrangers, LOL !").

Dernière ligne droite, donc, qui promet en tout cas de nouvelles photos et de nouveaux articles, sur des sujets pas forcément encore abordés. Je pars à l'économie (j'ai même pris un vol indirect, tu imagines le sacrifice), tel un vagabond des temps modernes, histoire de garder de quoi avancer 6 mois de loyer lors de mon retour en octobre (ouais, du coup je reporte à plus tard l'achat de ma Richard Mille...).

Tu comprendras donc que j'organise pas les dates de ma tournée en fonction de ton emploi du temps et qu'il y a fort peu de chances pour qu'on trouve l'occasion de prendre un pot toi et moi.
Sauf si tu es méga-bonne, bien entendu.

Mental d'acier, forcément, le minimum pour affronter en costard 35°C et 70% d'humidité. Et le demi-million d'entretiens en keigo (en vrai, je suis tout excité à l'idée d'utiliser du keigo et de me faire passer pour un gars respectable).

La défaite n'est pas envisageable. En tout cas pas la mienne.

Retour en octobre, donc probablement pas d'article d'ici-là, sauf cas de force majeure (éruption volcanique, ma langue dans l'anus la bouche de Hirano Aya, pénurie de Tenga dans Denden Town, etc.)
 
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