lundi 29 octobre 2007

En vrai, Les Japonais ils te lavent le cerveau (part.1)

Vivre au Japon, c’est accepter de se faire laver le cerveau, oh pas méchamment, mais quand même.
C’est un processus lent et insidieux, et lorsqu’on s’en rend compte il est déjà trop tard, c’est irréversible.
Un des symptômes de ce retournement de cerveau est la perméabilité à l’humour japonais.

Disons-le objectivement : l’humour japonais n’est pas drôle. Nan nan, cherchez pas, l’humour japonais ce n’est pas drôle, si vous pensez le contraire c’est que vous êtes déjà contaminés. D’ailleurs il est assez frappant de voir que même en comprenant tout ce qui se dit dans une blague japonaise, eh ben au début on rigole pas. On se dit "attends, je comprends tout ce qui vient de se dire, et y a RIEN de drôle, alors pourquoi les gars ils se marrent ? Et surtout POURQUOI ON PAIE CE MEC A FAIRE DES BLAGUES QUI SONT MÊME PAS DES BLAGUES TELLEMENT C’EST A CHIER ?!!!"


Et puis un jour un Japonais-de-la-télévision sort une blague de merde, comme d’habitude, et tu te marres comme une baleine. Et tu rigoles aux autres blagues aussi, et tu comprends l’humour japonais et ça y est, les Japonais ils t’ont eu et tu sais que tu pourras plus revenir en arrière, maintenant tu vas rigoler comme les autres. Et tes potes sont consternés.

Un des moteurs principaux de l’humour japonais, c’est la répétition. Comme le lavage de cerveau, donc ; tu vois comme c’est bien foutu. Parmi les derniers exemples à profiter de ce comique de répétition, on a les nouveaux venus et déjà célèbres Kojima Yoshio et Moody Katsuyama. Les deux ne sont pas drôles du tout, ils ont un seul gimmick qu'ils répètent tout le temps jusqu'à ce que tu craques un sourire. Ils te niquent à l'usure. Il suffit de regarder cette vidéo de Kojima Yoshio pour en être rapidement convaincu. J'insiste sur le fait qu'aucune phrase n’est drôle :


Et pourtant, après avoir assisté à quelques prestations navrantes du sieur Kojima, vous allez l’adorer, voire l’imiter (perso, je fais ça très bien).Voilà, on vous présente un gars pas drôle, qui n’a qu’une seule corde à son arc (il fait les mêmes plans dans toutes les émissions auxquelles il participe), mais vous êtes plongés dans une période où vous trouvez ça drôle, période qui suit la phase d’imperméabilité et qui précède celle de lassitude. Donc après avoir trouvé Kojima Yoshio navrant, naze, lamentable, maintenant vous le trouvez marrant. Sans raisons.

C’est pas trop grave ?!

lundi 22 octobre 2007

Le Japon, ça te troue le cul (part.3)

Les récentes grèves des services ferroviaires français me donnent aujourd’hui l’occasion de parler d’une différence fondamentale entre la France et le Japon : le Japon est une société de services.
Ainsi, le malade n’est pas un patient ("qui doit prendre son mal en patience", donc), mais un client. Au Japon on est toujours un client, on a donc droit d’office au customer service, à tous ces avantages réservés à ceux qui paient.
Ah oui, en France on paie aussi mais c’est juste pour mieux sentir le doigt dans le cul.
Par exemple les transports (par exemple, hein). Au Japon on paie pour avoir de la propreté, de la sécurité, de la ponctualité, OK. Mais dans une société de services, ça c’est l’acquis, ça ne se discute même pas. Le service proprement dit c’est le reste : les sourires, la précision des renseignements, l’accompagnement, les ascenseurs pour les personnes âgées et handicapées, les rampes sur tous les quais pour les fauteuils roulants, ça c’est le service.


Autre exemple, la Poste. En France on a 5 guichets de disponibles, mais seulement 2 d’ouverts, et une nana à l’accueil QUI N’EN BRANLE PAS UNE ! Sans même parler du fait que notre Poste nationale a diversifié son activité (courrier+banque) sans pour autant augmenter son personnel, d’où une attente plus longue. Je ne parle même pas de l’enthousiasme du personnel qui cherche chaque jour à améliorer son record de lenteur.
Au Japon, la Poste est un peu lente aussi, il faut bien le reconnaître, parce que les gars sont tellement précautionneux qu’ils pèsent ton colis comme si c’était de la nitroglycérine. Nan mais arrête, connard, puisque je te dis que c’est des bouquins ! Bon. En revanche, il y a une nana à l’accueil qui fait ça : elle t’accueille. Et comme t’es un client (o kyaku sama) elle te demande si t’as besoin de quelque chose, et si jamais t’as besoin de quelque chose elle s’en occupe. Genre une fois je voulais envoyer un DVD à un ami pour son anniversaire. Alors d’abord elle m’a trouvé un carton de la bonne taille, ensuite elle est allée me chercher du papier bulle pour pas que le DVD bouge dans le carton et qu’il s’abîme aux coins et enfin – c’est là que tu vois le service – elle a emballé mon DVD dans le papier bulle comme si elle avait fait ça toute sa putain de vie, on aurait dit qu’elle avait été formée à l’emballage aux Galeries Lafayettes pendant la période de Noël. Sinon l’autre service de la Poste japonaise qu’il est bien et qu’il va trouer ton cul français, c’est que si on t’apporte un colis chez toi et que t’es pas là, les gars laissent un papier et tu peux les appeler pour qu’ils repassent te le livrer à une heure où t’es là. Gratuitement. Pareil quand tu veux envoyer un gros colis, plutôt que d’aller casser ton dos à le porter jusqu’à la Poste, ils peuvent passer le prendre, le gars vient avec sa balance, il pèse ton colis et tu le règles chez toi. Ouais, tu sais ce qu’il te reste à faire, tu peux aller plastiquer la Poste à côté de chez toi, ils méritent.

Je te parle pas des conducteurs de taxi, des restaurants, des magasins, des prostituées (non, je t’en parle pas)…

Tu noteras également que contrairement aux USA où le service est souvent le seul moyen de toucher son salaire (because service non inclus, donc pas de pourboire=pas de salaire) au Japon le service est inclus. Donc que le mec te serve bien ou pas il est payé pareil. Sauf que dans une société de services le client est roi, donc si le client est pas content il gueule auprès du patron et le méchant serveur il peut commencer à chercher du boulot dès le lendemain.

L’inconvénient d’une société de services c’est évidemment que tout le monde est assisté et a l’habitude de passer un coup de fil au moindre pépin, donc zéro autonomie. Par exemple ta batterie te lâche. En France c’est bien le diable si tu trouves pas un gars avec des câbles pour te dépanner et t’aider à démarrer. Au Japon non. Les mecs savent même pas ce que c’est "des câbles" et à quoi ça sert. Si leur batterie lâche ils appellent la dépanneuse, point-barre. Ils paient pour pallier leur incompétence. Pareil pour l’informatique, l’électricité, etc. On sait rien, y a des gens dont c’est le boulot qui peuvent nous faire ça.

Donc si demain tu montes dans ton bus et tu te demandes pourquoi quand tu dis bonjour au conducteur il prend même pas la peine de te regarder ben c’est pour ça : la France n’est pas une société de services.

lundi 15 octobre 2007

In real, Japanese not speak do engrish.

Les Japonais utilisent l’engrish pour 3 raisons principales :
1- certains mots ou expressions sont en anglais à la base.
2- pour avoir l’air cool.
3- pour aider les pauvres étrangers qui n’ont évidemment pas la capacité de comprendre le japonais, encore moins de le lire.

3 raisons de se foutre de la gueule des Japonais, donc. En effet, dans aucun de ces 3 cas ils ne se donneront la peine de vérifier la justesse ou la cohérence de l’anglais qu’ils utilisent, ce qui nous donne de l’engrish.
Dans le premier cas par exemple, "fan club" devient "fun club". Le web est donc truffé de sites japonais sur des artistes avec des bannières "fun club". Pas un seul de tous ces putains d’attardés n’a donc conscience des âneries qu’il écrit.

La photo suivante illustre le deuxième cas : on essaie de se la péter avec un affichage en anglais qui n’a ni queue ni tête, et comme en plus on est des p’tits porcs, on se permet une grosse coquille sur "solution". Lamentable.


Enfin, nous avons le cas "conscience tranquille" : on met de l’anglais pour aider les étrangers, mais en fait il s’agit plus de se dire qu’on l’a fait que de savoir qu’on l’a bien fait et que ça va effectivement s’avérer utile, vu que le résultat est en général un salmigondi qui veut dire tout et son contraire, autant dire que l’étranger ça l’aide moins que ça ne l’embarrasse :



Ce qui jette l’opprobre sur les Japonais dans le cas de l’engrish, ce n’est pas tant qu’ils soient des merde en anglais, on pourrait leur pardonner, c’est le fait que l’engrish est une preuve de travail mal fait, bâclé, une preuve d’absence de conscience professionnelle. Pour des gens qui se vantent de passer leur vie au travail, ça la fout mal.

mercredi 10 octobre 2007

En vrai, les Japonais ils s'avilissent.

La publicité japonaise a ceci de fascinant qu’elle est systématique. Nous entendons par là que même si elle sait (parfois) faire preuve d’originalité, on y retrouve des canons qui seront respectés quelque soit le produit. On y trouve également des abberrations éthniques, notamment la suprématie caucasienne, le Blanc étant source de vénération au Japon, comme nous l’allons voir.

1) Le premier des systèmes de la publicité japonaise est l’utilisation de la mélodie. TOUS les slogans sont chantés. Ils sont parfois courts (quand ce sont des noms de marque ou de produit : Ajinomoto, Bioré, etc.), parfois longs (genre "mon produit qu’il est bon/ il nettoie du sol au plafond/ en plus il sent bon/ dans toute la maison"), mais c’est pas grave, il faut que ça soit chanté, bordel !
Donc publicité= chanson.

2) Le deuxième système nihonjinronnesque est la référence obligatoire au groupe. Parce que les Japonais n’aiment pas l’individualisme, pour vivre heureux vivons ensemble. Donc même si on ne voit qu’une seule personne dans la pub, au moment où le nom du produit est énoncé, c’est forcément par un groupe de personnes. Evidemment, nombre de produits sont déjà représentés par des groupes de personnes (nos amis les fiottes de chez Johnny’s), mais les slogans c’est obligatoire, il faut que ça soit dit par plusieurs personnes, un mec tout seul qui te dirait que le produit est bon, il est pas crédible.

3) Le troisième système de la pub japonaise est l’utilisation de vedettes qui ont le vent en poupe. Quand je dis "vedettes", je pense évidemment au sens people : ça peut être des chanteurs, acteurs, mannnequins, des gens connus, quoi. C’est particulièrement dérangeant avec les acteurs. Je veux dire, en France tu fais de la pub quand t’as pas encore commencé a être connu ou quand t’es has-been (Micheline Dax, Gérard Hernandez, etc.). Au Japon non, tu peux être un acteur ou une actrice en pleine vogue, ben tu vas quand même faire ta pute à la télé pour dire que la boisson XX c’est trop de la bombe ou que les cigarettes YY te donnent l’air cool. Au Japon y a pas de diabète ni de cancer.

4) Le quatrième système de la publicité japonaise est de loin le plus dérangeant : il s’agit, d’une manière globale, de dire que les Japonais sont des merdes, que les Américians sont des dieux, et que, en général, le Jaune ne sait pas trop bien ce qu’il doit faire de sa vie, alors heureusement que le Blanc est là pour lui montrer la voie à suivre. Si le Blanc le fait, c’est que c’est bien. Le Blanc est beau, le Blanc a toujours raison. Une des premières choses que l’on apprend dans la communication c’est le principe d’identification : tu t’adresses à une éthnie particulière, tu essaies dans la mesure du possible de la représenter de façon à ce qu’elle s’identifie et qu’elle se sente concernée. Imagine-t-on une publicité vantant des cosmétiques pour les noirs avec des acteurs blancs ? Non. Sauf au Japon.
Au Japon tu vends une voiture japonaise en la faisant conduire par une Européenne en Italie. C’est pas grave que la voiture n’existe pas en dehors du Japon, que les routes japonaises soient radicalement différentes des routes italiennes, bref que le marché n’ait rien voir avec ce que tu représentes, tu le fais quand même.
Tu vends un shampooing ? Montre-nous des cheveux de Blanches, de préférence des stars comme Nathalie Portman ou Diane Krüger. C’est pas grave que les cheveux asiatiques soient radicalement différents des cheveux occidentaux, tant dans leur section que dans leur constitution, et que du coup les shampooings soient pas du tout adaptés à l’ethnie que tu prospectes, l’essentiel c’est de vendre. Et les Japonais ils kiffent de se faire entuber.

Si le Blanc aime la boisson XX, alors le Japonais doit aimer aussi. Si en plus le Blanc est Américain, alors c’est qu’il a tout compris à la vie et le Japonais ne peut faire autrement que de s’incliner devant la Science Blanche et de consommer les mêmes produits. On pourrait à la rigueur pardonner lorsqu’il s’agit de stars, mais pourquoi faire conduire un miniwagon Suzuki à une famille anonyme d’Anglais ou d’Allemands ? C’est quoi la putain de plus-value en matière d’image de marque ?
Même les Américains sont effarés devant ce lamentable spectacle de soumission et ne manquent pas de dire qu’il ne leur viendrait jamais à l’idée d’essayer de vendre un produit aux Américains en présentant un Japonais ou un Européen comme gage de qualité.

5) Le dernier système publicitaire typiquement japonais, également en rapport avec cette fascination pour l’Amérique, est l’utilisation gravissime de l’anglais. Par "gravissime" j’entends "intensive et erronée".
Utiliser l’anglais pour vanter des produits auprès d’un peuple qui ne comprend pas l’anglais et est massivement réfractaire à son apprentissage, ça tient déjà du n’importe quoi. Mais le Japon fait plus fort encore, il verse dans l’absurde : en France nous avons également des slogans en anglais qui arrivent à passer à travers la loi Toubon, mais ce sont des slogans qui n’ont pas été traduits de leur langue d’origine ; au Japon ils inventent des slogans en anglais, et comme ce sont des merdes en anglais même dans les plus hauts postes de la communication ils inventent des slogans en faux anglais ! Par exemple Toyota (premier constructeur automobile mondial, quand même) qui se fend d’un "more than best" en guise de punchline. Cela, mesdames et messieurs, sachez-le, ce n’est pas de l’anglais. D’abord parce que "best" est un superlatif, donc au minimum nous aurions "than the best", et ensuite par ce que "more" fait référence à la quantité et "best" à la qualité, donc nous pouvons dire sans risque aucun que PAS UN PUTAIN DE MEC DE LANGUE ANGLAISE n’a participé à l’élaboration de ce slogan. Inutile de préciser que ce genre d’horreur linguistique, si fréquentes que le terme "engrish" en est devenu l’appellation courante, n’est pas sans justifier un certain mépris des anglophones vis-à-vis de leurs adorateurs nippons.

Je vous ferai partager un peu d’engrish prochainement.

lundi 8 octobre 2007

En vrai, les Japonais ils sont trop paranos.

Tout ce qu’on vous a dit sur le Japon en matière de sécurité est vrai : le Japon est le pays le plus sûr du monde.
Tu peux laisser tes clés sur ta voiture le matin, le soir elles y sont encore. Tu peux oublier tes papiers et ton blé sur un distributeur automatique, le premier pèlerin qui passe les rapporte au magasin le plus proche, qui te téléphonera ensuite pour te demander de venir chercher ton bien, intacte. Tu peux oublier ton parapluie dans la boîte à parapluie de n’importe quel magasin, revenir à la saison suivante et il y sera encore.
Bref, le Japon c’est top.


Tu vois le petit truc là, au-dessus du distributeur automatique ? C’est un miroir panoramique pour que tu puisses surveiller derrière toi quand tu fais un retrait.

Ils sont pas un peu paranos, ces cons ?!

lundi 1 octobre 2007

Japon, pays de toutes les tentations.

Les Japonais, des fois ils méritent.
D’un côté ils renforcent les mesures anti-terroristes, et dans le même temps ils laissent des calculatrices à la disposition du public, à la portée du premier hacker venu. Ils sont trop oufs.


Du coup, pour les punir de cette provocation, j’ai décidé de leur donner une leçon en hackant la calculatrice au moyen d’un algorythme surpuissant :
"1 fille de 17 ans ayant un tour de poitrine de 94 cm, pesant 59 kg et aimant 1 garçon, que fait-elle 3 fois par jour ?"


Ah, on fait moins les malins, hein !?
J’aurais pu faire "soleil", mais c’est pour les n00bs.
 
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